Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Lordon: Butler, Alimi et l’« éthique » (28/03)
- Avant les mollahs, quand l’Iran était au bord d’une révolution socialiste (27/03)
- Mélenchon - Bruno Le Maire pris la main dans vos poches ! Au secours ! (27/03)
- Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique, de Cédric Durand et Razmig Keucheyan (27/03)
- Le 30 mars, le 93 se soulève pour défendre l’école publique (27/03)
- Turquie : enjeux et défis des municipales (27/03)
- Palestine : empêcher la guerre génocidaire par l’arrêt de l’armement (27/03)
- Mélenchon, personnalité préférée des électeurs de gauche (27/03)
- Le NPA de Poutou et Besancenot appelle à voter LFI (27/03)
- Portugal : après les élections, la gauche à la croisée des chemins (26/03)
- Portugal : cinq remarques sur un bouleversement politique (26/03)
- "L’Énigme du profit". Entretien avec Christophe Darmangeat (26/03)
- Bernard Friot sur Elucid (24/03)
- LÉNINE, 100 ANS APRÈS - avec Olivier Besancenot et Jean-Jacques Marie (24/03)
- Ni le marché ni l’État : la coopération – Quelques leçons de la Coop’Cot’ de Créteil (24/03)
- Sabotage de Nord Stream 2 : Radio France pointe la responsabilité de l’ex chef d’état major ukrainien (23/03)
- Pourquoi Israël a-t-il retardé son attaque contre Rafah ? (23/03)
- ELLES ARMENT ISRAËL ! CE RAPPORT QUI ÉPINGLE 4000 ENTREPRISES FRANÇAISES (23/03)
- Sainte-Soline, Autopsie d’un carnage (23/03)
- Libye : nouvelle tentative d’un gouvernement d’union (22/03)
- L’arme de la famine à Gaza (22/03)
- Au cœur de l’envoûtement capitaliste : comprendre les crypto-monnaies (22/03)
- L’armée israélienne face à ses limites (21/03)
- Norman Finkelstein : les accusations de crimes sexuels contre le Hamas sont infondées (20/03)
- Gagner ensemble !… le plan d’urgence du 93… et tout le reste !!!! (20/03)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site du NPA
- Démosphère (Paris, IdF)
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- CGT Goodyear
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Anticapitalisme & Révolution
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Secteur jeune du NPA
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Novembre 1918: le drapeau rouge flotte sur Strasbourg
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Strasbourg durant la Révolution. Conseil des soldats à Strasbourg le 15 novembre 1918 (wiki)
http://www.librairie-tropiques.fr/2018/11/novembre-1918-le-drapeau-rouge-flotte-sur-strasbourg.html
Novembre 1918 : le drapeau rouge flotte sur Strasbourg
Par Jacques Pauwels
Dans le contexte de la révolution qui, en Allemagne, accompagna la défaite en novembre 1918, une situation révolutionnaire apparut en novembre 1918 à Strasbourg, ville appartenant toujours au Reich en ce temps-là. Inspirés par la proclamation d’une « république libre et socialiste » à Berlin par Karl Liebknecht le 9 de ce mois — et la proclamation, dès le 8 novembre, d’une république de soviets bavaroise (Räterepublik) à Munich, des soldats mutinés ainsi que des civils, majoritairement ouvriers, constituèrent un soviet révolutionnaire dans la capitale alsacienne et introduisirent immédiatement toutes sortes de réformes radicalement démocratiques, y compris l’abolition de la censure, des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail, le droit de faire grève et de manifester, etc. En outre, les révolutionnaires déclaraient qu’ils n’avaient « rien de commun avec les États capitalistes [et ne voulaient être] ni Allemands ni Français » mais vivre, à la suite du « triomphe du drapeau rouge », dans une « république d’Alsace-Lorraine » – Republik Elsaß-Lothringen – , libre, démocratique et tolérante sur le plan linguistique. Des drapeaux rouges flottaient sur toute la capitale alsacienne. Or, des mouvements révolutionnaires, sous la forme de soviets ou autres, surgirent simultanément dans bien d’autres villes alsaciennes, notamment Colmar, Mulhouse, Haguenau, Molsheim, Neuf-Brisach, Ribeauvillé, Saverne et Sélestat.
Mais la bourgeoisie locale, majoritairement germanophone, ainsi que les sociaux-démocrates, furent horrifiés et décidèrent qu’ils préféraient être « français plutôt que rouges » ; ils firent appel aux chefs de l’armée française de « hâter leur entrée à Strasbourg » afin de mettre fin à « la domination des rouges ». Par conséquent, les troupes françaises firent leur entrée dans Strasbourg quelques jours avant la date prévue, à savoir le 22 novembre, renversèrent le soviet et annulèrent toutes les mesures démocratiques qu’il avait prises. Sans tarder, Strasbourg et le reste de l’Alsace (et le Nord de la Lorraine) furent annexés unilatéralement par la France et soumis à un processus draconien de « re-francisation », incluant une prohibition de l’usage de l’allemand et même de l’alsacien dans l’enseignement et les services publics et l’expulsion ou ostracisme des personnes soupçonnées de déloyauté envers la France ; le célèbre Docteur Albert Schweitzer fut l’une des victimes de ce genre de traitement.
Après leur prétendue libération, les Alsaciens se retrouvèrent donc moins libres qu’auparavant, et ne jouissaient plus de la liberté de parler leur propre langue. Le cas de l’Alsace fournit une preuve supplémentaire que les objectifs de la Grande Guerre, même du côté de la puissance la plus démocratique de l’Europe, la France, n’incluaient pas des idéaux tels que la démocratie, la justice et les principes wilsoniens de l’autodétermination des peuples, et qu’une guerre victorieuse signifiait un recul, un retour vers une politique autoritaire et un triomphe pour les variétés les plus fanatiques du nationalisme.
Jacques Pauwels est historien, auteur notamment de « 1914-1918 La Grande Guerre des classes », deuxième édition (entièrement refondue, mise à jour et augmentée d’un index), Éditions Delga, Paris, 2016.