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Les raisons de l’hystérique dénigrement du livre de Valérie Treirweiler
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le violent et unanime déferlement médiatique contre Valérie Treirweiler et son livre « merci pour ce moment » m’avait intrigué. Pourquoi une telle rage dans les commentaires ? J’étais décidé à ne pas ouvrir le livre ne voulant pas, comme toutes les bonnes âmes, sombrer dans le voyeurisme de l’intimité de l’alcôve et plaçant la « vraie » politique au dessus des ragots. Je m’alignais ainsi sur le politiquement correct, sur les défenseurs traditionnels de la sainte morale, sur l’hypocrisie ambiante permettant à partir d’extraits très limités de sortir la machine à détruire.
J’ai failli commettre l’erreur de ne pas ouvrir ce livre. En le refermant, je comprends mieux l’hystérique campagne de dénigrement contre Mme Treirweiler. Ce n’est pas seulement une femme bafouée, humiliée qui a écrit ces lignes sur « les cendres de son amour ». Il ne s’agit pas d’une vengeance, encore moins d’un règlement de compte. Ce livre qui aurait pu être intitulé « Le voyage d’une femme libre à l’Elysée » est une critique d’un chef d’Etat reniant ses engagements – « le changement a eu lieu. Pas celui que nous attendions »-, en pleine « dérive », érigeant des « murs qui finissent par s’abattre sur lui » et qu’elle « a vu se déshumaniser, jour après jour ». Cet ouvrage est aussi et surtout une charge implacable contre le système copains-copains entre politiques et journalistes (Christophe Barbier et la bande), contre la garde présidentielle rapprochée digne de l’époque monarchique, les retournements de vestes, les petits marquis aux « chaussures bien cirées », les menteurs, les petits calculs et les grosses embrouilles. Les Le Foll transformé en pitbull, Najat Belkacem rêvant de « puissance médiatique », Bartolone plus traître que lui tu meurs…
Valérie Treirweiler n’a pas oublié d’où elle vient : de la ZUP d’Angers, d’un milieu modeste et constate que « ce monde n’était pas fait pour moi ». Faudrait-il ne pas la croire, lorsqu’elle évoque un dîner dans sa famille et le commentaire de son compagnon déclarant « elle est quand même pas jojo la famille Massonneau » et en qualifiant les pauvres de « sans-dents ». Seulement de l’humour ? Faudrait-il ne pas la croire lorsqu’elle écrit que pour habiller ses enfants, elle sait aussi faire les soldes, qu’elle réserve sur internet des vacances à bas prix. Quant au « beau » monde, pour Valérie Treirweiler, c’est plutôt « un petit monde, bien jojo, bien bobo, au goût sur et raffiné, où les convives sont célèbres, où tout le monde vote à gauche mais ne connaît pas le montant du SMIC. Chez moi, pas besoin de notes rédigées par des conseillers pour le savoir, il suffit de regarder en bas de la fiche de paie. »
Alors qu’elle vient d’être répudié, son « meilleur souvenir des 20 mois passés à l’Elysée reste une sortie à Cabourg avec 5000 enfants du Secours populaire » et la visite de Julien Lauprêtre qui l’a aidé « à me remettre en marche ».
Valérie Treirweiler n’a pas oublié « le baiser de Limoges ». Comme d’autres, hommes et femmes, elle a vécu et vit l’épreuve de la rupture. Pas seulement. Elle qualifie son livre de « bouteille à la mer ». Elle témoigne surtout et depuis l’intérieur des pratiques du pouvoir et de ses serviteurs.
José Fort




