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L’appel-pétition des 1000 fourmis : pour inventer et organiser une grève des précaires dans l’ESR !

Lien publiée le 17 mai 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://precairesesr.fr/appel-des-1000-fourmis/

La colère monte

Depuis une quinzaine d’années, les travailleurs et travailleuses précaires de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR) cessent progressivement de se terrer et de se taire. En Mai 2016, nous, fourmis de l’activité scientifique et pédagogique, nous sommes fédéré·e·s en un Collectif des Travailleur·se·s Précaires de l’ESR. Notre plate-forme de 10 revendications visant à défendre nos conditions de travail, résorber la précarité et améliorer le service public de l’ESR, a été soutenue par plus de 2000 personnes , de nombreux laboratoires et départements, les organisations syndicales et professionnelles de l’ESR. Près d’une trentaine de collectifs locaux se sont depuis constitués et fédérés, menant localement et nationalement cette lutte.

Force est de constater que deux ans plus tard, le nouveau gouvernement, composé pour partie de celles et ceux qui étaient sont depuis bien longtemps à la manœuvre – E. Macron, T. Coulhon et F. Vidal en premier lieu – est resté sourd à cette mobilisation. Pire encore, l’instauration de la loi ORE et l’officialisation de la sélection à l’entrée de l’Université, les charges supplémentaires de travail qui y sont liées, la mise en concurrence des étudiant·e·s, des personnels et des universités, va aggraver la situation actuelle. La création de graduate schools à la française ou les financements dits “d’excellence” vont continuer d’instaurer une inégalité entre étudiant·e·s; entre celles et ceux qui étudieront dans des établissements “bien” financés et celles et ceux où la précarité des personnels ne cessera de s’accroître. La marchandisation de l’ESR et la précarisation de notre travail demande dès lors que notre mobilisation soit prête à durer sur le temps long et qu’elle s’amplifie avec la participation de tou·te·s à la grève dans l’ESR et au mouvement social en cours dans le pays.

Dans nos Universités, les travailleur·se·s précaires de l’ESR sont systématiquement invisibilisés par les administrations alors qu’ils et elles représentent les personnels parmi les plus mobilisé·e·s . L’appel des “68 de Nanterre” montre par exemple la voie d’une grève de grande ampleur des précaires, prête à durer. Les précaires de Toulouse se mettent également en ce moment en grève pour revendiquer le paiement de leurs salaires. À Aix-Marseille, des brigades de solidarité s’organisent pour défendre nos droits. Ce sont ces exemples que nous devons suivre et amplifier à travers cet appel.

Inventer une grève des précaires de l’ESR

Notre situation de précarité nous oblige toutefois à penser nos formes d’action de façon spécifique et à rendre publiques nos conditions de travail.  Nous, les “1000 fourmis”, appelons à démarrer une grève des travailleur·e·s précaires de l’ESR à partir du 25 Mai 2018 en pensant celle-ci sur le temps long. Le 25 mai marque le 20ème anniversaire du processus de Bologne – clef de voûte de la marchandisation de l’ESR et de la précarisation des personnels – et le jour où Emmanuel Macron réunira à la Sorbonne une conférence européenne destinée à relancer ce processus.

Nous appelons ce jour-là à tenir localement des Assemblées Générales des travailleur·se·s précaires de l’ESR et des journées de mobilisation et de visibilisation. Nous demandons à l’ensemble des collègues précaires et collectifs mobilisé·e·s de faire remonter leurs informations sur la liste mail du Collectif des Travailleur·se·s Précaires de l’ESR [lien d’inscription ici : https://listes.lautre.net/cgi-bin/mailman/listinfo/bonjour].

Pour mener à bien cette grève prolongée, nous proposons ici un certain nombre d’outils non-exhaustifs et à décliner en fonction des réalités. Ces outils ont été pensé depuis le point de vue particulier des précaires et nécessitent d’être mis en œuvre collectivement. Ils sont une tentative de propose un « mode d’emploi » pour une inventer une grève des travailleur·e·s précaires de l’ESR adaptée aux temporalités et aux conditions de travail spécifiques à nos métiers

Dès maintenant,

Nous appelons l’ensemble des travailleur·e·s précaires de l’ESR à signer cet appel et ainsi se déclarer en grève, en vue d’atteindre rapidement le nombre de “1000 fourmis”.

