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Des garde-côtes grecs tentent de couler des migrants
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le Nouvel Observateur, 14 août 2015 :
La scène a été filmée entre la côte turque et l’archipel grec du Dodécanèse il y a quelques jours par des pêcheurs turcs.
Ils sont arrivés et ont transpercé l’embarcation gonflable des migrants. Et le bateau coula. Cette scène a été filmée entre la côte turque et l’archipel grec du Dodécanèse il y a quelques jours par des pêcheurs turcs, rapporte vendredi 14 août France Info. C’est le quotidien turc « Hürriyet » qui a découvert la vidéo.
Une scène hallucinante qui choque par l’apparente simplicité de l’acte des garde-côtes grecs.
Dans la vidéo, on peut voir deux pêcheurs turcs repérer un canot gonflable qui vogue près des côtes turques, raconte France info. Le canot, où s’entasse des dizaines de migrants, flotte à peine. Il semble à la dérive.
Une longue perche
Les deux marins turcs observent un navire des garde-côtes grecs qui arrive. Fait notable, le navire grec entre dans l’espace maritime turc. Les garde-côtes grecs s’approchent doucement de l’embarcation des migrants. Les deux témoins turcs film une longue perche qui dépasse du navire grec. Les grecs piquent alors le canot gonflable des migrants, qui se dégonfle en quelques secondes. Et s’en vont.
« Les passagers flottent dans l’eau. Ils sont à peine à deux ou trois cent mètres des garde-côtes, et craignent même d’être eux même attaqué », relève France info. Les pêcheurs turcs portent secours aux migrants en détresse. Ils remontent à bord de leur bateau des femmes et des enfants jusqu’à ce que les garde-côtes trucs arrivent.
L’ensemble des îles de l’est de la mer Egée, sur lesquelles accostent chaque nuit des dizaines de canots pneumatiques après une traversée de quelques heures depuis la Turquie, ont enregistré depuis le début de l’année une croissance régulière des arrivées : de 1.700 personnes en janvier à 31.000 en juin puis 50.000 en juillet, selon les chiffres du bureau du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR) à Athènes.
La semaine passée, 1.900 arrivées d’hommes, de femmes, d’enfants ont été comptabilisées sur les côtes de l’est de l’Egée, selon le HCR.
« Des conditions infernales »
A Kos, qui comptent quelque 33.000 habitants, environ 7.000 migrants se trouvent bloqués en début de semaine en raison de l’engorgement des services de police chargés de leur délivrer les laissez-passer avec lesquels ils poursuivent leur route vers d’autres pays d’Europe où ils souhaitent demander l’asile.
A Chios, Samos, Lesbos, des camps de rétention ont été transformés en structures d’accueil et des camps de tentes installés sur des terrains disponibles.
« Pour nous, des autorités responsables ne mettraient pas 2.000 ou 2.500 personnes dans un stade où les conditions d’attente plus tôt cette semaine étaient infernales », déploe sur place, auprès de l’AFP, Constance Theisen de l’ONG Médecins sans Frontières.