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    Sur l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka

    histoire Maroc

    Lien publiée le 28 octobre 2019

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/271019/sur-l-enlevement-et-la-disparition-de-mehdi-ben-barka

    54 ans après, les circonstances de la mort de Mehdi Ben Barka ne sont toujours pas élucidées. Aussi bien du côté marocain que français, l’obstacle principal à l’établissement de toute la lumière reste la raison d’Etat érigée en principe intangible. Des personnalités des deux pays demandent aux États d’assumer leurs responsabilités afin que la vérité soit enfin établie et appellent à un rassemblement le 29 octobre.

    Le 29 octobre 1965 Mehdi Ben Barka est interpellé devant la brasserie Lipp à Paris par deux policiers français. A ce jour, la vérité n’a toujours pas été faite sur les conditions exactes de la disparition de l’un des principaux responsables de l’opposition marocaine et symbole du mouvement international de la solidarité des peuples du tiers-monde.

    Ce crime a suscité et continue de susciter une très forte émotion, tant au Maroc qu'en France. Si les responsabilités politiques marocaines à l’origine de l’enlèvement ont pu être établies, si les complicités françaises au niveau des services de renseignements et de police sont reconnues et si les autres implications internationales sont avérées, les circonstances de la mort de Mehdi Ben Barka ne sont toujours pas élucidées et sa sépulture reste inconnue de sa famille.

    Depuis octobre 1975, une instruction judiciaire pour assassinat, tentative d'assassinat et complicité est en cours au palais de Justice de Paris. Dix juges se sont succédé sur le dossier sans parvenir à apporter des réponses cruciales pour la veuve de Mehdi Ben Barka, ses enfants, ses proches et leur avocat Me Buttin qui entendent connaître la vérité, et, pouvoir, enfin, faire leur deuil.

    Aujourd’hui, plus d’un demi-siècle après les faits, l’obstacle principal à l’établissement de toute la lumière reste la raison d’Etat(s) érigée en principe intangible des deux côtés de la Méditerranée face aux exigences de justice et de vérité due à la famille de Mehdi Ben Barka et de l’hommage à sa mémoire. Aussi bien du côté marocain que sans doute du côté français, des témoins en possession d’une part de vérité sont encore en vie, les archives pouvant apporter des réponses doivent encore exister. Mais, les autorités judiciaires marocaines refusent de coopérer pleinement avec les juges d’instruction français en charge du dossier - en exécutant en particulier la Commission Rogatoire Internationale adressée au Maroc depuis septembre 2003, renouvelée au printemps 2005, voici donc près de quinze ans ! Mais les autorités politiques françaises refusent la levée du secret-défense sur la totalité des documents relatifs à l’affaire. Le ministère de la défense refuse même de répondre à la requête du juge d’instruction en charge du dossier de saisir de nouveau la Commission de secret de défense nationale.

    Nous ne saurions croire que, en agissant ainsi, les responsables politiques français et marocains pensent pouvoir décourager le juge d’instruction et le pousser à clôturer le dossier. Ce serait ajouter le déni de justice à la douleur et à l’attente de la famille de Mehdi Ben Barka.

    Cette situation de blocage est humainement insupportable et politiquement inacceptable. Deux nations comme la France et le Maroc ne doivent pas et ne peuvent plus user d’inertie et de subterfuges pour empêcher le déroulement normal de la justice. Elles se grandiraient en assumant pleinement leurs responsabilités pour que la vérité soit établie et que justice se fasse.

    En octobre 2015, à l’occasion d’une cérémonie de commémoration du cinquantième anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka organisée à Rabat, à laquelle le Roi du Maroc avait souhaité s’associer par un message, il écrivait : « (…) Et bien que cet anniversaire vienne à un moment où de nombreuses questions restent sans réponse, Nous avons tenu à partager avec vous cet événement, sans inhibition ni complexe par rapport à cette affaire, et en témoignage de l'estime dont il jouit auprès de Nous et des Marocains. »

    Chacun se rappelle la déclaration faite par le Président Emmanuel Macron lors de sa visite au Burkina Faso le 28 novembre 2017 : « J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, … couvertes par le secret de défense nationale soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè ».

    Le 13 septembre 2018, après avoir reconnu la responsabilité de l’Etat français dans la disparition de Maurice Audin, et que sa mort a été « rendue possible par un système légalement institué », le Président français ajoutait : « (…) il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet. ». En conséquence « le Président de la République souhaite que toutes les archives de l’Etat qui concernent les disparus de la guerre d’Algérie puissent être librement consultées et qu’une dérogation générale soit instituée en ce sens. »

    Les familles des victimes et l’opinion ont accueilli favorablement ces avancées. Alors Pourquoi n’en serait-il pas de même pour l’affaire Ben Barka, plus d’un demi-siècle après les faits ?

