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Grèce : Bruxelles exige une baisse des salaires de 15%
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L'objectif est inscrit noir sur blanc dans le projet de communication que José Manuel Barroso présentera mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg. «Un ajustement rapide des coûts du travail est nécessaire pour combattre le chômage et restaurer la compétitivité de l'économie grecque, explique le texte obtenu par Le Figaro. L'objectif devrait être une réduction de 15 % des coûts nominaux du travail de 2012 à 2014».
C'est une opération vérité. À dix-huit jours des législatives du 6 mai, le chef de la commission va confirmer l'«engagement sans précédent» de l'UE auprès des onze millions de Grecs. Ils ont déjà la promesse d'obtenir 380 milliards d'euros d'assistance financière, soit l'équivalent de 177 % du PIB. En retour, il leur reste à accepter un rééquilibrage à marche forcée des comptes publics mais aussi privés. «Sans correction, il n'y aura plus ni croissance ni emploi, dit-t-on à Bruxelles. Et les salaires entrent dans l'équation.»
Les Grecs confirment leur attachement à l'euro
Jusqu'ici, Athènes et ses créanciers s'étaient entendus pour couper dans le salaire minimum légal. C'est désormais toute la grille du privé qui se retrouve sur la table. Bruxelles n'a pas le pouvoir d'imposer, mais elle réduit les délais: la refonte du système d'accords collectifs «devrait être prête à la fin juillet 2012, en concertation avec les partenaires sociaux», précise le texte. Pour faire passer la pilule, le président Barroso doit suggérer un plan «robuste» afin de garantir «la justice sociale et l'aide aux plus vulnérables». Bruxelles confirmera aussi l'accélération de 11,8 milliards d'aides européennes, avec comme priorité les PME grecques, asphyxiées par la pénurie de crédits bancaires.
Sondage après sondage, les Grecs confirment leur attachement à l'euro. La Commission fait le pari qu'ils sont prêts à en accepter le coût. Politiquement, c'est donc le bon moment pour rappeler à la classe politique - conservateurs de la Nouvelle Démocratie et socialistes du Pasok - les engagements pris en février auprès des créanciers européens. Les deux partis, que tout pousse à s'allier après le 6 mai, n'ont eux-mêmes pas beaucoup de temps pour agir: «un ou deux ans tout au plus, faute de quoi ils seront balayés à la prochaine élection», prévient Janis Emmanouilidis, de l'European Policy Center.