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Zone euro : la BCE abaisse ses prévisions de croissance 2012 et 2013
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La Banque centrale européenne a laissé inchangé ses taux d'intérêt ce jeudi, comme escompté par la quasi-totalité des économistes sondés. Le conseil des gouverneurs a ainsi choisi de conserver le principal taux directeur de la zone euro à 1%, soit son plus bas niveau historique, qu'il avait retrouvé en décembre.
« Une baisse de taux ne semble plus à l'ordre du jour », indique Carsten Brzeski, stratégiste chez ING. En effet, l'économie de la région continue « de se stabiliser bien qu'à un niveau faible », alors que l'inflation « s'entête à demeurer élevée » avec la montée des cours du pétrole. Les marchés n'attendaient aucun changement de politique monétaire. « La pression pour davantage d'assouplissement monétaire s'est considérablement dissipée à en croire la réaction positive aux opérations de refinancement à long terme (LTROs) et la stabilisation des indicateurs de conjoncture en zone euro », explique Jim Reid chez Deutsche Bank.
Mario Draghi, a donné sa traditionnelle conférence de presse à 14h30 en insistant sur la faiblesse de la conjoncture en Europe. La Banque centrale européenne a revu en baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro, prévoyant un recul de 0,1% du PIB en 2012, contre une croissance de 0,3% jusqu'ici. M. Draghi, qui a annoncé que la BCE avait décidé de laisser son principal taux directeur inchangé, a confirmé «des signes de stabilisation dans l'économie de la zone euro (...) mais toujours sujette à des risques de baisse», lors de sa conférence de presse. La BCE est également plus pessimiste pour 2013, tablant sur une croissance de 1,1%, contre 1,3 % auparavant. Côté inflation, la BCE table sur une évolution de 2,4% cette année, supérieure à son objectif de moyen terme, contre 2% précédemment, notamment en raison des prix de l'énergie. Elle attend une inflation de 1,6% en 2013 (contre 1,5%).
Mario Draghi a au passage réfuté jeudi la thèse d'une dispute qui opposerait son institution à la Bundesbank allemande, et affirmé que les préoccupations exprimées par celle-ci étaient «dans notre esprit à tous». «Contrairement à ce que certains (médias) ont dit, personne n'est isolé au sein du conseil des gouverneurs, et surtout pas la Bundesbank», la banque centrale allemande, a déclaré M. Draghi lors d'une conférence de presse à Francfort (ouest). «Nous sommes tous les gardiens de la stabilité, il n'y a pas un gardien spécifique de la culture de stabilité», a-t--il ajouté. «Il y a toujours des différences de points de vue, mais la Bundesbank n'est jamais seule contre tous», a-t-il encore précisé, rappelant que même la décision d'allouer aux banques des prêts à 3 ans était «unanime». La presse allemande avait fait état la semaine dernière d'un courrier adressé à M. Draghi par le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, qui s'inquiétait des risques pris par la BCE au titre de ses mesures exceptionnelles de lutte contre la crise.
Ces mesures ont d'ailleurs été « un succès incontestable », a affirmé le patron de l'institution européenne. «Les marchés (financiers) se sont rouverts (...). Nous voyons de nombreux signes d'un retour de la confiance en zone euro», a-t--il déclaré lors d'une conférence de presse, attribuant également ce résultat «aux réformes entreprises en zone euro». Interrogé à ce sujet à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs qui a décidé de maintenir son principal taux directeur à 1%, M. Draghi a aussi déclaré avoir constaté «une modeste hausse du crédit depuis le premier LTRO». Récemment, il s'était montré légèrement déçu que les banques n'utilisent pas davantage l'argent distribué afin de prêter davantage aux entreprises et aux ménages, objectif affiché de cette mesure.