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Contre Daesh, des combattantes kurdes kalachnikov en main
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Le Courrier International, 28 octobre 2014 :
« J’ai eu des camarades qui sont mortes en martyres »
Elles ne s’appellent pas par leur nom, mais par le mot hafal, qui signifie “camarade” en kurde. Je m’approche de l’une d’entre elles. Au début, elle se montre timide et me dit que je devrais plutôt parler à une autre, mais j’insiste. Finalement, elle accepte. “Je m’appelle Botan Berkhodan. J’ai 24 ans. J’ai participé à des combats. J’ai eu des camarades qui sont mortes en martyres. J’ai juré que je les vengerais. Nous n’aimons pas la vengeance mais, quand je me rappelle leurs yeux, je sens une lourde responsabilité sur mes épaules.”
Selon elle, ses amies rêvaient “avant toute chose de la liberté de la femme, pas seulement de la femme kurde, mais des femmes de partout”. Et elle me raconte un des affrontements avec Daech : “Nous étions en train de nous approcher d’eux à quelques mètres. Nous entendions leur voix. Ils étaient très en colère quand ils ont compris qu’ils se trouvaient face à des femmes. Ils disaient à leurs camarades, par talkie-walkie : ‘Venez, il y a des garces !’ Pour eux, nous sommes des garces. Mais on leur a appris de quel bois on se chauffe. Parfois ils nous fuient, effrayés, sans s’occuper des morts et en abandonnant leurs blessés. — C’est vrai qu’il y aurait une fatwa disant que celui qui se fait tuer par une femme n’entre pas au paradis ? — De toute façon, ils n’iront pas au paradis. C’est ailleurs que nous les expédions. Mais c’est vrai que cette fatwa existe. D’après ce que disent nos prisonniers, ils pensent vraiment que celui qui se fait tuer par une femme n’aura droit ni au paradis ni aux houris.”
Chasseresse
Je laisse Berkhodan pour trouver Sama. Elle est mince, élancée, brune, et ses traits pourraient donner à penser qu’elle est arabe et non kurde. En souriant, elle me confirme qu’elle est effectivement arabe. Elle a néanmoins rejoint cette unité militaire qui “ne se préoccupe pas de l’appartenance ethnique ou confessionnelle, mais de l’être humain”. Ses parents s’y sont opposés dans un premier temps, mais elle leur a expliqué qu’“une fille ne vaut pas moins qu’un garçon”. Et, depuis son engagement, elle pense avoir contribué à “changer le regard dépréciatif que la société, surtout la société arabe, porte sur les femmes”. Ensuite, on me présente une jeune femme de 26 ans, surnommée “la chasseresse de Daech”.
Elle m’explique la raison de ce surnom : “J’ai capturé plusieurs fois des guerriers de Daech. La dernière fois, quand j’ai amené le prisonnier à notre camp, il m’a demandé un verre d’eau. Je le lui ai donné et j’ai vu qu’il le posait devant lui pour ensuite y plonger une clé qu’il portait à une chaîne autour du cou. C’était une grosse clé comme on en a dans les maisons à la campagne. Il l’a plongée trois fois dans l’eau avant de boire. Il pensait qu’en agissant de la sorte il devenait invisible. C’est tragique de se battre contre des assaillants aussi idiots.”
Et elle ajoute : “Lorsque j’en faisais mes prisonniers, tout le long du trajet vers notre camp ces djihadistes regardaient par terre. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils se sentaient humiliés du fait d’être les prisonniers d’une femme ou si c’est par pudeur religieuse. Dans les deux cas, c’est ridicule. Qu’est-ce qu’ils sont ridicules, ces hommes !”