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L’inquiétant tableau de la situation économique grecque

Grèce international

Lien publiée le 11 juillet 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) L’Eurogroupe du samedi 11 juillet, une nouvelle fois crucial pour l’avenir de la Grèce dans la zone euro, s’éternisait alors que les ministres des finances de l’Eurozone examinaient la demande d’un troisième plan d’aide pour la Grèce. Certaines sources proches des discussions doutaient qu’un accord soit trouvé, et qu’il faille reconvoquer une réunion extraordinaire le lendemain, juste avant le sommet de la zone euro, convoqué à Bruxelles, lui aussi pour statuer sur la Grèce.

De fait, le document établi vendredi 10 juillet par la Commission européenne, en collaboration avec la BCE, précisément pour évaluer les besoins d’aide de la Grèce, dressait un tableau assez déprimant de la situation économique et financière du pays, alors que l’Eurozone doit décider si oui ou non, elle accorde un nouveau plan d’aide d’ampleur au pays, de près de 74 milliards d’euros, après déjà près de 240 milliards d’euros consacrés au pays depuis 2010.

Aggravation de la fragilité des banques

Le secteur bancaire par exemple. La commission rappelle qu’il a été recapitalisé deux fois, en 2013 et en 2014. Et fin 2014, il affichait des ratios de solvabilité corrects. Mais depuis leur situation s’est très sérieusement détériorée. Leur liquidité est maintenant « à un niveau critique » juge la commission. A la fin mai, 30 milliards d’euros avaient quitté les banques grecques depuis le début de l’année. Et la dépendance, pour se refinancer aux liquidités d’urgence de la BCE est passée de 0 fin 2014 à un plafond de 78 milliards fin mai. Avec le contrôle des capitaux qui a été introduit fin juin pour contenir les fuites des capitaux, la fragilité des banques s’est aggravée. Elles auront besoin d’être recapitalisées, à hauteur de 25 milliards d’euros, conclut la Commission, pour éviter des faillites en série.

Par ailleurs, même si l’économie grecque ne pèse que 1,77 % du total du PIB de la zone euro, Bruxelles prévient qu’une faillite généralisée des banques grecques aurait quand même des conséquences pour toute la zone euro. Même si, depuis la crise, un certain nombre de mécanismes, à commencer par le Mécanisme européen de stabilité et l’Union bancaire ont été mis en place. Les banques grecques disposent en effet de filiales à Chypre, en Bulgarie, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Albanie, en Serbie, en Turquie. « Dans certains états membres, les filiales des banques grecques pèsent entre 15 % et 25 % du système bancaire local » assure la commission.

La situation de la dette empire

La dette ? Sa soutenabilité s’est considérablement détériorée comparée à la soutenabilité publiée dans un rapport d’avril 2014. A l’époque, le ratio dette sur PIB était évalué à 125 % en 2020, 112 % en 2022, et la dette considérée comme soutenable.

Mais depuis le début de cette année, le fait que l’ancien gouvernement, celui du conservateur Antonis Samaras, et le nouveau, d’Alexis Tsipras, aient stoppé le programme de réformes, a considérablement pesé sur ces chiffres. Fin juin, juste avant l’annonce du référendum en Grèce, les créanciers d’Athènes estimaient que le ratio dette/PIB risquait de grimper à 150 % en 2020.

Mais avec le défaut de paiement vis-à-vis du FMI, le 30 juin, la fin du deuxième plan d’aide faute d’accord avec les créanciers, le même jour, le contrôle des capitaux instauré fin juin, et un environnement totalement rédhibitoire pour les investissements, les perspectives de croissance se sont effondrées. Le PIB pourrait reculer de 2 % à 4 % en 2015, comparé à une prévision de 0,5 % de croissance, début 2015. Il risque aussi de reculer de 0,5 % à 1,75 % en 2016, même si un accord est trouvé avant, selon la Commission… Du coup, le ratio dette sur PIB grimpe encore : il pourrait rester encore à 165 % en 2020, à 150 % en 2022, et à 111 % en 2030…

74 milliards d’euros à trouver

Ce constat fait, la Commission en conclut que la Grèce a donc besoin d’une aide financière supplémentaire. Où trouver l’argent ? Bruxelles suggère que l’on pourrait utiliser les profits réalisés par la BCE sur ses achats d’obligations grecques. Pour 2014 et 2015, ces profits avoisinent 3,3 milliards d’euros. Ils pourraient être utilisés par Athènes pour rembourser l’institut de Francfort à qui le pays doit envoyer un chèque de 3,5 milliards d’euros le 20 juillet. Les profits de la BCE sur les obligations grecques pour 2016, 2017 et 2018 pourraient aussi, par avance, être versés à Athènes.

Mais tout cela sera largement insuffisant pour couvrir les 53,5 milliards d’euros que la Grèce doit rembourser dans les trois ans à ses créanciers… Au total, ce sont 74 milliards d’euros qui devraient être trouvés, donc, d’ici fin 2018. Le FMI considère même qu’il faudrait une rallonge de 4 milliards… Mais ne sera pas en mesure de participer tant qu’Athènes n’aura pas remboursé son arriéré d’environ 600 millions d’euros, suite au nom paiement du Fonds, le 30 juin dernier.