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Les jihadistes face au mur imbrisable de Kurdes

international

Lien publiée le 30 août 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://actukurde.fr/actualites/680/les-jihadistes-face-au-mur-imbrisable-de-kurdes.html

Les combattants du PKK ont sauvé un nouveau groupe de Yezidis assiégés par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) dans un village de Sinjar, après de violents combats. Au Kurdistan syrien, les jihadistes continuent de subir de lourdes défaites et de perdre du terrain.  Un haut dirigent du PKK a déclaré que l'Etat islamique n’ira pas plus loin.

Les jihadistes de l'EI ont assiégé samedi 30 août le village de Sharafettin,  dans le nord de la ville de Sinjar, située entre la frontière syrienne et Mossoul,  selon un de journaliste sur place de l'agence de presse kurde Firat News.   

Les combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et des combattants yézidis, formés par le PKK après les attaques jihadistes, sont rapidement intervenus pour sauver un groupe de villageois, avant de tuer au moins cinq jihadistes et de détruire deux canons anti aériens.   

Un véhicule appartenant aux jihadistes a également été détruit par un explosion de mine posée par des combattants kurdes. On ignore le nombre de jihadistes tué dans l'explosion.

Après avoir repoussé les jihadistes, les combattants du PKK ont amené les villageois, sains et saufs, dans des lieux sûrs.  

Cinq autres jihadistes ont été tués samedi 30 août dans le village de Bané, sous contrôle du PKK, lors d'une attaque menée par des combattants kurdes.  Ce village est aussi située dans la région de Sinjar, envahie le 3 août.  

DES MILLIERS DE PERSONNES NE REÇOIVENT AUCUNE AIDE HUMANITAIRE

Il ya encore des milliers de Kurdes yézidis attentant une aide humanitaire d'urgence dans les monts de Sinjar. Au moins deux cent mille autres personnes avaient été sauvées via un corridor de sécurité ouvert par les combattants kurdes syriens, les YPG, et ceux du PKK.

Les refugiés qui refusent d'abandonner leur terre ne reçoivent actuellement rien, hormis d'une aide limitée fournie par des combattants. Ils ont besoin tout ce qu'il faut pour rester en vie. Les combattants kurdes tentent d'acheminer des vivres dans des véhicules depuis le Kurdistan syrien, mais les moyens sont insuffisants.

Un journaliste kurde sur place affirme que ni l'ONU, ni le gouvernement kurde irakien, ni  un autre organisme ne fournit un soutien à ces réfugiés  qui manquent notamment de l'eau potable. Les maladies s'augmentent. De nombreux enfants et personnes âgées sont morts de faim et de soif. Avec un petit nombre de travailleurs de la santé venus du Kurdistan syrien, les refugiés s'accrochent à la vie. La situation est très préoccupante, selon les combattants kurdes qui disent vouloir installer deux camps dans les montagnes.

LES SAUVAGERIES INCOMMENSURABLES

Les sauvageries de l'Etat islamique se poursuivent aussi. Un journaliste kurde décrit la scène de la sauvagerie dans le village de Solak, récemment libéré par le PKK: "Un massacre a eu lieu dans ce village. Nous avons vu les corps des dizaines de personnes assassinées en plein rue et des gens retrouvés morts de faim dans des maisons."

Le correspondant du Firat News affirme qu'il y a encore de nombreux villages sous contrôle des jihadistes,  avant d'ajouter:  "L'ampleur des massacres dans les autres villages n'est pas connu, mais à en juger par ce que nous avons vu  à Solak, le nombre de victimes sont probablement beaucoup plus élevé.  Les gens n'ont pas seulement été abattu, mais il y de nombreuses personnes qui ont été laissées mourir de faim. Ils s'agit d'un génocide"

CONTRE OFFENSIVE DES KURDES SYRIENS

Par ailleurs, les combats entre les Kurdes syriens et ces ennemis de l'humanité se poursuivaient au 12e jour dans la région de Jazaa.  

Les YPG affirment que les jihadistes de l'EI veulent fermer le corridor humanitaire ouvert par des combattants kurdes après la prise de la ville de Sinjar, au Kurdistan irakien.

Le 28 août, les YPG ont lancé une contre offensive contre les jihadistes  les zones frontalières de Jazaa, Bagara, Hamadan, Zarga et Ardjé, tuant au moins 30 d'entre eux au cours des 48 heures suivantes. Cinq villages ont été libérés lors de cette offensive kurde.   

Les jihadistes de l'EI avaient lancé le 19 août une offensive d'envergure avec des armes lourdes, envoyant des renforts des régions qu'il contrôle en Syrie, et d'Irak.

Plus de trois cents jihadistes ont été tués depuis près de deux semaines, selon des sources proches des YPG. Parmi eux figurent trois émirs, notamment Abou Omar Dareiya tué le 23 août.

Les kurdes syriens qui tiennent fermement ces zones font également subir de lourdes pertes aux jihadistes dans la région de Kobani, cible des attaques de l'EI depuis début juillet.

Les YPG et le PKK sont aujourd'hui un rempart incontestable contre les jihadistes qui ont reçu de nombreuses défaites successives depuis plus deux ans au Kurdistan syrien.

LE PKK: L'ETAT ISLAMIQUE FINIRA PAR REFLUER

Le co-président de la KCK, le système politique du PKK qui prône une confédéralisme démocratique au Moyen-Orient a affirmé dans une interview accordée au journal turc Vatan que  l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) finira par refluer. Pour Cemil Bayik, "le Moyen-Orient est en proie à une troisième guerre mondiale."

"Le système capitaliste-moderniste est intervenu à plusieurs reprises au Moyen-Orient mais n’est pas parvenu à ses fins. Ni en Libye, ni en Syrie, ni en Egypte… La crise s’est aggravée et a débouché sur de nouvelles crises. Le système ne parvenant pas à régler cette crise a commencé à chercher d’autres voies. C’est sur ce terreau que l’EIIL est apparu" a-t-il dit.

Soulignant que derrière l'EIIL il y a des forces régionales et mondiales, il ajoute:  "L’EIIL ne serait pas capable de combattre, de s’étendre, de se structurer de la sorte s'il ne bénéficiait de ces soutiens-là. Nous combattons l’EIIL mais ce n’est que le sommet de l’iceberg. En arrière-plan certaines puissances régionales ont fait en sorte que l’EIIL s’en prenne à nous."

Selon Cemil Bayik, l'EIIL et les forces qui le soutiennent cherchent à éliminer l’histoire et la culture de ces populations, à supprimer le terreau de la liberté et de la démocratie. "Ils affaiblissent les peuples afin de se rendre pour ainsi dire indispensables à eux et apparaître comme une force providentielle. C’est de cette manière qu’ils espèrent s’assurer le contrôle du Moyen-Orient."

Mais les agissements de l’EIIL forcent tout le monde à réfléchir et à s’interroger, y compris les milieux musulmans, affirme-t-il.

"Certains les comparent aux Mongols. Il y a peut-être certains points communs mais il faut bien analyser ce qu’est l’EIIL. Les combattants de l’Etat islamique sont maîtres dans l’art de la guerre psychologique et ont très bien saisi les rapports de force au Moyen-Orient. Et bien sûr ils s’inspirent en partie de l’histoire et de la culture islamiques pour s’adresser aux populations et en récoltent les fruits. Mais l’EIIL s’est étendu aussi loin qu’il pouvait s’étendre en Irak. Il n’ira pas plus loin, et va commencer à refluer progressivement."