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Grèce: les syndicats sur le pied de guerre contre la réforme des retraites
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) Les syndicats en Grèce étaient sur le pied de guerre vendredi, au premier jour d’une grève générale de 48 heures contre deux projets de loi sur la réforme des retraites et des impôts soumis au vote dimanche, à la veille d’une réunion importante de l’Eurogroupe.
Le projet de loi refondant le système des retraites et augmentant impôts et taxes, qui était exigé par les créanciers du pays, l’UE et le FMI en échange du nouveau plan d’aide signé en juillet, sera débattu au Parlement à partir de samedi matin et soumis au vote dimanche soir.
Le vote devait initialement avoir lieu la semaine prochaine.
En l’organisant dès ce week-end, en pleine fin de vacances pascales, le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras, qui ne dispose que d’une faible majorité parlementaire avec 153 députés sur 300, espère que l’adoption de cette réforme avant la réunion de l’Eurogroupe contribuera à décider ses pairs à conclure la première évaluation de la mise en œuvre du plan d’aide, et à ouvrir enfin le débat sur l’épineuse question du règlement de la dette.
Devant ses députés, M. Tsipras a encore une fois défendu vendredi les impopulaires mesures prévues, arguant qu’elles épargneraient les plus défavorisés, au nom de la «justice sociale». Il a réaffirmé que réformer les retraites était indispensable pour empêcher «le système de s’effondrer dans quelques années».
La grève et les mots d’ordre de manifestation étaient bien suivis vendredi, mais pour Panayiotis Petrakis, professeur de l’Economie à l’université d’Athènes, cela ne menaçait pas l’adoption de la loi ce week-end.
«La réforme sera adoptée et c’est un bon choix d’obtenir ce vote avant l’Eurogroupe», a-t-il estimé auprès de l’AFP. «Mais on n’est toujours pas sûr d’obtenir une conclusion lundi», selon lui.
«La distance entre Athènes et ses créanciers, qui exigent des mesures supplémentaires de 3,6 milliards d’euros reste importante», estime-t-il.
D’autant que les créanciers ne semblent pas tous sur la même longueur d’ondes : selon une lettre du FMI adressée aux 19 ministres des Finances de la zone euro et publiée vendredi dans le Financial Times, la directrice de l’institution Christine Lagarde fait pression sur l’UE pour ouvrir la discussion sur la dette tout en soulignant la nécessité d’une révision à la baisse de l’objectif d’un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 3,5% du PIB pour 2018, jugé «contreproductif» par le Fonds et entraînant des mesures supplémentaires.
- Point culminant dimanche -
A Athènes, les syndicats se sont insurgés contre le texte, qui prévoit la réduction des retraites les plus élevées, la fusion des multiples caisses d’assurance, l’augmentation des cotisations, des taxes, et de l’imposition pour les moyens et hauts revenus.
Pour cette quatrième grève générale depuis l’arrivée de M. Tsipras en janvier 2015, lancée à l’appel des centrales du privé GSEE et du public Adedy, aucun transport en commun ne fonctionnait vendredi matin, le personnel du métro, du tramway, des bus ou des trains interurbains étant en grève jusqu’à dimanche matin, selon leurs syndicats.
Les taxis, dont le syndicat ne suivait pas cette mobilisation, restaient le seul moyen de transport dans la capitale.
Aucun train ne circulait à travers le pays et les bateaux reliant la Grèce continentale aux îles sont restés au port. Le puissant syndicat des marins Pno a annoncé une grève de quatre jours, de vendredi 03H00 GMT à mardi 04H00 GMT.
Toutefois, les bus interurbains, appartenant à la société privée Ktel, assuraient les liaisons entre la capitale et les villes du pays.
Le trafic aérien était normal cependant.
Le secteur public fonctionnait au ralenti, et la majorité des médias ne diffusaient pas d’informations.
Le syndicat Pame, proche du parti communiste, a ouvert le bal des manifestations, avec un rassemblement de 7.000 personnes dans le centre d’Athènes suivi quelques heures plus tard par plus d’un millier de personnes à l’appel de la GSEE et de l’Adedy.
Des manifestations sont également prévues samedi mais le point culminant du mouvement est pour dimanche, les syndicats ayant déjà annoncé des rassemblements pour fêter la journée du 1er mai, qui n’a pas été célébrée en Grèce dimanche dernier en raison de la Pâque orthodoxe.