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Philippe Martinez réélu secrétaire général de la CGT
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Les Echos) Le 51 e Congrès de la CGT s’achève ce vendredi. Un congrès exutoire pour une CGT en repli.
Philippe Martinez a été consacré secrétaire général de la CGT ce vendredi matin, au dernier jour du 51e Congrès du syndicat. Pour celui qui fut adoubé par Thierry Lepaon (contraint à la démission par les révélations sur son train de vie), cela permet de tourner une page délicate. Mais le prix payé par la CGT est élevé.
Jamais les débats n’auront été aussi pauvres que cette année. La mobilisation contre la loi travail a monopolisé les débats. On aurait pu imaginer que le congrès travaille sur le contenu du « Code du travail du XXIe siècle » présenté comme l’alternative au projet gouvernemental. Un contenu réduit pour l’instant à un quatre-pages écrit à la va-vite, sans aucun débat dans l’organisation pour montrer que la démarche n’est pas seulement protestataire. Il n’en a rien été.
La Sécurité sociale professionnelle comme la protection sociale ont aussi été étonnamment absentes des débats. Et alors que la CGT se revendique comme à l’origine de la Sécu, ni les organismes sociaux ni la santé (pourtant la deuxième fédération) ne seront représentés dans la future commission exécutive (la direction élargie de 50 membres).
Des textes difficilement votés
Philippe Martinez a donné le ton dans son discours d’ouverture, lundi, tournant ouvertement le dos à la CFDT, encourageant ses troupes à siffler Manuel Valls et ne fermant pas la porte à la « grève reconductible », portée par l’extrême gauche et en particulier les militants trotskistes du Parti ouvrier indépendant (POI). Le micro leur a été plus ouvert que d’ordinaire. La direction de la confédération a laissé monter la pression comme jamais, mercredi, dans une assemblée très en colère vis-à-vis de l’exécutif. Elle a fini par proposer un appel dès le mercredi, qui tranche avec le positionnement de la CGT depuis de nombreuses années. Exit la « grève générale », devenue taboue. Mais demeure la perspective de reconduire en assemblées générales la grève interprofessionnelle à laquelle appelle désormais la CGT pour le 28 avril.
Cela risque de ne pas faciliter la tâche de Philippe Martinez pour la suite si, comme c’est probable, la loi travail n’est pas retirée. Mais, sur le moment, cela lui a permis de faire bien voter l’une des sept résolutions du congrès qui vont constituer les orientations de la CGT pour les trois ans à venir. 69 % des mandats se sont portés sur la résolution sur « la construction des luttes » (près de 80 % hors abstention). Mais, signe que la situation est plus compliquée à la CGT que les débats au congrès ne le laissent à penser, les autres textes ont été largement moins bien votés dans cette organisation qui, il y a vingt ans encore, pouvait se déchirer, mais votait comme un seul homme. Le document d’orientation n’a recueilli que 63 % des mandats (70,3 % hors abstention).
Le score du rapport d’activité a été impacté par l’affaire Lepaon. Mais on ne peut pas en dire autant des autres. Les violentes interventions contre « le syndicalisme rassemblé », synonyme de travail en commun avec la CFDT ont, entre autres, aussi montré un repli identitaire de la CGT, à l’heure où elle risque de se faire détrôner par la centrale de Laurent Berger dans le privé. La CGT n’a que très peu parlé des évolutions du monde du travail et des attentes des salariés, au cœur pourtant des enjeux syndicaux.