SNJ-CGT, CGT FTV

« Je ne retiens pas le terme de fusion dans la mesure où chaque chaîne garde sa ligne éditoriale claire ». C’est Rémy Pflimlin qui l’affirme dans une interview au Figaro du 26 janvier. Mais Rémy Pflimlin joue sur les mots !

La fusion est désormais une réalité quotidienne dans les rédactions nationales de France Télévisions, contrairement à tout ce qui a été affirmé jusque là, y compris devant les instances du personnel. Fusion, ou plutôt absorption de la rédaction nationale de France 3 par celle de France 2.

Et cette concentration des pouvoirs sous la férule d’un directeur unique et omnipotent, venu de France 2, n’a pas d’autre objectif que de déposséder la rédaction nationale de France 3 de toute indépendance éditoriale.

Cette fusion vise à rendre la rédaction nationale de la 3 supplétive de la 2. Quant aux rédactions régionales de France 3, c’est tout juste si Thierry Thuillier sait qu’elles existent, au-delà des calamités naturelles…

En créant des pools, notamment pour la couverture de la campagne électorale, on assiste de fait à une uniformisation de l’information donnée dans les différentes éditions nationales. De plus en plus, on voit les mêmes images, les mêmes interviews, les mêmes reportages, le même regard.

L’appauvrissement passe aussi dans les choix éditoriaux : moins de couverture à l’étranger, plus de faits divers, plus de sujets « conso » sans grand intérêt, des éditoriaux politiques porte-micros. Et si par hasard, des images, un sujet ou une enquête intéressante sont tournés ou réalisés par une équipe de la 3, ils sont immédiatement siphonnés par la 2 !

Le rêve de Thierry Thuillier, c’est la news factory, une banque d’images destinée à alimenter les chaînes du groupe avec le web en plus. C’est aussi le modèle des chaînes tout-info avec la multiplication des directs et des plateaux, avec des journalistes « duplexables ».

Les journalistes et les techniciens de la Rédaction Nationale de France 3 refusent le démantèlement de leur rédaction. Ils dénoncent une atteinte au pluralisme de l’information sur la télévision publique, cette « mise en ordre de bataille de France télévisions pour la présidentielle », comme le titre sans ambiguïté le Figaro du 26 janvier…