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Occupation du lycée Joliot Curie à Nanterre

Lien publiée le 15 novembre 2018

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Nuit des lycées pro et polyvalents : Lycée Joliot-Curie mobilisé !

Nous, personnels du lycée Joliot-Curie de Nanterre, avec le renfort de délégation du lycée Claude Chappe et des écoles primaires de Nanterre, occupons ce jeudi 15 novembre notre établissement pour la nuit des lycées pro et polyvalents mobilisés. Nous exprimons ainsi colère, inquiétudes et désaccords face aux réformes en cours, touchant tous les lycées, pro comme généraux.

Pour sa deuxième rentrée scolaire, le ministre de l'Education Nationale continue ce qu'il a commencé : enchaînement de réformes improvisées et menées à un rythme effréné (réforme du bac, réforme du lycée général et technologique, réforme des lycées pro, réforme « Parcoursup »), attaques contre le service public d'éducation et nos métiers (suppressions de postes pour la rentrée 2019, remise en cause du statut général de la fonction publique à travers le nouveau projet de réforme des retraites....), etc. Comment ne pas craindre la dégradation et la précarisation des conditions de travail et d'éducation, l'aggravation des inégalités déjà réelles entre les établissements et entre les élèves ?

Aux récentes réponses sécuritaires du ministère, nous, personnels de l'éducation répondons : que non seulement elles ne sont pas adaptées aux besoins réels des établissements, que nous ne cessons de quémander année après année, mais qu'en plus elles entérinent une conception de l'éducation que nous refusons !

Comme le disent nos collègues du lycée Utrillo de Stains :

« Education prioritaire : pas des policiers, des éducateurs ! »

Dans les lycées professionnels, la réforme prévoit une diminution importante des heures d'enseignement, en particulier pour les matières générales. Entre 10% et 20% d'heures d'enseignement en moins, ce qui veut dire : des contenus allégés et orientés en fonction des besoins spécifiques des entreprises locales, une formation dégradée. Et toujours plus d'élèves par classe, toujours plus de précarité notamment pour les collègues non titulaires et encore des postes en moins. Et sans plus de moyens pour les lycées pro...

Co-interventions pluridisciplinaires imposées, regroupement de filières (pour les bac pro commerce et vente notamment) qui réduisent les possibilités de poursuite d'études des élèves, etc. , Plus largement, la réforme du pro comme les réformes du bac général et « Parcoursup » mettent de plus en plus nos élèves en difficulté. Le tout en ayant de moins en moins de possibilités d'être accompagnés dans ces choix par des professionnels qualifiés (fermeture des CIO sans dispositif de remplacement, disparition des conseillers /conseillères d'orientation).

Dans les lycées généraux et technologiques, la mise en place de la réforme suscite aussi beaucoup d'inquiétudes et de colère. Cette réforme accentue la concurrence entre établissements (pour la répartition des enseignements de spécialité), entre les disciplines (des enseignements aux contours flous). Pour les élèves, elle implique la spécialisation hâtive et renforce la sélection dans le supérieur. Pour les personnels, elle implique une dégradation nette de leurs conditions de travail : pertes de poste sur les établissements, augmentation du nombre d'heures, etc.

Là encore, nous refusons cette conception inégalitaire de l'éducation. L'école publique ne peut être réduite à une succursale des entreprises privées : c'est un lieu de formation, d'accès à la culture, qu'elle soit généraliste ou professionnelle !

De manière générale, nous exigeons des réponses satisfaisantes aux besoins de l'éducation prioritaire. Les lycées pro et polyvalents, comme les lycées généraux et technologiques anciennement ZEP, sont toujours écartés du Réseau Education Prioritaire. Pour répondre aux urgences sociales, à l'accroissement des inégalités sociales et scolaires, une réelle politique de l'éducation prioritaire est pourtant nécessaire !

Nous rejoignons donc totalement les revendications du collectif « Touche pas à ma ZEP » : « nous serons déterminés à lutter pour exiger du ministère que ces objectifs soient réellement prioritaires et nous réaffirmons nos revendications : la publication d’une carte de lycées généraux et pro en éducation prioritaire avec un label garantissant des moyens pérennes (effectifs par classe limités, maintien des dédoublements et de tous les projets, vie scolaire…) et le maintien définitif et l’élargissement des indemnités et des bonifications pour les mutations à tous les personnels. »