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Lien publiée le 28 juillet 2015

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https://communismeouvrier.wordpress.com/2015/07/28/ankara-attaque-la-region-de-kobane-controlee-par-les-kurdes-de-syrie/

Par RFI

mediaUn drapeau turc flotte devant la ville frontalière de Kobane, de l’autre côté de la frontière syrienne, l’un des objectifs militaires de l’EI.

Ankara poursuit sa campagne de bombardements en Irak et en Syrie, visant pour la première fois les Kurdes de Kobane. Dans un communiqué, les Unités de protection du peuple (YPG), la force militaire kurde de Kobane, ont exhorté ce matin la Turquie à cesser son «agression». Sur le plan intérieur, le pays est secoué par des violences en réactions aux arrestations dans les milieux kurdes, d’extrême-gauche et également islamistes, les trois cibles désignées par le gouvernement. Plus de 850 personnes, suspectées de terrorisme, ont été arrêtées en trois jours et les attaques contre la police se multiplient : un policier a été tué hier à Istanbul.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu l’a souligné dimanche soir : « ce ne sont pas des frappes ponctuelles, c’est un processus inscrit dans la durée », a-t-il souligné, indiquant que la Turquie avait effectivement déclenché une guerre totale contre ceux qui représentent une menace terroriste. Il n’évoque quasiment que l’aspect kurde de cette double opération militaire. La Turquie a « montré sa force et bouleversé les équilibres régionaux » s’est félicité le chef du gouvernement turc.

Hier soir, les F-16 d’Ankara ont repris leurs rotations sur les bases arrière du PKK au Kurdistan irakien pendant près de 4h, faisant apparemment plus de victimes civiles que parmi les combattants kurdes. Les bombardements aériens ont également, comme les fois précédentes, ciblé en Syrie quelques positions de l’organisation Etat islamique près du poste frontière de Jarablous, le seul encore contrôlé par les jihadistes, et le long du fleuve Euphrate, qui constitue un couloir vital ouvrant l’accès à la Turquie pour l’organisation islamiste.

Une zone contrôlée par l’YPG attaquée

Dans la soirée, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a promis qu’il ne resterait, à terme, « plus la moindre présence de l’Etat islamique le long de la frontière ». Mais, de manière plus surprenante, les obus tirés par des tanks turcs ont également atteint des positions kurdes dans le canton de Kobane. Le commandement des forces kurdes syriennes, l’YPG, signale que quatre combattants ont été blessés en plus des victimes civiles, et somme Ankara de respecter la légalité internationale, faute de quoi il ripostera contre l’armée turque. Intervenir dans ce territoire kurde peut s’avérer particulièrement risqué pour la Turquie : c’est quasiment ouvrir un troisième front.

Réunion d’urgence de l’OTAN réclamée

La Turquie a demandé une réunion d’urgence du Conseil de l’Otan aux termes de l’article 4 de la convention de Washington, qui vise à informer ses alliés. Elle se tiendra ce mardi.

Ce n’est qu’après cette réunion préalable que la Turquie peut éventuellement demander l’aide des alliés du Pacte Atlantique pour participer à sa défense contre une menace extérieure (article 5) mais il est peu probable que ce soit ce que cherche la Turquie, car ses partenaires risquent de lui demander qui l’a agressé militairement, et là Ankara sera gênée pour répondre : c’est une attaque asymétrique à laquelle la Turquie dit devoir répondre, il s’agit d’attentats terroristes sur le sol turc, donc une affaire quasi-interne qui ne rentre pas dans le cadre du protocole de solidarité de l’Otan.

Les Turcs cherchent peut-être davantage un soutien politique : les Européens comme les Américains ne condamnent pas les bombardements turcs en Syrie ou en Irak, mais au sujet des Kurdes notamment, ils appellent Ankara à tout faire pour préserver le cessez-le-feu et à reprendre les négociations de paix.

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http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/07/28/erdogan-juge-impossible-la-poursuite-du-processus-de-paix-avec-les-kurdes_4702150_3214.html#xtor=RSS-3208

Une brève réunion, une brève déclaration : la session d’urgence du Conseil de l’Atlantique nord demandée par la Turquie, a débouché sur un soutien appuyé à Ankara de la part des ambassadeurs auprès de l’OTAN, mercredi 28 juillet.

