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"Votre modèle est Clemenceau" : Castaner ordonne au préfet de police d’être un "briseur de grèves"

Lien publiée le 22 mars 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://www.marianne.net/societe/didier-lallement-castaner-veut-prefet-police-comme-clemenceau

Lors de la prise de fonction, à deux jours de "l'acte XIX" des gilets jaunes, du nouveau préfet de police de Paris Didier Lallement, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a souhaité ce jeudi 21 mars qu'il s'inspire de l'héritage de George Clemenceau, connu comme le "briseur de grèves"… au prix de quelques vies.

"Didier Lallement, votre modèle est Georges Clemenceau. La main de Clemenceau n’a jamais tremblé quand il s’agissait de se battre pour la France, la vôtre ne devra pas trembler non plus devant les réformes que vous devrez mener". Gare aux manifestants : le nouveau préfet de police de Paris, après le limogeage de Michel Delpuech lundi, a reçu pour consigne du ministre de l'Intérieur en personne, ce jeudi 21 mars lors de sa prise de fonction, de ne pas faire dans la dentelle. En plaçant dans les pas du "Tigre" le nouveau patron des 27.000 policiers, Christophe Castaner invoque certes une grande figure policière, mais revendique aussi l'héritage du "briseur de grèves" qui fit tirer sur la foule. Inquiétant, alors que la situation se tend au point que les militaires de l'opération Sentinelle seront déployés en renfort des policiers samedi prochain.

"BRISER L'ÉMEUTE"

Précédé d'une réputation de fermeté, Didier Lallement a été sommé d'obtenir des résultats dès "l'acte XIX" de la mobilisation des gilets jaunes, Christophe Castaner a réclamé du préfet une "impunité zéro". En la matière, Georges Clemenceau est effectivement un exemple : en tant que ministre de l'Intérieur puis que président du Conseil de la IIIe République, il a laissé le souvenir d'une répression féroce. Sous son autorité, deux manifestants sont tués en 1907 à Raon-l'Etape, des gendarmes abattent des grévistes réunis dans leur permanence à Vigneux en 1908, et les dragons – des cavaliers mettant pied à terre pour combattre – tuent quatre manifestants le 30 juillet 1908 à Villeneuve-Saint-Georges. S'il n'est pas évidemment question d'en faire autant contre les gilets jaunes, curieuse référence citée à Didier Lallement au moment de lui donner pour mission, dans la cour d'honneur de la PP, de "briser l'émeute".

La cérémonie a également été l'occasion, pour Christophe Castaner, de préciser les contours de la mission des militaires qui seront déployés samedi. "Vous pourrez vous appuyer sur les militaires Sentinelle qui ne doivent en aucun cas participer au maintien de l'ordre. Pour assurer la sécurité des biens et des personnes contre le terrorisme, ils sont là", a expliqué aux policiers le ministre de l'Intérieur. Le nouveau préfet, ancien directeur de l'administration pénitentiaire, est attendu au tournant : son prédécesseur, qui a servi de fusible après les incidents violents survenus le 16 mars sur les Champs-Elysées, s'est vu reprocher par Beauvau ses ordres de "retenue" lors de cette journée. "Si on avait tenté d’évacuer [les Champs-Elysées], il y aurait eu des gens au tapis, des deux cotés", a pourtant confié à Marianne un proche du préfet limogé.

"FERMETÉ ENCORE RENFORCÉE"

Au contraire, le ministre de l'Intérieur a exigé ce jeudi que le nouveau préfet de police applique une stratégie agressive. "Je vous demande que la doctrine de maintien de l'ordre, telle que nous l'avons redéfinie entre le 1er et le 8 décembre, soit effectivement et résolument mise en œuvre, sans hésitation ni demi-mesure. Notre réponse doit être la fermeté encore renforcée", a-t-il ordonné.

Lundi, alors que l'arsenal législatif du gouvernement avait déjà été étendu par l'adoption, le 13 mars, de la loi anti-casseurs, le Premier ministre, Edouard Philippe, a serré la vis en interdisant les manifestations sur les Champs en cas de présence "d'éléments ultras". Le chef du gouvernement a aussi indiqué avoir donné des instructions pour que les éventuels appels à la violence émanant de "personnalités" du mouvement, comme Eric Drouet ou "Fly Rider", soient systématiquement signalés à la justice par le ministère de l'Intérieur. Après la manifestation du 30 juillet 1908, le "premier flic de France" Clemenceau avait pris moins de pincettes, faisant directement arrêter 31 dirigeants de la CGT. Comme quoi, le pire est toujours possible…