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Pour les ouvriers, les employés et les petits fonctionnaires, « les vacances structurent pendant l’année qui les précède les espérances de bonheur et permettent de supporter le quotidien », assure Pierre Périer, sociologue et professeur de sciences de l’éducation à l’université Rennes II. * Dans la plupart des cas, les membres des catégories populaires et du bas de la classe moyenne partent une fois par an et passent leurs congés payés en France. « Typiquement, les Bretons du nord vont dans le sud de leur région et les Marseillais restent sur la côte méditerranéenne », indique Jean Viard, directeur de recherches au CNRS au Cevipof de Sciences-Po. **
Cette règle de proximité n’est pas seulement déterminée par des raisons économiques. Pierre Périer souligne que la nécessité de contrôler le budget pendant leurs congés pousse les catégories populaires à nourrir une « hantise de l’imprévu ». Tout comme une partie des classes moyennes, elles « souhaitent retrouver des repères matériels et relationnels », ajoute Bertrand Réau, sociologue au Centre européen de sociologie et de science politique. *** Ce besoin contribue ainsi à expliquer que 70 % des vacanciers vont chez des amis et des parents ou qu’une partie importante retourne, année après année, dans le même camping pour y reprendre les mêmes habitudes, au milieu des mêmes connaissances. Les vacances populaires sont surtout conçues comme l’occasion de passer des moments privilégiés en famille et avec des amis. « Après avoir effectué des travaux physiques toute l’année, c’est le repos du corps qui est recherché à travers le farniente en bord de mer, la pêche ou les promenades », indique Jean Viard. En revanche, l’accès aux musées ou aux animations culturelles officielles reste minoritaire.