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Garde à vue levée pour le journaliste Taha Bouhafs, interpellé pour outrage et rébellion

Lien publiée le 12 juin 2019

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/le-journaliste-et-militant-taha-bouhafs-en-garde-a-vue-pour-outrage-et-rebellion-12-06-2019-8091504.php

Appréhendé à l’occasion d’un rassemblement de grévistes, le militant est sorti cet après-midi du commissariat d’Alfortville (Val-de-Marne).

Taha Bouhafs, journaliste et militant, qui a notamment filmé Alexandre Benalla place de la Contrescarpe (Paris Ve), a vu sa garde à vue levée en fin d’après-midi. Avec Christian Schweyer, porte-parole du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry, il avait été interpellé mardi après-midi pour outrage et rébellion. Il sera convoqué au tribunal de Créteil le 25 février pour les faits d’outrage et rébellion.

A sa sortie de garde à vue, Taha Bouhafs a dénoncé des violences policières lors de son interpellation, affirmant avoir 10 jours d’ITT. « C’est sûr que cela ne restera pas sans réponse. Une plainte va être déposée, ou même peut-être plusieurs, a-t-il déclaré dans un direct sur Periscope. C’est inacceptable dans un état de droit. » Taha Bouhafs a également précisé que son téléphone portable, avec lequel il réalise ses reportages, avait été « confisqué », « mis sous scellé » et « envoyé au parquet ».

L’interpellation a eu lieu vers 17 heures mardi devant les locaux de Chronopost d’Alfortville (Val-de-Marne) lors d’un rassemblement de soutien aux travailleurs sans-papiers. Ceux-ci se sont mis en grève ce mardi pour obtenir leur régularisation, avec le soutien du collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry et du syndicat SUD-PTT.

« Grosse pression des vigiles »

Face à la cinquantaine de sans-papiers présents ce mardi matin, un « déploiement de vigiles conséquent » est observé sur place par Jean-Louis Marziani, du syndicat Solidaires 94. Le rassemblement se déroule d’abord dans le calme. Jusqu’en milieu de journée, où les manifestants tentent d’installer des tentes dans les locaux de Chronopost. « Il y avait une grosse pression de la part des vigiles », raconte Eddy Talbot, de la fédération SUD-PTT. Une trentaine de policiers de la BAC est alors dépêchée pour renforcer le maintien de l’ordre.

La situation se tend. Vers 17 heures, une étincelle déclenche l’intervention des agents. « Un groupe de gamins passe devant les policiers et semble les reconnaître, raconte Eddy Talbot. Ils les vannent. Les policiers sortent alors les matraques et les bombes lacrymo. »

Selon Jean-Louis Marziani, c’est à ce moment-là que Taha Bouhafs et Christian Schweyer auraient tenté de s’interposer. « Voyant l’attitude des policiers, ils ont essayé de discuter et de calmer les esprits », assure Etienne Deschamps, de la CNT Solidarité Ouvrière.

« C’était très musclé »

Les témoins racontent ensuite une interpellation soudaine des deux militants, plaqués au sol, face contre terre et menottés. « C’était très musclé et violent », juge Jean-Louis Marziani. Christian Schweyer aurait été interpellé après avoir tenté de libérer Taha Bouhafs.

Dans une vidéo de l’interpellation publiée sur Twitter, on voit deux policiers en civil mener le journaliste et militant jusqu’à un véhicule gris afin de l’emmener au commissariat. « Ils m’ont déboîté l’épaule », se plaint l’interpellé. « Ils me l’ont vraiment déboîtée », répète-t-il.

Selon nos informations, vers 18 h 30, Taha Bouhafs s’est plaint de douleurs à l’épaule droite au commissariat d’Alfortville. Il a été emmené à l’hôpital Henri Mondor de Créteil sous escorte policière, mais n’y a pas été admis pour une raison encore inconnue.

Une « réaction épidermique »

« Ils ont eu une réaction épidermique de tout militant face au comportement disproportionné des forces de l’ordre », estime Etienne Deschamps, qui voit dans ces deux interpellations un « prétexte pour faire pression sur les grévistes ».

Un nouveau rassemblement de soutien aux sans-papiers aura lieu à 18 heures devant le Chronopost d’Alfortville.

Contactée, la préfecture de police n’a pas souhaité s’exprimer. Le parquet de Créteil n’a pas donné suite à nos sollicitations.