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Côte d'Ivoire : les pro-Gbagbo dénoncent une justice de vainqueur

Lien publiée le 12 août 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

PARIS (Reuters) - Les proches de Laurent Gbagbo dénoncent une justice à deux vitesses à la veille du débat devant la Cour pénale internationale (CPI) sur l'état de santé de l'ancien président ivoirien.

L'audience de confirmation des charges visant Laurent Gbagbo, qui devait avoir lieu le 13 août, a été reportée à une date ultérieure pour permettre une évaluation médicale de son aptitude à comparaître.

L'ancien président, qui a été remis à la CPI en novembre dernier, est soupçonné de crimes contre l'humanité qui auraient été commis au cours des quatre mois de guerre civile qui ont conduit à sa chute en avril 2011.

En outre, 176 membres du camp Gbagbo ont été mis en examen pour les violences post-électorales commises à partir de novembre 2010. Mais aucun partisan de l'actuel président, Alassane Ouattara, n'a été arrêté, a relevé le Haut commissariat de l'Onu pour les droits de l'homme fin juillet.

"C'est une justice des vainqueurs. Les juges d'Alassane Ouattara ne poursuivent que les pro-Gbagbo. Ouattara n'a pas le même sens de la justice et de l'équité", dit à Reuters Toussaint Alain, l'ancien conseiller de Laurent Gbagbo.

"Il est dans une dynamique de vengeance et non de réconciliation. Il se complaît dans l'impunité des ex-combattants qui l'ont soutenu durant la guerre. Ils continuent de commettre des massacres. Pourquoi la CPI ne met-elle pas Ouattara devant ses responsabilités ?", ajoute-t-il.

Des ressortissants franco-ivoiriens originaires de Duékoué, réunis au sein de l'association Ardefe, demandent à la France de saisir la CPI pour qu'elle enquête sur les crimes qui continuent à être commis dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.

Le 29 mars 2011, un millier de personnes ont été tuées à Duékoué lors d'un assaut mené par les forces pro-Ouattara, selon l'Onuci, la mission des Nations unies sur place.

PLAINTE POUR CRIMES DE GUERRE

Le 20 juillet dernier, l'attaque d'un camp de réfugiés Wê du quartier Niably, situé à l'entrée de Duékoué, par 300 jeunes appuyés par les mêmes forces a fait au moins 13 morts.

Une plainte pour crimes de guerre a été déposée fin juillet à Paris contre Alassane Ouattara et l'ex-Premier ministre Guillaume Soro, élu à la présidence du nouveau Parlement.

"Notre but est de faire en sorte que les massacres s'arrêtent et que la France saisisse la CPI pour enquêter sur les crimes commis par les deux bords. Si la justice est hémiplégique, le pays ne pourra pas se reconstruire", avait déclaré Basile Besnard, avocat de l'Ardefe, lors d'une conférence de presse.

La Commission nationale d'enquête (CNE) sur les violences post-électorales en Côte d'Ivoire a remis le 8 août son rapport à Alassane Ouattara.

Le rapport, qui fait état de 3.248 morts, attribue la majorité des tueries aux fidèles de Laurent Gbabgo mais point aussi du doigt les crimes des pro-Ouattara. Les forces acquises à l'ancien président sont désignées comme responsables de la mort de 1.452 personnes dont 1.009 sommairement exécutées. Les Forces républicaines (FRCI), combattant alors pour Alassane Ouattara, sont accusées, de leur côté, d'avoir provoqué la mort de 727 personnes.

Sur France 24, Pascal Turlan, conseiller du procureur de la CPI, a récemment rejeté les accusations d'une justice à deux vitesses, affirmant que "parmi les allégations de crimes, certains incombent au camp Gbagbo, d'autres au camp Ouattara".

Il a expliqué que la CPI avait décidé de procéder par étapes successives pour ses enquêtes, se penchant d'abord sur le camp Gbagbo, avant d'enquêter sur les crimes perpétrés par les forces pro-Ouattara.

Toussaint Alain reproche également à François Hollande de suivre la ligne fixée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy en soutenant aveuglément le camp Ouattara. "La collusion entre les autorités françaises et le gouvernement d'Alassane Ouattara doit cesser. Toute aide à ce régime doit être conditionnée au respect des droits de l'homme. François Hollande a promis le changement, cela doit aussi concerner sa politique internationale, notamment avec la Côte d'Ivoire", dit-il.