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Ils nettoient nos gares, notre dignité est en jeu

Lien publiée le 12 décembre 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.liberation.fr/debats/2017/12/12/ils-nettoient-nos-gares-notre-dignite-est-en-jeu_1615927

Des salariés de Onet, sous-traitante de la SNCF qui assure le nettoyage des gares du réseau Paris-Nord, sont en grève. Des intellectuels et des politiques affirment leur solidarité.

«Quand les éboueurs font grève, les orduriers sont indignés.» Jacques Prévert.

Toute grève exprime sa part de colère, de ras-le-bol, mais également de dignité. Ce sont les trois ressorts du combat que portent 84 salarié·e·s de chez Onet. Ils s’occupent, pour le compte de la SNCF, d’un des chantiers de nettoyage sous-traité concernant 75 gares du réseau Paris-Nord, à partir de Saint-Denis.

Cela fait quarante jours que, d’assemblée générale en assemblée générale, et de façon très majoritaire (84 sur 107), ils usent de la seule arme dont ils disposent : la grève. Ils se battent pour des choses aussi élémentaires qu’un peu plus de respect et de considération de la part d’Onet, mais également de la société donneuse d’ordre, la SNCF. Ils se battent pour leurs conditions de travail, un panier-repas à 4 euros pour tous et non 1,90 euro ou encore la pérennisation de la totalité de postes fixes en CDI.

Cela fait un mois maintenant qu’Onet fait la sourde oreille, puis fait mine de négocier. En parallèle, elle envoie des intérimaires sous escorte nettoyer les gares et demande l’intervention de la police. Pendant ce temps-là, la SNCF regarde ailleurs. Mais c’est bien la SNCF qui est donneuse d’ordre.

Les chantiers sont multiples, au niveau du nettoyage des gares, des trains ou des plateformes internationales. Partout, néanmoins, en région parisienne, ce sont des salariés d’une entreprise sous-traitante, Onet, qui font les «petites mains», celles et ceux que l’on croise sur un quai sans jamais les voir. En faisant grève, ces travailleurs et travailleuses, «invisibilisé·e·s» jusqu’à hier, surgissent à la lumière : ne les laissons pas retourner dans l’ombre par notre indifférence.

Partout la SNCF rogne : sur les investissements, les conditions de sécurité des cheminots et des voyageurs, mais aussi au niveau du nettoyage. En faisant grève, c’est aussi contre la logique de privatisation à l’œuvre ou de précarisation en cours que les salariés d’Onet Paris-Nord se battent.

C’est un combat pour les cheminots et pour tous les usagers des transports en commun. Nombre de celles et ceux qui travaillent sur le chantier Onet de la région Paris-Nord vivent dans les quartiers populaires. Ils et elles sont souvent victimes du racisme voire doivent, de surcroît, subir au jour le jour un sexisme particulièrement décomplexé, soumis ainsi à une double sinon triple peine.

En affirmant, par la grève, leur détermination et leur dignité, c’est notre dignité à toutes et à tous qu’ils défendent.

Parce qu’il ne faudrait qu’un signe de la direction de la SNCF pour débloquer ce conflit, parce qu’il faut appuyer les grévistes contre l’entreprise sous-traitante, parce que leurs revendications sont justes, nous leur apportons tout notre soutien et invitons à contribuer financièrement à leur combat.

Parmi les premier·e·s signataires : 

Clémentine Autain, députée La France Insoumise; Etienne Balibar, philosophe ; Ludivine Bantigny, historienne ; Emmanuel Barot, philosophe ; Olivier Besancenot, porte-parole du NPA;  Frédéric Bodin, secrétaire national de l’Union syndicale Solidaires ; Compagnie Jolie-Môme ; Eric Coquerel, député La France Insoumise ; Alexis Corbière, député La France Insoumise; Laurence De Cock, historienne; Christine Delphy, sociologue ; Emma, dessinatrice ; Nacira Guénif, sociologue ; Anasse Kazib, délégué Sud Rail Paris Nord ; Reynald Kubecki, sécrétaire général CGT Sidel; Frédéric Lordon, économiste et philosophe ; Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central CGT PSA ; Bénédicte Monville-De Cecco, conseillère régionale IDF ; Gérard Noiriel, historien ; Danièle Obono, députée La France insoumise; Timothy Perkins, artiste et architecte ; Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle, porte-parole du NPA ; François Ruffin, député Picardie Debout ; Assa Traoré, membre du comité Adama Traoré ; Enzo Traverso, historien. Voir la liste complète des signataires. 
http://soutiengreveonetparisnord.unblog.fr/