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Grèce: communiqué de l’OKDE Spartakos

Grèce international

Lien publiée le 29 janvier 2015

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Communiqué de presse d'OKDE – Spartakos (section grecque de la 4ème internationale) sur le résultat des élections, 26/01/2015.

Lors des élections du 25 janvier, le gouvernement des mémorandums et les partis qui géraient la crise du capitalisme grec sous l'ère de l'austérité ont subi une grande défaite. Le facteur qui a détruit le gouvernement Nouvelle Démocratie – PASOK ainsi que les gouvernements bourgeois l'ayant précédé a été la pression du mouvement ouvrier, de la jeunesse et des opprimés. Malgré leurs contradictions et leurs reflux, les grèves, occupations, manifestations et en général les luttes des années passées peuvent faire chuter des gouvernements et gagner.

L'instabilité du mode de gouvernement du système politique, conséquence de la crise et de la pression du mouvement social, a également rendu possible l'arrivée de Syriza au pouvoir. La victoire d'un parti qui vient de la gauche réformiste fait écho aux aspirations de vastes couches de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie de mettre fin aux conséquences de la crise et de l'austérité, aspirations qui se retranscrivent cependant aujourd'hui dans une logique de représentation plutôt que de participation directe.

Cependant, non seulement le gouvernement dirigé par Syriza n'a pas l'intention de faire obstacle au fonctionnement du capitalisme, mais semble également incapable d'arrêter l'austérité. La haine du gouvernement ND-PASOK ayant fait pencher ultimement la balance du côté de Syriza, sa direction a tenté de revenir sur ses promesses passées. Syriza a gagné sur la base d'un programme minimum de « sauvetage », pour « changer ce que l'on peut, pas ce que l'on veut ». Le nouveau gouvernement est un gouvernement de collaboration de classe, pas uniquement du fait de la collaboration avec le parti nationaliste des Grecs Indépendants mais du fait du programme même de Syriza. Selon les mots mêmes du nouveau premier ministre, ce gouvernement est un gouvernement de salut social et pas un gouvernement de la gauche.

La polarisation sociale et politique entre la gauche et la droite a renforcé la crise du centre, comme le montre l'effondrement du Pasok et de Dimar (NDT : Gauche Démocratique).

Le pourcentage de suffrages obtenus par Aube Dorée confirme l'hypothèse que ce parti néo-nazi a des racines sociales dans les couches petites bourgeoises ruinées de la société mais aussi chez ceux qui dans les classes populaires se tournent vers l'individualisme. On peut observer cependant un clair effondrement des suffrages de AD par rapport aux élections européennes et aux élections nationales de 2012. Les faibles scores d'AD dans des régions où elle avait atteint des succès précédemment comme le centre d'Athènes et également l'affaiblissement de sa présence dans la rue montre que ce courant fasciste subit actuellement un recul et n'est pas en position pour l'instant de répandre la terreur. C'est une énorme opportunité pour le mouvement antifasciste de détruire AD une bonne fois pour toutes et d'éliminer cette arme de secours du capitalisme avant que celui-ci ne s'en serve.

Les 40,000 votes d'Antarsya et principalement sa campagne sur le terrain montrent que la gauche anticapitaliste s'affirme comme un courant politiquement et socialement existant même si cela se traduit peu dans les votes. C'est un fait cependant que le pourcentage de votes obtenu par Antarsya n'est pas un succès. La coalition avec MARS n'a clairement pas porté ses fruits électoralement. Les reculs en termes programmatiques par exemple sur la question du pouvoir ouvrier n'ont pas été payants électoralement.

Dans la période qui arrive, la gauche anticapitaliste et révolutionnaire doit expliquer que les conquêtes sociales se gagnent de haute lutte. Elle doit expliquer qu'il n'y a pas de sauvetage possible des interêts des travailleurs sans rupture avec les interêts coalisés des banquiers et des industriels et sans rupture avec les institutions de l'Etat bourgeois. Elle doit se situer dans l'opposition au gouvernement de Syriza et du côté des travailleurs. Avec comme objectif l'unité d'action de tous les travailleurs, mais également un programme anticapitaliste clair, sans amoindrissements et alliances qui le remettraient en cause au nom de l'obtention de résultats rapides et du pragmatisme, Antarsya peut jouer un rôle extrêmement important dans la lutte de classe dans la période qui s'ouvre face à nous.