Le communiqué publié après la rencontre condamne fermement les récentes attaques menées à Suruç (32 morts, attribués à l’Etat islamique), puis les meurtres de policiers et de militaires turcs (revendiqués par le Parti des travailleurs du Kurdistan). « Le terrorisme, sous toutes ses formes, ne peut jamais être toléré ou justifié », affirme l’OTAN, en manifestant sa « forte solidarité » avec la Turquie et annonçant une poursuite de sa « surveillance étroite » des développements sur sa frontière sud-est, avec la Syrie, et l’Irak. « L’accord est total, unanime, sans faille », a indiqué le secrétaire général, Jens Stoltenberg.

« Ankara voulait un geste de solidarité, de réassurance et l’a obtenu », résume une source diplomatique européenne. Les autorités turques s’appuyaient sur l’article 4 du traité de l’Atlantique nord, qui prévoit des consultations entre les alliés dès que l’une d’eux juge que son intégrité, sa sécurité ou son indépendance sont menacées.

PKK et EI sur le même plan

Le communiqué est volontairement vague et n’évoque pas la double offensive menée actuellement par l’armée turque, qui cible, et met sur le même plan, l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le texte de l’OTAN n’évoque ni l’une, ni l’autre de ces organisations. Certaines délégations ont toutefois invité leur allié turc à une« réponse proportionnée », afin d’éviter une remise en cause du processus de paix avec les autorités kurdes, même s’il convient de condamner les récentes attaques.

La délégation turque aurait fourni quelques assurances à cet égard, même si le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé, mardi, qu’il était « impossible »de poursuivre ce processus tant que le PKK continueraient à « menacer l’unité nationale » par des attaques meurtrières contre les forces de sécurité turques. Lundi, il avait déjà affirmé que la Turquie poursuivrait son offensive militaire contre le PKK en Irak jusqu’à ce que les rebelles kurdes déposent les armes.

Recep Tayyip Erdogan, le président turc, le 24 juillet 2015.

Le chef de l’Etat a également répété qu’il ne céderait pas face à la « menace terroriste » du PKK et de l’EI. « Il est hors de question de reculer. C’est un long processus, et ce processus se poursuivra avec la même détermination », a-t-il déclaré, mettant une nouvelle fois sur le même plan les deux organisations, alors que les Occidentaux comptent sur les Kurdes de Syrie, des alliés du PKK, pour les aider sur le terrain dans la lutte contre l’EI.

« Mettons ces propos sur le compte des manœuvres préélectorales, puisque la rumeur d’élections anticipées court en Turquie. C’est peut-être aussi une tentative d’Erdogan pour s’assurer le soutien des conservateurs dans son camp alors qu’il lance l’offensive contre l’EI », commentait mardi un expert de l’OTAN.

Zone de sécurité et réfugiés

La discussion au sein de l’Alliance a évité, d’autre part, la question de la zone de sécurité, ou zone tampon, que la Turquie voudrait créer dans le nord de la Syrie, avec le soutien des Etats-Unis, en contrepartie de la mise à disposition de la coalition contre l’EI de ses bases aériennes. « C’est une question bilatérale dans laquelle l’Otan n’est pas impliquée », a déclaré M. Stoltenberg. L’ambassadeur américain ne s’est pas davantage exprimé sur ce dossier. M. Erdogan a évoqué, pour sa part, le nécessaire « nettoyage » des régions concernées pour permettre le retour dans leur pays des réfugiés syriens installés dans des camps en Turquie. Ils sont 1,8 million à l’heure actuelle.

Un responsable militaire américain a évoqué l’obligation d’assurer « la sécurité et la stabilité » le long de la frontière turco-syrienne. Selon les accords conclus entre Ankara et Washington, la base militaire turque d’Inçirlik pourra désormais servir de point de départ pour des avions de la coalition internationale qui bombarde les positions de l’EI.

Pourrait-il être question, à terme, d’une extension de l’implication de l’OTAN ?« Nous sommes déjà très impliqués », affirme M. Stoltenberg, qui évoque le soutien (entraînement, formation, interopérabilité) à des pays qui combattent le terrorisme, comme la Jordanie, la Tunisie, l’Irak et l’Afghanistan. Par ailleurs, explique-t-il, tous les pays membres contribuent déjà à la lutte contre l’EI et l’Alliance « projette de la stabilité » avec un déploiement minimal de forces combattantes. Le secrétaire général souligne enfin que l’armée turque (la deuxième de l’OTAN) ne formule, à ce stade, aucune demande de ce type.