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G8 : épilogue et quelques éléments de réflexion

Lien publiée le 11 juin 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://aplutsoc.wordpress.com/2018/06/10/g8-epilogue-et-quelques-elements-de-reflexion/

Un G8 crépusculaire, disions-nous. Son dénouement l’a confirmé : après adoption d’un communiqué commun, Trump a, d’un tweet, retiré la signature des États-Unis.

Le mur du ridicule est franchi par le couinement français : La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots. Manière de reconnaître qu’elle en dépend, alors que quelques heures auparavant, Emmanuel Macron, dans un style Bisounours digne de … François Hollande, jouait les satisfaits, saluant la volonté collective de stabiliser les choses !

Car, si la coopération internationale dépend des tweets et autres caprices, c’est que les relations entre les anciennes puissances capitalistes membres du « G8 » en sont là, et que des éléments de dislocation du marché mondial affleurent alors même que nous sommes dans une phase de reprise conjoncturelle mondiale faisant suite à la brutale crise de 2008-2012, ce qui indique aussi que celle-ci n’est en rien réglée : la tendance à la baisse du taux de profit général et les termes de la concurrence continuent à se détériorer.

Le point précis sur lequel The Donald a piqué sa crise le montre : les relations douanières États-Unis/Canada devraient être réglées comme du papier à musique telles les rapports entre le maître et le serviteur, mais ce n’est pas le cas. Le Canada a signé le CETA avec l’UE et se trouve en opposition croissante avec les États-Unis, ce qui menace à terme l’ALENA (accord de libre échange nord-américain), également mis en crise par les attaques de Trump au moyen du mur anti-immigrés sur sa frontière Sud. Quels que soient les pauvres états mentaux de Donald, ses tweets sont les véhicules de vraies contradictions, quoi que chante Emmanuel Macron …

La plus grotesque erreur d’analyse à propos de ces développements serait de s’imaginer qu’on assiste à quelque chose comme un retour des nations réclamant leur souveraineté, Trump donnant en quelque sorte l’exemple puisqu’il en a les moyens, et chacun étant incité à suivre. Tant l’unilatéralisme trumpien que les pseudo-souverainismes britannique ou italien sont ancrés jusqu’aux fondements dans la libre circulation illimitée du capital et des titres de propriété, et n’ont aucune racine démocratique réelle. Ils sont minoritaires d’ailleurs dans leurs propres pays, autant que le sont n’importe quel des gouvernements libéraux « classiques » à la Macron ou à la Merkel.

Assurément, la décomposition en cours de la « gouvernance économique mondiale », cette fiction idéologique pour programmes de Terminales des lycées, va accélérer les tendances implosives et centrifuges dans l’UE et dans l’eurozone. Mais la réponse à la technocratie anti-démocratique mise en place par les États de l’UE n’est ni celle de la Hongrie d’Orban, ni celle de la Grande-Bretagne de T. May, ni celle de l’Italie du gouvernement M5S-Lega dominé politiquement par la Lega, cela de manière parfaitement antidémocratique contraire à toute souveraineté populaire et nationale réelle. Tous ces gouvernements collaborent d’ailleurs avec « Bruxelles », c’est-à-dire en fait avec Francfort – y compris le Royaume-Uni installé dans un Brexit sans fin. La question d’une issue démocratique qui réponde aux vraies urgences requiert la rupture avec les uns et les autres. Il ne saurait exister d’Europe des nations démocratiques et souveraines qui soit en même temps capitaliste. Voila un thème pour la journée de travail en commun que nous avons convenu d’organiser fin septembre.

10-06-2018, VP.