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Brésil - Scission du PSTU
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Une scission "à l'amiable" a eu lieu au sein du PSTU brésilien
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_socialiste_des_travailleurs_unifi%C3%A9
Cette rupture est voulue sans drame, pour préserver toutes les capacités militantes ce qui est exceptionnel dans ce type de situation généralement explosive et destructrice.
Une nouvelle organisation, le "Front de Gauche et Socialiste" a été signée, et la déclaration a été signée par plus de 700 militants. La nouvelle organisation (qui représenterait autour de 40% du PSTU) reste pour l'instant également membre de la Ligue internationale des travailleurs. On pourra lire intégralement leur déclaration ici en portuguais :
On pourra lire la déclaration de la majorité (qui est restée donc dans le PSTU) ici en anglais :
http://litci.org/en/statement-of-the-national-leadership-of-pstu-brazil/
Les militants qui ont quitté le PSTU reprochent notamment à la direction sa ligne "Dégagez les tous", anti-Rousseff, qui n'aurait pas permis selon eux de se démarquer assez de l'opposition de droite, qui est la bénéficiaire de la destitution de Rousseff. Ils auraient voulu que le mot d'ordre du PSTU soit "non à la destitution", mais la majorité du PSTU estime que cela aurait revenu à faire un front avec le PT (parti des travailleurs de Rousseff)
Extrait de la déclaration de la minorité :
« les différents n’ont pas été minces. Il y a un an nous disions qu’il fallait affronter avec centralité la politique de l’ajustement fiscal du gouvernement Dilma, mais affronter également l’opposition bourgeoise qui voulait l’abattre en s’appuyant sur des mobilisations réactionnaires. Pour entreprendre cette lutte, nous pensions qu’il était nécessaire de construire la plus large unité d’action avec tous les secteurs que se plaçaient dans l’opposition de gauche au gouvernement et, si possible, donner à cette unité une forme organisationnelle : un front de lutte ou troisième camp alternatif au gouvernement et à l’opposition de droite.
Dès lors que la majeure partie de la bourgeoisie s’est unifiée en février 2016 autour de la proposition "d'impeachment", nous avons soutenu sur le plan interne qu’il était essentiel de lutter contre cette manoeuvre parlementaire, sans que cela représente, bien évidemment, le moindre appui politique à Dilma.
Nous considérions que la chute du gouvernement du PT n’aurait un sens progressiste que si elle résultait de l’action de la classe ouvrière même, à travers ses propres organisations. Par contre, si elle était dirigée par l’opposition de droite, la chute de Dilma serait une sortie réactionnaire pour la crise politique et affaiblirait les travailleurs dans leur tâche d’auto-émancipation. C’est cette seconde hypothèse a prévalu »
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Nous avons loyalement débattu de cette différence d'approche et de bien d'autres pendant presque une année. Nous sommes finalement arrivés à un point de saturation. Quand les différents deviennent insolubles, quand la possibilité de synthèse s’épuise, quand les discussions deviennent interminables et les polémiques, improductives, le danger de désagrégation apparait avec force.
Nous sommes arrivés à la conclusion que la poursuite de ce combat conduisait à une rupture abrupte et désordonnée.
Pour préserver le patrimoine essentiel d’une organisation, c'est dire ses militants, nous avons préféré clore les débats et offrir une issue organisée à la crise. Nous avons donc quitté le PSTU.
Nous reconnaissons le PSTU comme une organisation révolutionnaire. Nous ne pensons pas que ce parti est moins révolutionnaire aujourd’hui qu’hier. Mais parfois il est impossible que des révolutionnaires puissent appartenir à une même organisation. Nous avons parié sur la possibilité d’une séparation à l'amiable, donc exemplaire, très différente des ruptures explosives et destructrices du passé. C'est pourquoi, nous nous maintenons dans le cadre de la Ligue Internationale des Travailleurs, en tant que sympathisants.