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Les pro-Tsipras italiens ont la gueule de bois
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http://italie.blog.lemonde.fr/2015/07/13/les-pro-tsipras-italiens-ont-la-gueule-de-bois/
Nous les avions laissés le 5 juillet 2015 à Athènes, pleins d'espoir et triomphantsaprès la victoire du non au référendum convoqué par le premier ministre grec Alexis Tsipras. De Beppe Grillo, le non-leader du Mouvement 5 Etoiles, à la gauche de la gauche de Nichi Vendola (SEL) et Stefano Fassina, en passant par une frange de Forza Italia (droite), ils avaient fait le déplacement jusqu'en Grèce. Seule la Ligue du Nord s'était abstenue de faire le voyage.
Qu'ils aient pour référence l'empereur Frédéric Barberousse, Antonio Gramsci, Silvio Berlusconi ou la planète Gaia, tous on vu en la personne du premier ministre leur nouvel héros ou leur allié objectif pour dire non à l'Europe, à l'euro, à l'Allemagne et à l'austérité. De la place Syntagma, à Athènes, ils avaient, croyaient-ils, envoyé un message direct jusqu'au palais Chigi où siège le président du Conseil Matteo Renzi qui se veut le meilleur élève de la zone euro. Une manière de lui dire: "Attention, caro Matteo, un jour aussi les Italiens auront leur mot à dire."
Sonnés, déçus, trahis
Nous les retrouvons, huit jours plus tard, sonnés, déçus, trahis. En acceptant les conditions du sommet de la zone euro au petit matin lundi à Bruxelles, Alexis Tsipras a ruiné une partie de leurs espoirs.
Seul Luigi Di Maio (Mouvement 5 Etoiles) évoque ouvertement une "trahison du référendum" de la part du premier ministre grec. Beppe Grillo, en revanche, épargne Tsipras, et dénonce, "l'humiliation de la Grèce" et compare l'accord à "un avertissement lancé à tous les pays qui veulent voir reconnaître leur souveraineté". A gauche, Stefano Fassina qui vient de quitter le Parti démocrate, assure Tsipras de "sa solidarité personnelle et politique" mais il pronostique"l'étouffement économique et démocratique" de la Grèce.
Matteo Salvini, le secrétaire fédéral de la Ligue du Nord, allié au Front national à Strasbourg, est lui aussi en pétard. "Il semble que l'Europe (Allemagne en tête) ait acheté la permanence de la Grèce en Europe au prix de 80 milliards d'euros, écrit-il sur Twitter. Où est passé Tsipras le révolutionnaire ?" Renato Brunetta (Forza Italia) se félicite en revanche de l'accord obtenu à Bruxelles, "mais le problème reste. Ce que nous vivons aujourd'hui est le fruit d'une politique de sang, de sueur imposée par l'Allemagne, et subie par tous les autres pays".
Philippe Ridet