Nous demandons l’instauration d’un plan d’urgence pour l’ESR dès la rentrée prochaine à partir des 10 revendications “Pour en finir avec la précarité” que nous avions formulées en mai 2016 et des revendications de la Coordination Nationale des Universités du 5 mai 2018.

Nous appelons l’ensemble des collègues titulaires, les organisations syndicales et professionnelles, les laboratoires de recherche et composantes des universités à se solidariser de cette grève. Celle-ci ne concerne pas que les plus précaires mais bel et bien l’ensemble des personnels universitaires et de recherche qui voient leurs métiers et leurs conditions de travail se dégrader quotidiennement.

Nous demandons enfin à Frédérique Vidal elle-même, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de “l’Innovation”, ainsi qu’à Thierry Coulhon, conseiller du Président de la République pour l’ESR, de nous recevoir au plus vite.

Nous, travailleur·se·s précaires de l’ESR, participons à la mobilisation actuelle dans les Universités et en soutenons les revendications sans condition. Nous demandons l’abrogation immédiate de la loi ORE, aux côtés des étudiant·e·s et personnels titulaires mobilisé·e·s. Nous exigeons en outre l’arrêt de toute forme de répression contre la mobilisation en cours, qu’elle soit policière, administrative, pédagogique ou professionnelle. Nous exprimons enfin notre solidarité inconditionnelle aux cheminot·e·s, postier·e·s, ZADistes, personnels hospitaliers, salarié·e·s des commerces et autres personnes en lutte qui défendent le bien public et leurs conditions de travail et de vie.

Pour signer l’appel, remplissez le formulaire en bas de cette page. Pour rendre la grève effective, n’hésitez pas à vous inspirer et compléter le “mode d’emploi“.

Premier·e·s signataires :

Arambourou Clément, précaire de l’Université de La Rochelle dont le poste est co-financé par Pôle Emploi.

Barbier, Clément, précaire de l’Université Paris-Est

Bas Jérôme, précaire de l’Université Paris 8 Saint-Denis

Bertrand Romain, précaire de l’Université Lumière Lyon 2

Blondet Loup, précaire de l’université de Strasbourg

Boissier Fabrice, doctorant de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Bosvieux-Onyekwelu Charles, précaire de l’EHESS

Brasseur Pierre, précaire de l’Université de Lille

Breteau Marion, précaire de l’université Aix-Marseille – Doctorante  financée par Pôle Emploi (2e et dernière année)

Caraglio Agnès, précaire d’Aix-Marseille Université

Carlos Rita, précaire de l’Université de Versailles Saint-Quentin

Chatirichvili Odile, précaire de l’Université Grenoble Alpes

Chevallier Thomas, précaire de l’Université Lille 2

Cloteau Armèle, précaire de l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines

Colombani Anouk, précaire de l’Université Paris 8-Saint-Denis

Cos Rafaël, précaire de l’Université de Lille

Clément Garance, précaire de l’Université Paris Est Marne la vallée

Coq Maxime, précaire Université La Rochelle (étudiant salarié)

Coq Mattéo, précaire Aix-Marseille Université

Deffontaines Pierre, précaire de l’Université de Bourgogne Franche-Comté

Demol Ludivine, précaire de l’Université Vincennes Saint-Denis, Paris 8

Dormoy-Rajramanan Christelle, précaire des universités Paris 8 et Nanterre

Dujmovic Morgane, précaire de l’Université d’Aix-Marseille

Duval Marion, précaire de l’Université de Versailles Saint-Quentin-enYvelines

Delouette Ilona, précaire de l’Université de Lille

Durand Pierre, ITRF précaire de l’Université d’Aix-Marseille

Dupré Georgette, précaire de l’université d’Aix-Marseille

Faggianelli Brocart Paul, précaire de l’Université Paris Nanterre

Flores Artemisa, docteure précaire de l’Université Vincennes Saint-Denis, Paris 8

