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Grèce : Alexis Tsipras de nouveau au bord du gouffre

Grèce international

Lien publiée le 12 juillet 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://tempsreel.nouvelobs.com/la-crise-grecque/20150712.OBS2540/grece-alexis-tsipras-de-nouveau-au-bord-du-gouffre.html

Outre ses négociations avec les dirigeants des pays de la zone euro, le Premier ministre grec doit gérer la situation politique interne de son pays.

Alexis Tsipras, l'équilibriste, est de nouveau bord du gouffre. Pendant les dures négociations à Bruxelles, la crise politique prend de l'ampleur à Athènes. Grâce à un référendum aux allures de plébiscite, au triomphe ambigu du "non", Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, avait réussi à recoller les morceaux dans son parti, Syriza, "la coalition de la gauche radicale" au pouvoir depuis fin janvier. Mais voilà de nouveau Tsipras pris dans l'étau, coincé entre l'intraitable ministre des Finances allemand, qui mène la danse des faucons à Bruxelles, qui réclame toujours plus d'austérité, et les "durs" de Syriza qui dénoncent "l'humiliation" de la Grèce par l'Allemagne, qui refusent "l'austérité qui tue".

Déjà, le chef du gouvernement grec n'a plus de majorité au Parlement. C'est grâce aux partis d'opposition, le Pasok (socialiste), la Nouvelle démocratie (droite) et La Rivière (To Potami, centre) que ses dernières propositions d'économies, pourtant jugées insuffisantes par l'Eurogroupe, ont été adoptées samedi 11 juillet (251 voix sur 300). Près de 32 députés de Syriza sur 149 ont fait défection ou ont juré de le faire bientôt.

Syriza est au bord de l'implosion

A Athènes, on évoque une solution : la formation d'un gouvernement d'union nationale. Le quotidien des affaires "Kathimerini" estime que Tsipras "a fait le bon choix pour le pays mais qu'il a sacrifié son parti".

La seule solution est la formation d'un nouveau gouvernement capable de garantir au pays un avenir européen",

écrit ce journal de référence. Alexis Tsipras pourrait aussi convoquer des élections anticipées. Ou se contenter de "faire le ménage" dans Syriza, les députés de la gauche radicale en désaccord avec la politique du gouvernement devant théoriquement, selon le règlement, "rendre" leur siège au parti et laisser leur place au second sur la liste.

Le ministre grec de l'économie, George Stathakis, a déclaré dimanche que les députés "rebelles" de Syriza, incluant des ministres, devaient démissionner. Seuls deux députés de Syriza ont voté "non" au plan de Tsipras et huit se sont abstenus. Mais sept étaient "absents" au moment du vote. L'ex-ministre des Finances, Yanis Varoufakis, étant parti se reposer sur une île en famille...

Et quinze autres députés de Syriza, qui assurent avoir voté "oui" pour ne pas gêner, pour le moment, le gouvernement, ont prévenu qu'il ne fallait pas compter sur eux pour entériner les futures réformes exigées par les créanciers.

"Notre oui ne peut être interprété comme un oui à la mise en œuvre de mesures d'austérité néolibérales, celles-là même que nous avons combattues avec le mouvement social",

écrivent ces frondeurs.

Syriza, coalition hétéroclite, est au bord d'une implosion qui était largement prévisible. Parmi les "rebelles" abstentionnistes se trouve deux ministres, dont celui de l'Energie Panagiotis Lafazanis, adversaire déclaré de l'euro. Mais on compte aussi la présidente du Parlement, Zoé Kostantopoulou, passionaria de la gauche radicale et "épine" dans le pied du Premier ministre à cause de sa grande popularité, estime Kathimerini.

L’étau se resserre

Alexis Tsipras, qui avait, assez contradictoirement, promis la fin de l'austérité et le maintien dans un euro aux règles financières sévères, pour se faire élire, se trouve pris au piège.

S'il conclut un accord à Bruxelles, il risque de perde la base de son pouvoir à Athènes. Mais s'il écoute les voix qui s'élèvent à Athènes contre l'austérité et refuse un accord à Bruxelles, il met aussi gravement en danger son gouvernement. Car ce serait sans doute la fin de la Grèce dans l'euro, voire dans UE, ce que pas grand monde ne veut, même dans Syriza.

Chaque jour l’économie s’effondre un peu plus, les liquidités manquent : l’étau se resserre. Et Tsipras balance au bord du vide.

Jean-Baptiste Naudet (avec agences)