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Après le maire de New York, Obama apporte son soutien à Tsipras !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La presse française découvre, avec étonnement, le soutien du président américain à Tsipras depuis son élection. Etonnant ? Pas tant que cela, si on suit non seulement les dernières déclarations mais aussi les solutions proposées par les deux camps pour sortir de la crise.
On connaissait la formule du « communiste préféré de Washington », concernant Giorgio Napoletano, qui vient de quitter la présidence italienne. On a maintenant le « radical (socialiste) préféré de Washington », Alexis Tsipras.
Le maire de New York « solidaire dans leur lutte commune contre les inégalités »
Jeudi, le maire de New York, Bill de Blasio, a envoyé ses félicitations à Alexis Tsipras pour sa victoire, « saluant sa campagne ancrée fortement sur la question des inégalités ».
Le maire s'est déclaré « solidaire dans sa lutte commune contre les inégalités », ajoutant que « la victoire de Tsipras envoyait un message fort aux progressistes à travers le monde ».
Tsipras lui a répondu qu'il avait une « admiration pour New York, une des plus extraordinaires villes au monde. » Le nouveau Premier ministre grec a invité le maire nord-américain à Athènes, le Maire s'est déclaré intéressé à lui rendre visite.
Obama : « les USA aideront le gouvernement grec à sortir de l'austérité »
La nouvelle égérie de la gauche radicale a passé ses derniers jours au téléphone puisqu'il a reçu un autre coup de fil prestigieux le mercredi 28, celui du président américain Barack Obama qui l'a félicité. En des termes loin d'être de la langue de bois :
« Les Etats-unis prendront position pour aider le gouvernement grec à sortir des politiques d'austérité » et « ce soutien s'exprimera concrètement par la coopération entre les Ministres des Finances des deux pays ».
Le nouveau Ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, a sans doute cultivé ses réseaux aux Etats-unis. Intervenant régulièrement dans la presse britannique et américaine, il était encore en 2014 professeur aux États-Unis, travaillant aussi pour une entreprise américaine de jeux vidéos.
Obama a précisé que l' « Europe devait sortir des politiques d'austérité, quelque chose que les Etats-unis ont fait, et adopter un agenda de développement fort ». Obama a conseillé à Tsipras « de prendre un repos après la campagne électorale, car vous aurez besoin d'énergie plus tard ».
Tsipras aurait répondu que c'était « difficile au vu des circonstances ». Obama lui a alors confié qu'il était confiant, Tsipras trouvera le temps, lui adressant un avertissement très personnel : « moi aussi j'ai commencé jeune, mais mes cheveux ont blanchi ».
Obama, acte 2 : « on ne peut pas continuer à pressurer des pays en dépression »
When Barack meets Alexis. Hier, Obama est monté au créneau sur CNN, soutenant la ligne de Tsipras – qui se cherche désormais des alliés auprès du PS français, du PD italien – contre l'intransigeance allemande :
«On ne peut pas continuer à pressurer des pays qui sont en pleine dépression. A un moment donné, il faut une stratégie de croissance pour pouvoir rembourser ses dettes ».
La position pro-greque et pro-SYRIZA du gouvernement américain n'est pas une totale surprise, si ce n'est dans sa précocité et son absence d’ambiguïté.
Obama et SYRIZA sur la même longueur d'onde : vive le New Deal !
Les économistes américains – dont les têtes de pont en Europe que sont Joseph Stiglitz, Paul Krugman, analystes avisés « progressistes » mais aussi libéraux-keynésiens pur jus –soulignent l'absurdité de la zone euro telle qu'elle est conçue, la nécessité d'un relâchement budgétaire, d'une relance monétaire, même d'un allégement de la dette pour ré-enclencher la croissance.
Depuis plusieurs mois, les Etats-unis mettent en garde l'Allemagne contre la poursuite d'une politique d'austérité et d'orthodoxie monétaire qui pénalisent la croissance, fait porter le fardeau de la crise au reste de l'Europe, nuit aux intérêts économiques et géo-politique du bloc trans-atlantique.
Sur ces deux points, les autorités américaines se trouvent sur la même longueur d'onde que les dirigeants de SYRIZA.
Ce n'est pas un hasard si Alexis Tsipras n'a cessé de faire des appels du pied outre-Atlantique, en reprenant la rhétorique symbolique des « progressistes » américains : « New Deal », « Plan Marshall ».
Lors de ses visites aux Etats-unis, il prenait Roosevelt et Obama comme modèles, la politique monétaire de la FED comme un exemple à suivre. Depuis l'idée de « New Deal » européen a été adoptée par Juncker, Renzi et Hollande, la relance monétaire en « Quantitative Easing » par Draghi.
Tsipras n'a cessé de répéter à ses futurs partenaires européens et américains qu'il « n'était pas dangereux ». Ce que révèlent ces déclarations, c'est qu'il a au moins convaincu l'administration américaine de son engagement au maintien de l'ordre établi.