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Grèce: Varoufakis lance un nouveau parti politique

Grèce Varoufakis

Lien publiée le 26 mars 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/26/grece-yanis-varoufakis-lance-un-nouveau-parti-politique_5276652_3214.html

L’ancien ministre des finances grec, figure anti-austérité, a lancé à Athènes le MeRA25, qui s’inscrit dans un mouvement européen plus large.

« MeRA25 propose un plan pour mettre fin à la colonisation de la Grèce par la dette », a expliqué Yanis Varoufakis lors d’une conférence de presse inaugurant son nouveau parti, lundi 26 mars à Athènes. L’ancien ministre des finances grec, qui se rendait en veste de cuir aux réunions de l’Eurogroupe à Bruxelles et qui s’est rendu célèbre pour ses confrontations répétées avec les créanciers de la Grèce, a noté que « MeRA25 ne sera pas juste un parti de plus, mais sera partie intégrante du mouvement pan-européen Diem25 ».

DiEM25, lancé il y a un peu plus d’un an à Berlin, se définit comme un mouvement européen pour lutter contre « l’establishment » qui gouverne l’Europe« L’Europe fait face actuellement à cinq crises : celles de la dette, du système bancaire, de la pauvreté, d’un faible investissement et migratoire. DiEM25 est la plateforme qui s’adresse à tous les démocrates européens pour trouver des réponses communes à ces crises », peut-on lire sur le site du parti. Autre cheval de bataille de DiEM25 : la transparence des institutions européennes. L’économiste marxiste, grand argentier grec de janvier à juillet 2015, qui avait enregistré en secret avec son téléphone portable les principales conversations lors des réunions à Bruxelles, a dénoncé dans son dernier livre, Conversations entre adultes (Les Liens qui libèrent, 2017), le manque de démocratie au sein des institutions européennes.

Lundi à Athènes, Yanis Varoufakis, qui s’est brouillé avec le premier ministre Alexis Tsipras, a présenté son « new deal » pour la Grèce. Dans son programme en vue des élections législatives qui doivent se tenir à l’automne 2019 dans son pays figurent ces points essentiels : la restructuration de la dette avec la création d’une société pour la restructuration de la dette publique, une baisse importante des taux d’imposition, le développement d’une banque de développement, la création d’une société publique chargée de gérer la dette des clients des banques et de protéger les clients surendettés des saisies immobilières, le retour des droits des travailleurs, et l’incitation à l’entreprenariat.

« Psychodrame »

Selon Nikos Dimou, journaliste et auteur de Du malheur d’être Grec (Payot, 2012), « ce nouveau parti n’aura pas une grande influence sur la scène politique grecque ». « Les électeurs déçus de Syriza qui sont allés vers les partis plus à gauche, comme le parti de Panagiotis Lafazanis, Unité populaire, ne représentent qu’une faible proportion de l’électorat, et M. Varoufakis ne pourrait récupérer que les voix de ces quelques électeurs marqués à l’extrême gauche », dit-il.

Autre désavantage pour M. Varoufakis : « Il parle comme un universitaire, et en Grèce un homme politique comme Andréas Papandréou [ex-premier ministre et fondateur du Pasok, le parti socialiste], qui pourtant était aussi intellectuel, avait compris qu’il faut jouer l’homme du peuple, aller danser le sirtaki, manger dans les tavernes populaires, employer la langue de la plèbe », poursuit l’éditorialiste.

Enfin, pour la majorité des Grecs, Yanis Varoufakis reste associé selon M. Dimou, « à la catastrophe de l’été 2015 », lorsque les banques ont été fermées et imposé le contrôle des capitaux. « J’ai perdu 20 % de mon chiffre d’affaires à cause de ce psychodrame qui a failli nous conduire hors de la zone euro ! », s’insurge ainsi Kostis, propriétaire d’un magasin d’informatique dans le centre d’Athènes.

Au début du mois de mars, Thomas Wieser, ancien président des réunions préparatoires de l’Eurogroupe, avait déclaré que « les six premiers mois du gouvernement Syriza avaient coûté à la Grèce près de 200 milliards d’euros ». Lundi, à Athènes, Yanis Varoufakis a répondu à ces accusations : « En 2015, ce sont les créanciers qui ont étranglé la Grèce, refusé de négocier de bonne foi et orchestré une panique bancaire. »