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Mailly crache à la figure des syndiqués FO. Mailly, dégage !!!
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.regards.fr/web/article/jean-claude-mailly-declare-forfait
À en juger par son passage sur France Inter mardi matin, le secrétaire général de FO ne croit plus en la lutte contre les réformes du gouvernement. S’il ménage ce dernier, est-ce pour ménager son propre avenir ?
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? À en croire le grand entretien de ce matin, sur France Inter, du secrétaire général de Force ouvrière, c’est ce que nous serions en mesure de penser des réformes en cours, imaginées et rédigées sous les ors de la République.
Des ors que, visiblement, Jean-Claude Mailly affectionne tout particulièrement puisqu’il avoue lui-même avoir un contact régulier et constructif avec le chef de l’État : « Un dialogue est possible avec Emmanuel Macron (…). C’est très cash mais ce n’est pas le ni oui ni non comme avant ».
Défaitisme et complaisances
Comprenne que pourra. S’il reconnaît quelques points de désaccord ici et là avec l’actuelle majorité, de toute manière « il n’y a pas d’alternative », lance-t-il. Donc pas d’autres choix que d’avancer. Et d’acquiescer sans broncher, doit-on comprendre.
Il n’y a pas d’alternative parce que selon le syndicaliste il n’y aurait pas non plus « d’opposition crédible » dans le pays. Jean-Luc Mélenchon appréciera. Et ça n’est pas tout. Interrogé par Léa Salamé sur la mobilisation à venir concernant la réforme de la SNCF et plus généralement sur l’ensemble des réformes, l’apprenti devin dit « ne pas sentir les salariés avoir envie de descendre massivement dans la rue de manière interprofessionnelle », tout en concédant être « prudent en termes de météo sociale ».
Sans doute Jean-Claude Mailly se souviendra-t-il longtemps de cette séquence, très largement critiquée par les auditeurs et sur les réseaux sociaux pour sa complaisance à l’égard du pouvoir en place. Nicolas Demorand lui lancera même un : « Vous êtes plus réformistes que les réformistes ».
Voilà plusieurs mois déjà que la stratégie de Jean-Claude Mailly à l’égard du gouvernement laisse les commentateurs politiques pantois. Ainsi a-t-on entendu le patron de FO saluer régulièrement le travail de l’actuelle ministre Murielle Pénicaud, cheville ouvrière des réformes en cours. « Il se cherche une autre posture, c’est un peu illisible », a-t-on même entendu sur l’antenne de RTL.
Atterrissage en vue
Pourtant, en se projetant quelques semaines en avant, la lecture pourrait s’avérer bien plus lisible. Après quatorze années à la tête de FO, Jean-Claude Mailly quittera son mandat actuel de secrétaire général en avril prochain. Lors de la loi travail version Pénicaud – sur laquelle il s’était montré fort peu exigeant – plusieurs mauvaises langues le projetaient en mission gouvernementale, voire à la tête du Bureau international du travail, ce qu’il a démenti.
Il a redit ce matin sur Inter son intention de travailler à l’avenir sur l’implantation syndicale à l’étranger et à l’insertion des jeunes. Dont acte. Le message est passé. Nul doute que tout cela a d’ores et déjà été négocié, dealé, concerté, consulté – et tout autre chose qu’un syndicaliste habitué des ors de la République sait faire.
Ce matin, vu le ton, les mots et l’humeur choisis par Jean-Claude Mailly pour aborder une fois encore les contre-réformes en cours, les militants de Force ouvrière ont dû se sentir bien seuls. Presque abandonnés. Trahis ? L’avenir le dira. Ils se réjouiront sans doute d’avoir compris à travers ce discours si poli que l’atterrissage de leur patron est assuré.
Au cours de ce grand entretien sur les ondes du service public, Jean-Claude Mailly a également lancé : « On ne peut pas laisser entendre que les difficultés de la SNCF soient liées au statut du cheminot ». Et même s’il n’est pas le seul, on est désormais en droit de laisser entendre que les difficultés du syndicalisme français sont pour partie liées à l’abandon par Jean-Claude Mailly – en bout de course – de la défense des travailleurs. Triste sort pour ceux et celles qui luttent aujourd’hui.