Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- La guerre avec la Chine ? (30/10)
- Le plan Condor en procès (30/10)
- Budget : les macronistes ont le moral dans les chaussettes (29/10)
- Anora, le réel sans fracas : retour sur la Palme d’or (29/10)
- Nouveau record pour Ubisoft (29/10)
- Sur François Bazin, Le parrain rouge. Pierre Lambert, les vies secrètes d’un révolutionnaire, Plon, 2023 (29/10)
- La tête de l’emploi, ou l’allumeur de mèche de l’exécutif Macron/Barnier soutenu par Le Pen (29/10)
- La crise des Etats-Unis, centre de la multipolarité impérialiste (29/10)
- Le business des pompes funèbres et des assurances-obsèques (29/10)
- "ILS PRENNENT DE LA COCAÏNE À L’ASSEMBLÉE" : LA GRANDE HYPOCRISIE DES POLITIQUES (27/10)
- "VOUS NE DÉTESTEZ PAS LE LUNDI..." : L’ENFER DU MONDE DU TRAVAIL (NICOLAS FRAMONT) (27/10)
- Droite d’en haut, gauche d’en bas ? Dialogues autour de livre « La Droitisation française » (27/10)
- Dans les profondeurs du capital [Podcast] (27/10)
- Prendre la mesure de la gravité de la situation (27/10)
- La Rumeur : le rap au service de la révolte (24/10)
- Étienne Balibar : Mémorandum sur le génocide en cours à Gaza (24/10)
- C’était le congrès de la dernière chance pour Die Linke (24/10)
- La Moldavie sort profondément divisée après les élections (24/10)
- La valeur travail. Critique et alternative (24/10)
- Afrique : Hausse des températures… et des conflits (24/10)
- Mobilisation pour la libération de Georges Abdallah (24/10)
- Israël et le soutien des puissances impérialistes (24/10)
- Ubisoft: « La direction n’écoute pas les salariéEs et prend des décisions sans les consulter » (24/10)
- Sanofric et les promesses en carton du gouvernement (24/10)
- Sanofi : À force de tout détruire, il ne restera plus rien à casser pour le prochain directeur général (24/10)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site de la france insoumise
- Site du NPA-Révolutionnaire
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Chapitre 5.4 : "Le droit à l’eau dans les Outre-mer"
La Tendance CLAIRE a décidé d’ "appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon tout en menant bataille contre les impasses réformistes de son programme" (https://tendanceclaire.org/article.php?id=1705). C’est pourquoi nous proposons une analyse critique du programme de l’Union populaire.
Billets précédents :
Chapitre 1.1, Chapitre 1.2, Chapitre 1.3, Chapitre 1.4, Chapitre 1.5, Chapitre 1.6
Chapitres 2.1 et 2.2, Chapitre 2.3, Chapitre 2.4, Chapitre 2.5, Chapitre 2.6
Chapitre 3.1, Chapitre 3.2, Chapitre 3.3, Chapitre 3.4
Chapitre 4.1, Chapitre 4.2, Chapitre 4.3, Chapitre 4.4, Chapitre 4.5
Chapitre 5.1, Chapitre 5.2, Chapitre 5.3
5. 4) « Le droit à l’eau dans les Outre-mer »... mais là encore le programme AEC noie le poisson de l’eau publique dans le poison de l’eau privatisée !
Sans revenir ici sur la question pourtant fondamentale du droit à l’auto-détermination des peuples colonisés d’Outre-mer (voir à ce sujet notre position dans la critique des points 1. 5) et 2, 1&2), force est de constater que le programme AEC a raison quand il écrit : « Sécheresses, ouragans, montée des eaux : les Outre-mer sont en première ligne des bouleversements en cours et à venir. L’accès à l’eau est plus que jamais vital. Pourtant, la moitié se perd en fuites dans le réseau et les coupures d’eau sont légion. Un grand plan d’investissement et d’adaptation des infrastructures s’impose. » Il est en effet crucial de mettre en œuvre la « mesure clé », qui est de « garantir l’accès à l’eau courante potable à tous les habitants des Outre-mer, quoi qu’il en coûte ». Et cela requiert de « rétablir une distribution d'eau de bonne qualité et en volume suffisant dans les territoires d’Outre-mer où le service public de l’eau est défaillant ».
Mais, là encore, le programme AEC n’a nullement l’intention de contester l’exploitation des réseaux et de la distribution d’eau ! Au contraire, il prévoit que les multinationales continuent de s’engraisser avec les fonds publics, puisqu’il entend faire « financer par l’État des travaux urgents de remplacement des canalisations, notamment en Guadeloupe, sur l’adduction d’eau potable et l’assainissement » (au lieu qu’un monopole d’État assure lui-même ces travaux) et qu’il assume (encore plus clairement qu’au point précédent) vouloir « adopter la régie comme mode de gestion de l’eau et de l’assainissement et prévoir des sanctions conséquentes lorsque les délégataires, concessionnaires et fermiers » (c’est-à-dire les entreprises privées) « ne remplissent pas leurs obligations contractuelles, notamment en matière d’entretien des réseaux ». Pourtant, ce sont bien ces entreprises et notamment ces « fermiers » (les gros capitalistes, d’ailleurs essentiellement « béké ») qui, avec la complicité de l’État français, ont pollué si gravement les sols de Guadeloupe et de Martinique. Mais au lieu de vouloir enfin les exproprier pour les sanctionner, indemniser les victimes et réparer les dégâts, le programme AEC propose une mesure purement administrative : « En Guadeloupe et en Martinique, reconnaître le statut de crise sanitaire et écologique concernant l’eau potable et son assainissement, la contamination au chlordécone, et les effets cocktails avec d’autres substances dont les conséquences sont inconnues. »
Certes, il faut aussi « annuler la dette citoyenne résultant du problème de facturation des anciens opérateurs et/ou résultant d’impayés pour service non rendu et cesser le recouvrement forcé de celle-ci », et « garantir que ni la dette existante » (qui donc ne serait finalement pas « annulée » ?!), « ni les investissements à venir des opérateurs de l'eau, ne seront répercutés sur la facture des usagers de l’eau ». C’est la moindre des choses, mais il n’y a évidemment aucune « garantie » réelle si l’on laisse l’eau aux multinationales, qui ne se priveront jamais d’augmenter les factures à la première occasion.
Enfin, si le programme AEC prévoit de « déclencher, en cas de pénurie, un plan visant à la distribution de bouteilles d’eau (plan ORSEC-eau) et plafonner leur prix dans tous les endroits où le service public de l’eau potable et de l’assainissement est défaillant », cela suppose qu’il n’a nullement l’intention d’exproprier non plus les entreprises privées (filiales des plus grands trusts français) qui exploitent l’eau de source des montagnes. Rien à voir donc, là encore, avec une véritable « collectivisation de l’eau » ! Ni même avec la « bifurcation écologique » promise, vu que ces entreprises polluent massivement avec leurs millions de bouteilles en plastique, vendues à grand renfort de publicité (et de mensonges sur leurs bienfaits pour la santé), alors que la plupart des gens qui en consomment pourraient très bien boire l’eau du robinet quand elle est de qualité. Seul un monopole public pourrait distribuer cette eau de source, propriété naturelle collective, aux personnes et aux territoires qui en ont vraiment besoin, avec des conditionnements beaucoup plus respectueux de l’écologie (par exemple des bidons de verre ou de fer inoxydable, consignables et longtemps réutilisables).