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La saignée se poursuit en Grèce, sous la conduite du "socialiste" Papandréou

Lien publiée le 17 avril 2011

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

ATHENES (AFP) - La Grèce vend ses bijoux de famille, mais les marchés l'enfoncent

Athènes a annoncé vendredi un plan de privatisations d'ici 2013, doublé d'économies budgétaires supplémentaires dès 2011, sans parvenir à freiner l'envolée des taux obligataires ni à inverser le scepticisme des marchés qui estiment probable une restructuration de la dette .

En présentant son plan, quasiment un an après l'appel à l'aide lancé par le pays à ses partenaires et l'octroi d'un prêt de 110 milliards d'euros, le Premier ministre Georges Papandreou a évoqué des "changements radicaux".

La Grèce résoudra "en profondeur" ses problèmes, "non pas en restructurant la dette, mais en restructurant le pays", a insisté le Premier ministre, qui a reçu dans la journée le soutien de la Banque Centrale Européenne et du chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker. Ce dernier a affirmé que les "rumeurs" sur une restructuration de la dette de la Grèce étaient "totalement infondées".

Alors que l'annonce des détails du plan est prévue pour après Pâques, le 24 avril, le gouvernement socialiste, acculé par des marchés convaincus de l' insolvabilité du pays, a levé le voile sur des projets de privatisation qui brisent quelques tabous en Grèce.

Il a également annoncé des mesures d'économie comportant un passage des fonctionnaires à 40H par semaine, contre 37,5 actuellement.

Ainsi, l'opérateur national d'électricité, DEI, va voir la participation de l'Etat, actuellement à 51%, tomber à 34%. L'Etat a prévu de conserver la direction opérationnelle du groupe qui a signé cette semaine un partenariat avec un groupe chinois, après avoir fait de même avec le Français EDF.

Au total, les cessions doivent rapporter entre 12 et 16,5 milliards d'euros d'ici 2013, dont 2 à 4 milliards d'euros dès cette année.

En 2011, l'Etat va aussi "réduire sa participation" de 20% dans l'opérateur téléphonique OTE, dont l'actionnaire principal est Deutsche Telekom, et privatiser partiellement Trainose, la société d'exploitation des chemins de fer.

La compagnie de Gaz Depa sera partiellement privatisée. Les casinos, usines d'armements, ports et aéroports figurent aussi sur le catalogue des ventes.

En matière de foncier, un premier "portefeuille" de terrains et propriétés sera proposé en juin aux investisseurs internationaux pour des concessions de location à long terme.

Pour permettre une "réduction immédiate de la dette", qui atteindra en 2012 157% du PIB et dont le seul service aborbe plus de 7% du PIB, ces cessions iront de pair jusqu'en 2015 avec des économies budgétaires de 26 milliards, dont trois milliards de mesures supplémentaires dès 2011.

L'objectif est de ramener le déficit public à "environ 1% du PIB" fin 2015 contre 15,4% en 2009, avec un effort reposant aux deux tiers sur une réduction des dépenses, via notamment des baisses de salaires dans les grandes entreprises publiques, et des coupes dans les budgets de santé et de défense.

M. Papandreou a estimé qu'il n'y avait qu'une "seule voie" et qu'il avait le soutien des Grecs. L'autre voie, qui passerait par une restructuration de la dette publique, signifiant un décrochage de la Grèce sur la scène européenne et mondiale, est "celle de l'isolement, de la faillite et de l'appauvrissement", a-t-il dit en la repoussant.

Néanmoins ce plan ne semble pas avoir convaincu les marchés qui ont continué de pousser pour une restructuration.

La Bourse d'Athènes a clôturé en baisse de 1,26 points vendredi.

Sur le marché obligataire, les taux de rendement de la dette grecque ont franchi de nouveaux records à la hausse. Les taux à 10 ans étaient à 13,712% à 16H00 GMT contre 13,156% en clôture jeudi. Quant aux taux à deux ans, ils se sont envolés à 17,967% contre 17,318%.

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