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Ce ‘terrorisme’ n’est en rien ce qu’on croit
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Bien sûr, il faut toujours se méfier de ces pseudos révélations d’experts, et j’ignore tout de celui-ci. Pourtant ses interrogations rejoignent celles que je ne cesse de me poser sur la nature de ce à quoi nous sommes confrontés. D’abord la conviction qu’il s’agit avec Daech d’un fascisme et que celui-ci comme tous les fascismes a d’abord une nature de classe. Une manière pour un système qui depuis plus d’un siècle désormais est entré dans une phase de crise profonde, le capitalisme, multipliant les conflits inter-impérialistes et devenu de plus en plus destructeur (guerres mondiales, massacres de masse de la première guerre mondiale à la shoah en passant pas Hiroshima. Il ne s’agit plus d’opposer la folie manifeste de ceux qui combinent vocation suicidaire à pulsion homicide et qui rencontrent des réseaux sociaux de ce fascisme, mais de bien comprendre que nous avons là une situation qui manifeste la nature de la crise et contre lesquelles les réponses sécuritaires et militaires habituelles ne font qu’étendre le phénomène. La logique voudrait que la jeunesse soit elle même fragilisée en priorité. Ce que je tente de mettre en évidence c’est le fort lien existant entre la multiplication de certains déséquilibres individuels et la logique d’un système qui est en train de nous mener vers un suicide de l’espèce en envisageant y compris le recours à une guerre nucléaire (note de Danielle Bleitrach).
Londres: Un haut expert sécuritaire britannique a publié, hier 14 juillet, quelque heures avant le massacre de Nice, un rapport inédit dans lequel il alerte le monde que le terrorisme n’est pas ce que l’on croit.
Paul Rogers – Montage Lemag.ma
‘’daech, al Qaida, Boko Haram, Al Shabab ou les talibans, sont tous des exemples d’une nouvelle dynamique post-étatique, qui sera la face apparente des conflits internationaux. Mais leur signification réelle est beaucoup plus fondamentale.’’
Ainsi a écrit, Paul Rogers, grand expert britannique des affaires sécuritaires, professeur des études sur la paix à l’Université de Bradford, consultant à l’Oxford Research Group et conseiller aux ministères britanniques de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, au service secret intérieur, le MI5 et auprès du cabinet du premier ministre du Royaume-Uni.
Paul Rogers a publié, hier 14 juillet à Londres, aux éditions IB – Tauris, un rapport intitulé ‘Irregular War: ISIS and the New Threats from the Margins’ – traduction libre: (Guerre asymétrique: daech et les nouvelles menaces des marges).
Dans ce rapport, Prof Paul Rogers défend la thèse suivante: Le terrorisme commis, ces dernières 15 années, par des groupes dits islamistes extrémistes, n’est au fait que l’expression apparente d’un malaise mondial beaucoup plus profond et qui ne manquerait pas d’embraser le monde, à l’avenir, si rien de crédible, n’est fait pour le solutionner.
Paul Rogers en a dit:
‘‘Le vrai problème du monde ne sera en rien, un prétendu choc des civilisations, mais un risque de plus en plus rapide, de révoltes des marginaux.’’
Pour le grand expert britannique,
‘‘daech est certainement un proto-mouvement pour les types de guerres qui deviendront dominantes dans un monde, de plus en plus divisé et sous différentes contraintes. Mais les facteurs sous-jacents de ces futurs conflits sont bien plus dangereux que la croissance des mouvements islamistes extrémistes.’’
Pour Paul Rogers, le danger émane d’un système de gouvernance mondiale profondément vicié:
‘‘Le monde économique produit plus d’inégalités et engendre de la marginalisation de masse, du ressentiment et de l’amertume. Ces souffrances combinées à l’apparition des limites environnementales mondiales persistantes, en particulier la perturbation climatique, sont le vrai cocktail explosif’’.
L’EXTRÉMISME N’A PAS DE RELIGION !!
Paul Rogers a expliqué dans son rapport que l’extrémisme se colore. Il emprunte des thématiques religieuses, nationalistes, ethniques ou idéologiques. Donc, croit-il,
‘‘L’idée que les mouvements islamistes radicaux sont le seul problème, est fondamentalement trompeuse et masque l’ampleur du problème auquel le monde est confronté’’.
L’expert anglais a ajouté que face au terrorisme, le monde perd sa guerre, car les vrais facteurs de ce conflit ne sont jamais abordés, ni reconnus. Aveuglés les occidentaux refusent de reconnaitre que les vraies raisons de cette flambée extrémiste, sont autres que religieuses ou islamiques et qu’elles ne peuvent être dominées par la force militaire.
En fin, Prof Paul Rogers conclut que ce qui est nécessaire, est,
‘’une approche fondamentalement nouvelle de la sécurité mondiale, si nous voulons éviter un monde très instable et violent, avec un âge d’insurrections qui pourraient impliquer des armes de destruction massive.’’
»Nous devons », plaide-t-il,
‘‘changer radicalement notre compréhension de la sécurité, un changement qui est possible mais qui nécessite une vision globale et de l’engagement sincère.’’