[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Italie: le gouvernement se couche devant l’ UE

Italie

Lien publiée le 20 décembre 2018

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Le gouvernement italien se couche devant les injonctions de la Commission. Il cible les immigrés et capitule devant l'UE. Le "revenu de citoyenneté" est vidé de tout son contenu. Il ne reste plus grand chose des promesses "sociales"... L'extrême droite montre qu'elle défend les intérêts du grand capital et se plie aux injonctions de l'UE.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/l-italie-et-bruxelles-enterrent-la-hache-de-guerre-budgetaire_5399821_3234.html

L’accord signé avec la Commission pour éviter une procédure de déficit excessif met fin à plusieurs semaines de crise politique.

Les experts de la chose bruxelloise le voyaient venir depuis plusieurs jours. Pierre Moscovici, le commissaire européen à l’économie, n’avait-il pas dit lundi qu’il travaillait « nuit et jour » à un accord avec l’Italie ? Le Français et son collègue letton Valdis Dombrovskis, vice-président chargé de l’euro, ont confirmé, mercredi 19 décembre, que Bruxelles enterrait la hache de guerre avec Rome et renonçait à confirmer le lancement d’une procédure pour déficit excessif au titre de la dette.

« Le gouvernement italien a fait du chemin. Il y a quelques semaines nous entendions des discours offensifs [du gouvernement italien],mais d’intenses contacts ont permis de trouver une solution et d’éviter d’enclencher une procédure de déficit excessif », a expliqué M. Dombrovskis mercredi. « Les solutions trouvées ne sont pas idéales, mais de nature à éviter la procédure pour déficit excessif pour autant que l’Italie s’en tienne aux mesures acceptées », a ajouté le conservateur letton.

Prévision de déficit public à 2,04 % du PIB

Le gouvernement de Giuseppe Conte, après des semaines de discussion et trois déjeuners en tête à tête avec Jean-Claude Juncker, a accepté de reporter des dépenses prévues dès janvier à un peu plus tard au printemps, pour ramener sa prévision de déficits publics de 2,4 % de son produit intérieur brut (PIB) dans son projet initial de budget 2019 à 2,04 % du PIB.

Plus important pour Bruxelles, Rome a accepté de ramener à zéro sa prévision d’une relance structurelle de 0,8 % de son PIB (augmentation des déficits liée à des réformes structurelles). « On aurait préféré un effort structurel positif, de 0,1 % », a tout de même souligné M. Moscovici. Une partie de cet effort à plus de 9 milliards d’euros de dépenses évitées correspond à un report dans le temps (de janvier à avril 2019) de l’application des réformes emblématiques du gouvernement Conte (dont le revenu universel), à des réductions d’investissement de l’Etat et à l’augmentation de la taxe sur les paris sportifs.

Au début de cet automne, le gouvernement italien avait d’abord refusé de réviser son projet de budget 2019, comptant tenir tête à la Commission et assumant ouvertement une violation des règles du pacte de stabilité et de croissance. Mais il a dû céder et revenir sur sa rhétorique martiale, voire provocatrice, rattrapé par la montée des taux sur les marchés qui risquait de rendre insoutenable son service de la dette. La dette publique transalpine avoisine déjà 130 % du PIB.

L’ouverture officielle d’une procédure pour déficits excessifs au titre de sa dette aurait par ailleurs mis le gouvernement italien sous surveillance constante de Bruxelles et aurait exposé le pays à un risque de sanctions. « L’intelligence et le sens de l’intérêt général ont prévalu », a déclaré, satisfait, M. Moscovici. « Nous avons fait la démonstration forte que nos règles fonctionnent pour rétablir le sérieux budgétaire » dans les Etats membres, a ajouté l’ancien ministre des finances français.

« Nous demeurerons vigilants »

Preuve que la confiance entre Rome et Bruxelles n’est pas tout à fait revenue, les deux commissaires ont prévenu : « Nous demeurerons vigilants. » La Commission a théoriquement jusqu’en février pour lancer la procédure de déficit excessif qu’elle avait enclenchée à la fin de novembre. Elle peut toujours revenir sur sa décision si, à Rome, le budget révisé n’est pas adopté en janvier, a prévenu M. Dombrovskis.

La Commission était tiraillée entre la nécessité de faire respecter, au moins dans l’esprit, les règles du pacte de stabilité, et celle de ne pas donner des arguments « anti-Bruxelles » à un gouvernement populiste excitant le sentiment antieuropéen de ses citoyens.

Elle est probablement soulagée de ne pas avoir à prolonger un bras de fer qui aurait abîmé un peu plus son image à quelques mois d’une élection européenne à haut risque, alors que les mouvements populistes ont le vent en poupe partout dans l’Union. Et cela va faciliter sa future gestion du « dossier » français : il lui sera d’autant plus facile d’être compréhensive avec Paris, qui a déjà confirmé une dérive budgétaire à 3,2 % du PIB en 2019, qu’elle a su établir un « dialogue » avec Rome. Elle coupera en tout cas court à l’accusation du « deux poids deux mesures » dont commençaient déjà à l’assaisonner les ministres italiens Matteo Salvini (extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles).