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Hollande déroule son plan de campagne pour 2017

Lien publiée le 14 juillet 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Mediapart) Lors du traditionnel entretien du 14-Juillet, le président de la République a de nouveau justifié son « pacte de responsabilité », avant de promettre des réformes pour la santé, la jeunesse et le grand âge en 2015, avant des réformes de société marquées à gauche à la veille de la présidentielle. 

Il est impopulaire, son électorat est déboussolé, parfois en colère, et sa majorité s’effrite. François Hollande le sait mais il est persuadé d’avoir raison. Lundi, lors du traditionnel entretien du 14-Juillet, sur France 2 et TF1, le président de la République a de nouveau longuement justifié son « pacte de responsabilité ». Mais il a surtout commencé à dessiner son plan de campagne pour 2017.

L’an prochain, les réformes seront consacrées à trois secteurs : « santé, grand âge, jeunesse », a rappelé François Hollande. Pour la santé, il s’agit notamment de la réforme du tiers-payant ; pour le vieillissement, du projet de loi sur l’autonomie préparé sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et, pour la jeunesse, d’un plan pour le numérique à l’école ainsi que du développement du service civique.

Le président de la République a surtout promis « d’aborder » (un terme suffisamment flou pour ne pas être contraignant) de nouvelles réformes de société en 2016 auxquelles la gauche qui l’a élu est très attachée. Il a notamment cité le droit de vote des étrangers – « Peut-on comprendre que des gens qui sont là depuis 20 ans, 30 ans, ne puissent pas voter ? Je ne renonce pas à ce que des majorités se constituent » ; la réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour renforcer l’indépendance de la justice ; et la réforme des modes de scrutin. En 2012, François Hollande s’était engagé à introduire une dose de proportionnelle aux législatives. « Toutes ces réformes seront abordées avant la présidentielle de 2017 », a-t-il déclaré lundi depuis l’Élysée. Avant d’ajouter : « Mais avant, nous devons redresser le pays. »

Il confirme ainsi ce que ses proches expliquaient depuis plusieurs semaines : la priorité est au « redressement » (plan drastique d’économies des budgets de l’État, des collectivités et de la Sécurité sociale) et à la politique de l’offre (40 milliards d’euros pour les entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité), perçue comme seule réforme capable de relancer la croissance et l’emploi. Mais dès que la France ira mieux, l’exécutif pourra lancer des réformes populaires à gauche. Et, dans l’esprit de l’Élysée, cette deuxième phase du quinquennat devrait correspondre avec la campagne présidentielle de 2017. C’est du moins leur calcul.

Pendant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande avait déjà promis de découper son quinquennat en deux : la réduction du déficit et les économies budgétaires – les « efforts » –, avant le « temps II », celui de la redistribution. Ce calendrier a depuis complètement disparu des discours de l’exécutif. Le voici de retour sous la forme d’une esquisse de campagne. 2017 était d’ailleurs omniprésente dans l’entretien donné aux deux journalistes de TF1 et de France 2. « Je veux qu’en 2017, les Français vivent mieux que quand je suis arrivé aux responsabilités », a affirmé à plusieurs reprises François Hollande, avant de balayer d’un revers de la main l’idée d’une primaire à gauche. Et de glisser cette phrase : « Un quinquennat, c’est très court. »

Pour le reste, le chef de l’État a sans surprise tenté d’expliquer son « pacte de responsabilité », après l’abstention d’une trentaine de députés socialistes à l’Assembléela conférence sociale, partiellement boycottée par plusieurs syndicats dont la CGT et FO, et le discours d’Arnaud Montebourg qui a émis le début du commencement d’une critique de la politique de l’exécutif.

« C’est quoi un pacte ? C’est un rassemblement. Ce sont des entreprises qui reçoivent 40 milliards d’euros pendant trois ans, ce sont des salariés qui demandent des comptes, et puis c’est l’État qui, pour verser ces fonds, va réaliser 50 milliards d’euros sur trois ans », a répété François Hollande. Avant de prévenir ceux qui auraient encore l’illusion d’une inflexion de ligne politique : « Tout est maintenant sur la table et rien ne sera modifié. » Il a d’ailleurs glissé que l’assouplissement des seuils sociaux dans les entreprises (à 10, 30 et 50 salariés), demandé par le patronat et soutenu par Manuel Valls, sera décidé d’ici la fin de l’année. Si la concertation échoue, « je décide », a rappelé Hollande. 

Le chef de l’État a également tenté de réparer les dégâts commis par son communiqué de soutien au gouvernement israélien, la semaine dernière, déjà atténué depuis par un second communiqué et les déclarations des ministres de la défense et des affaires étrangères. Et il a commis un de ces lapsus qu’il affectionne : interrogé à propos de Nicolas Sarkozy, il a défendu l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence. Ou plutôt de « prisonnier, euh, présumé innocent ».