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Le médecin qui fait tousser la Sécu

Lien publiée le 27 septembre 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(20 minutes) JUSTICE - Didier Poupardin, praticien militant, est jugé, ce mercredi, à Créteil...

Il a pris sa retraite il y a plus d'un an. Et pourtant, Didier Poupardin continue de se rendre quasi quotidiennement à son cabinet médical. Mardi matin encore, au milieu des tours HLM de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), il remplissait les dossiers de plusieurs personnes.

«Je n'ai pas trouvé de successeur, lâche ce docteur. Je constitue des dossiers pour que les patients ne se retrouvent pas sans rien. J'aurai bien continué à exercer quelques années. Mais toute cette affaire m'a dégoûté.» L'affaire en question sera examinée, ce mercredi, par le tribunal des affaires sanitaires et sociales (Tass) de Créteil.

«Fatigué par cette affaire»

Poursuivi par la caisse primaire d'assurance-maladie du Val-de-Marne, il est accusé d'avoir fait bénéficier certains patients d'un remboursement à 100% alors qu'ils n'y avaient pas droit. Le litige –une cinquantaine de malades atteints d'affections de longue durée (ALD)– porte sur les ordonnances bi-zone. Montant du préjudice? 2 612 euros.

«Je n'ai pas touché cet argent, lâche le praticien amer. Je n'ai tout de même pas une tête d'escroc.» Plutôt de militant. Fines lunettes métalliques, longue barbe blanche à la Karl Marx, Didier Poupardin, 66 ans, ne cache rien de son militantisme au sein du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Sur les murs de son cabinet, une illustration russe de 1905 apprend même comment «préparer la Révolution». «Mais mon combat contre la Sécu n'a rien de politique. C'est la question de l'accessibilité aux soins qui m'occupe. Moi, je ne soigne pas des dossiers. Mais des patients.»

Venus le soutenir à son cabinet, deux d'entre eux se prennent ainsi à espérer à voix haute. «J'espère que le tribunal va le soigner», lâche le premier. «Il en a besoin. Il a l'air fatigué par cette affaire», répond le second.