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    Tribune d’Eva Joly et Julien Bayou pour une alliance de "l’autre gauche"

    Lien publiée le 22 août 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Tribune publiée dans Libération: Organisons la primaire de l'autre gauche

    Et si au lieu d’être obsédés par le socialisme gouvernemental, nous tentions d’ouvrir un autre chemin pour 2017 ? Selon Eva Joly, ancienne candidate à l’élection présidentielle et Julien Bayou, conseiller régional Ile-de-France, une alliance politique est nécessaire pour trouver les voies de la confiance populaire.

    Mettons les pieds dans le plat. Le progrès écologique et social est en panne. Si la politique conduite par le gouvernement est à ce point éloignée des aspirations de millions d’électeurs écologistes et de gauche, ce n’est pas par hasard. Cette situation est le fruit de la faiblesse et de la division des forces qui réclament une autre politique. Certes, la détermination de François Hollande et de Manuel Valls est grande. Mais elle n’explique pas tout. Le plus déterminant à nos yeux, c’est la responsabilité de celles et ceux qui, réclamant une autre politique, sont incapables de peser politiquement sur le cours des choses. Revenons sur la période écoulée. Deux stratégies étaient possibles : la participation pour faire bouger les choses de l’intérieur (celle que EE-LV a menée en vain), la critique de l’extérieur (celle notamment du Front de gauche). L’une et l’autre ont montré leur limite, échouant à peser réellement sur le quinquennat. Pourtant celles et ceux qui veulent une autre politique ne sont pas condamnés à être minoritaires.

    EN 2017, UNE CANDIDATURE POUR L’EMPORTER

    La vérité, c’est que les forces qui réclament une autre politique sont sidérées par le Parti socialiste. Soient elles s’y rallient, soient elles le fustigent, mais toujours elles en font le centre de leur stratégie politique. Et si au lieu d’être obsédés par le socialisme gouvernemental, nous tentions d’ouvrir un autre chemin pour 2017 ?

    Pour cette échéance, des millions de personnes attendent non pas une candidature de témoignage mais une candidature capable de l’emporter. Ce point est décisif : il ne suffit pas de faire la démonstration que la politique conduite n’est pas la bonne, mais dire quelle politique pourrait s’appliquer, et surtout quelle majorité pourrait la soutenir, et quel candidat pourrait l’incarner.

    Rentrons dans le détail et interpellons publiquement les responsables politiques qui doivent se mettre en mouvement pour rendre possible ce projet.

    UN RASSEMBLEMENT CONTRE L'AUSTÉRITÉ

    Nous sommes écologistes. Nous commençons donc par notre propre famille en disant que pour 2017, pour que la transition écologique soit au centre de la campagne, une candidature sera nécessaire. Et nous souhaitons qu’elle dépasse les limites habituelles de l’écologie politique, qu’elle soit de large rassemblement autour de l’objectif non négociable d’affronter le dérèglement climatique et de changer de modèle productif. Avec qui pouvons-nous discuter ?

    Les partenaires sont nombreux : les nouveaux venus de Nouvelle Donne, dont certains sont issus de nos rangs, sont très avancés sur nos thèmes. Les socialistes de la gauche durable ou de Gauche Avenir ont eux aussi intégré un certain nombre de questionnements de l’exigence écologique. Nous avons de l’intérêt pour la tentative d’aggiornamento menée par celles et ceux du Parti de gauche qui se disent éco-socialistes. Si EE-LV est la plus avancée des formations sur la question écologique, nous ne désespérons pas de faire avancer nos idées au sein d’une alliance plus vaste. Si nous réussissons, les écologistes tentés par le centre et le ralliement dès le premier tour au Parti socialiste devront réfléchir à deux fois. Nous pensons qu’ils pourraient rejoindre notre dynamique.

    Au sein du Front de gauche, les tensions se multiplient. Nous n’avons pas vocation à nous immiscer dans les débats internes de cette formation. Mais nous leur disons en amitié ceci : travaillons ensemble à la création d’une alliance politique qui a vocation à trouver les voies de la confiance populaire. Nous n’ignorons pas les différences entre nous, à la fois de traditions et de projet. Mais si nous ne les dépassons pas, rien ne changera. Alors, que les amis de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent et Clémentine Autain acceptent l’idée d’une coalition pour le changement. Pour notre part, nous y sommes prêts. L’une des clés de cette coalition est un point d’accord fort entre nous : la nécessité de changer les institutions pour une sixième République qui rende le pouvoir aux citoyens. C’est une bonne base de discussion.

    Venons-en aux socialistes non orthodoxes, c’est-à-dire qui ne sont pas alignés sur la politique d’austérité conduite. Ils constituent une galaxie complexe, à la cosmogonie incertaine et changeante. Mais avec tous et toutes, nous pouvons et devons discuter. Ils doivent aller au bout de leur démarche de désobéissance. Mais nous comprenons bien qu’ils ne jetteront pas dans le vide. Ce sont des responsables politiques, ils veulent un débouché pour leurs idées, et une efficacité électorale de leur positionnement. Nous leur disons : faites entendre votre voix et rejoignez une dynamique de coalition. La liste est longue des Lienneman, Germain, Guedj, Amirshahi, Cherki, Maurel, Romagnan dont les options politiques retiennent notre attention. Nous ne pouvons ici les nommer tous. Mais sachez que vos combats nous permettent d’espérer.

    A toutes les personnalités ou formations précitées, nous nous adressons avec détermination et sans prudence pour faire bouger les lignes. Au pot commun de la réflexion et des propositions nous payons notre dîme par la présente tribune. Elle ne porte pas sur le programme mais sur la perspective de rassemblement. Nous disons : pour 2017, défendons une candidature commune, sur la base d’une plateforme commune. Organisons la primaire de l’espoir pour faire naître une autre dynamique. Qui nous dit que Christiane Taubira ou Arnaud Montebourg n’en serait pas ?

    OFFRIR UNE ALTERNATIVE À LA SOCIÉTÉ

    Si nous organisions cette primaire du progrès écologique et social, les électeurs et les électrices auraient donc le choix entre reconduire le président sortant, ou demander un changement de politique à gauche. Il n’est pas certain qu’ils choisiraient de persister dans la voie de l’austérité à laquelle ils n’ont jamais consenti. Nous sommes même persuadés du contraire. Nous ne serions certes pas d’accord sur tout. Mais c’est justement le propre d’une alliance que de réunir des partenaires qui acceptent chacun de renoncer à une partie de leur identité pour construire un pacte plus fort.

    Alors, agissons vite. Dès que possible discutons ensemble, Nouvelle Donne, EE-LV, Front de gauche, socialistes non orthodoxes. Et faisons gagner nos idées. La maladie infantile de l’autre gauche, c’est la désunion et le sectarisme.

    Quittons les postures minoritaires et ayons l’ambition commune de faire en sorte que la France prenne le chemin du progrès écologique et social. Une primaire de large rassemblement, portée par les citoyennes et les citoyens désireux de changer de politique pour choisir un autre avenir, nous permettrait d’éloigner le spectre d’un nouveau 21 avril en ouvrant la voie de l’espoir à gauche. C’est de notre responsabilité que de la rendre possible.

    Eva JOLY députée européenne Europe Ecologie et Julien BAYOU conseiller régional Ile-de-france EE-LV