Gassier Yolaine, précaire de l’IEP d’Aix-en-Provence/AMU

Geffroy Céline, précaire de l’Université de Bretagne Occidentale

Gellereau Claire, précaire de l’Université de Lille

Girard Lucile, précaire de l’Université de Bourgogne

Gallardo Lucille, précaire de l’Université Paris Nanterre

Gonnet Aurélie, précaire du CNAM

Guedj Richard, doctorant précaire de l’Université Paris Descartes

Haste Amanda, précaire de l’Université d’Aix Marseille

Jonas Emilie, précaire de l’université de Strasbourg

Kotras Baptiste, précaire de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée

Lamblin Célia, précaire de l’Université d’Aix Marseille

Lavault Théophile, précaire de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne

Le Bayon Flavie, précaire d’Aix-Marseille-Université

Le Chêne Elen, précaire de l’IEP d’Aix-en-Provence – Université Aix-Marseille

Lefebvre Romain, précaire de l’Université de Lille

Lefèvre Victor, précaire de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne

Legeay, Vincent, précaire de Paris 1 – Panthéon sorbonne

Legé Romain, précaire de l’Université de Nantes

Le Bigot Brenda, précaire de l’Université de Cergy-Pontoise

Lescloupé Clément, précaire à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Lombard Olivier, précaire (Post Doctorant) de l’Université d’Aix Marseille

Louis Julien, précaire de l’Université de Strasbourg

Mangin Maïlys, précaire à l’Université de Lille

Mazières-Vaysse Adrien, doctorant et précaire de l’éducation nationale

Michoux Clémence, doctorante à l’Université de Poitiers

Mongy Aymeric, précaire de l’Université de Lille

Morgan Daniel, doctorant/précaire, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Morillas Cindy, précaire de l’ESR, post-doc à Johannesburg

Morineaux Mathilde, précaire de l’Université Vincennes Saint-Denis, Paris 8

Ormieres Emilien, précaire de l’UVSQ et de l’Université d’Orléans

Okbani Nadia, précaire de l’université Paris Descartes, Paris-Nanterre et Panthéon-Sorbonne attend ses  5324€ de salaire

Pereira Besteiro Bastien, précaire de l’Université Lumière Lyon 2

Petitjean Clément, précaire de Sorbonne Université

Porqueddu Marie-Elise, précaire d’Aix-Marseille Université

Pourhosseini Behrang, précaire à l’Université Vincennes Saint-Denis, Paris 8 ,

Pupier, Pauline, précaire de l’Université d’Artois, Arras

Raymond Candice, précaire à l’Université paris 1 – Panthéon-Sorbonne

Roubertie Soliman Lorraine, précaire en quête de rattachement institutionnel à l’université Toulouse Jean Jaurès

Roussigné Mathilde, précaire de l’Université Paris 8 Saint-Denis

Rimbaud, Jean, précaire Sciences Po Paris

Rueff Bastien, précaire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Sajn Sarah, précaire de Sciences Po Aix/AMU et de l’Université de Lille 2

Sénat Marion, précaire de l’Université Paris-III Sorbonne-Nouvelle

Tabah Emmanuelle, précaire de l’Ecole normale supérieure de Cachan

Tercerie Orianne, précaire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Tissière Laurie, précaire de l’ESR

Teillet Guillaume, précaire des universités de Nantes et de Poitiers

Thomas Lou, précaire de l’Université Paris Nanterre

Vacher Kevin, précaire de l’Université Nice Sophia-Antipolis.

Vallot Pauline, précaire de l’Université de Paris 1

Varet Florent, précaire d’Aix-Marseille Université, doctorant qui avait été recruté pour des TD prétendument en tant que contractuel d’enseignement (avec rémunération mensuelle) et a qui l’on a finalement fait signer un semestre plus tard un contrat de vacataire d’enseignement (avec rémunération semestrielle et également retardée de plusieurs mois) pour le même service en partie déjà fait et qui a été sanctionné d’une interdiction d’enseigner l’année suivante pour avoir refusé de faire 3 surveillances d’examens en signe de protestation contre l’administration de l’Université

Vay Mélanie, précaire de l’Université Paris-Dauphine et de l’UPEM

Viel Laurine, précaire d’Aix-Marseille Université

de Villaine, Hortense, précaire de l’université Paris Nanterre

Villar Emilie, précaire du CNRS

Violier Victor, précaire de l’Université de Nanterre

Vörös Florian, précaire de l’Université de Lille

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P.S. : attention, les fourmi·e·s ça peut piquer !