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Amiens, on oublie pas

Lien publiée le 23 août 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://unionpourlecommunisme.wordpress.com/2012/08/22/amiens-on-oublie-pas/

Dimanche 12 août, la brigade anti-criminalité (BAC) interrompait, par une intervention violente à proximité de celle-ci, la cérémonie de deuil organisée par une famille et les proches d’un jeune homme victime d’un accident de moto, dans le quartier de Fafat-Brossolette, au nord d’Amiens. Des affrontements s’en sont suivis, pendant la nuit, puis les jours suivants.

Qui a pris la défense, dans les termes qui conviennent, des habitant-e-s du quartier populaire, dont la bonne société exige qu’ils et elles supportent toute l’année ce que les riches ne toléreraient pas une minute?

Évidemment, pas le gouvernement, qui fait bloc derrière Manuel Valls. Ce dernier  « n’a parlé que des policiers blessés pour dire que c’était intolérable. Il ne s’intéresse pas au fait que les policiers nous traitent comme des animaux », selon les termes mêmes de la mère de famille qui avait organisé la cérémonie, et que le ministre a dénié recevoir.

Mais, pas plus Mélenchon qui hurle avec les loups contre les « crétins qui brûlent les bibliothèques » en s’émouvant de la généralité que la société a « concentré les difficultés » dans les quartiers populaires, plutôt que d’exiger que toute la lumière soit faite sur le rôle des agents de la BAC dans cette affaire et d’expliquer que cette société ne peut que produire de la violence.

Si les difficultés sont concentrées dans les ghettos de banlieue où ont été entassé les travailleurs/ses immigrés pour les besoins de l’exploitation, sans que leurs enfants, citoyens français, n’aient d’autres perspectives que le chômage et les contrats précaires, c’est que le maintien de la société bourgeoise est à ce prix là. Elle a besoin de la division, de la misère et de l’oppression raciste dans lesquelles sont jetées toute une fraction du prolétariat salarié ou au chômage.

Et c’est pour cette raison que l’actuel gouvernement de gauche, qui est tout autant au service du capital que son prédécesseur de droite, ne fait aucune publicité autour de l’enquête administrative arrachée par la famille sur le comportement des policiers, mais cherche à donner des gages à l’ « opinion publique » qui hurle en cœur dans ses journaux et dans ses cafés : « au bagne, les Noirs et les Arabes ! ».

On pourrait objecter que François Lamy, à la suite de Manuel Valls, s’est rendu à Amiens pour esquisser le « volet social » de la réponse du gouvernement, après le « volet répression ». Mais si il a proposé de créer des contrats spécifiques pour les jeunes de banlieue, ce n’est que pour les exonérer des cotisations sociales qui financent les retraites et la sécurité sociale. La seule réponse du gouvernement au chômage endémique, c’est donc de faire peser sur toute la société la rapacité patronale, le retour à la case exploitation à laquelle ses parents ont été condamné et dont la jeunesse prolétarienne cherche précisément à échapper. Le gouvernement ne cherche pas seulement à ne pas froisser les racistes, mais surtout à plaire aux patrons.

La révolte, les revendications des habitant-e-s sont justes. Dans l’immédiat, il faut exiger la libération de tous les inculpés, des sanctions pour les policiers, la dissolution de la B.A.C. Mais, pour en finir avec cette vie indigne, c’est toute l’organisation capitaliste de la ville, de l’économie, le chômage, l’exploitation et le racisme qu’il faut abattre. C’est sur leur seule force, leur nombre et leur organisation que les prolétaires peuvent compter, pour se défendre eux-mêmes, car aucune autre classe, aucun autre parti de la société capitaliste ne le fera à leur place !