    Le temps est venu pour que les plus hautes autorités du Maroc et de la France fassent les gestes justes, prennent les décisions nécessaires et des mesures concrètes qui permettraient d’y parvenir afin que cette affaire sorte de l'impasse dans laquelle elle s'enlise.

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    Contact : institut_bb@hotmail.fr

    Les signataires

    Jean-Marie Delarue, Président CNCDH
    Henri Leclerc, Président d’honneur LDH
    Jean Ziegler, Vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
    Laila Shahid, Ancienne ambassadrice de Paletine en France et en Europe
    René Gallissot, Historien
    Elisabeth Borrel
    Fabienne Boulin Burgeat
    Gustave Massiah, Membre du conseil international du Forum Social Mondial
    †Henryane de Chaponay
    Pierre Joxe, Magistrat honoraire
    Mgr Jacques Gaillot, Evêque de Partenia
    Nils Andersson, Editeur
    Patrick Baudouin, Président d’honneur FIDH
    Renée Le Mignot, Co-présidente du MRAP
    Malik Salemkour, Président de la LDH
    Marie-Claude Vignaud Al Hamchari
    Pierre Audin
    Mariam Sankara, Veuve de Thomas Sankara
    Jean-Jacques Patrice Lumumba, Petit neveu de Patrice Lumumba, Plate-forme panafricaine de lutte contre la corruption
    Lotfi Ben Youssef, Médecin, Tunisie
    Pierre Mansat, Président de l'association Maurice Audin
    Benjamin Stora, Historien
    Patrice Leclerc, Maire de Gennevilliers
    Mohammed Berrada, Ecrivain marocain
    Abdellatif Laabi, Ecrivain
    Simone Bitton, Cinéaste
    Roger Ferrari, Syndicaliste
    Gilles Manceron, Historien
    Serge Leperon, Cinéaste
    Mustapha Majdi, Secrétaire du Comité pour la vérité Ben Barka
    Fabien Roussel, Député, secrétaire national du PCF
    Martial Bourquin, Sénateur du Doubs
    Pierre Laurent, Sénateur de Paris
    Clémentine Autain, Députée LFI
    Emmanuel Decaux, Professeur émérite
    Bertrand Warusfel, Professeur à l’Université Paris 8, avocat
    Philippe Texier, Magistrat honoraire.
    Erica Deuber Ziegler, Historienne de l’art
    Tewfik Allal, Coordinateur de ACDA
    Etienne Balibar, Philosophe
    Solange Barberousse, Universitaire
    Huguette Bello, Député GDR
    Joyce Blau, Linguiste, orientaliste
    Hayat Bousta, Responsable du site "Maroc Réalités"
    Saïd Bouamama, Sociologue, FUIQP
    Mustapha Boutadjine, Plasticien
    Alain Brunnel, Député GDR
    Marie-Georges Buffet, Députée GDR
    André Chassaigne, Député GDR
    Antoine Comte, Avocat à la Cour
    Pierre Darrheville, Député GDR
    Antoine De Bary, Artiste peintre
    Sylviane De Wangen, CA de Mémoire, vérité, justice
    Jacqueline Derens, Militante anti-apartheid
    Jean-Paul Dufregne, Député GDR
    Jean-Paul Escoffier, AFASPA
    Mireille Fanon Mendès-France, Présidente de la Fondation Frantz Fanon
    Patrick Farbiaz, Militant écologiste
    Mounir Fatmi, Artiste plasticien
    François Geze, Editeur
    Christiane Gillmann, Avocat honoraire
    Hassan Hadj Nassar, Militante de la gauche marocaine
    Aboubakr Jamai, Professeur universitaire
    Sébastien Jumel, Député GDR
    François Kakdor, Avocat honoraire
    Jean-Paul Lecoq, Député GDR
    François Martinet, Ecrivain, chercheur
    Jean-Luc Nancy, Philosophe,
    Stéphane Peu, Député GDR
    Bernard Ravenel, Historien
    Marguerite Rollinde, Militante des droits humains
    Mounir Satouri, Député européen, groupe des Verts
    François Sauteray, Militant syndical et associatif
    Patrick Silberstein, Editeur
    Mustapha Tanouti, Militant associatif
    Joseph Tual, Grand reporter
    Celina Whitaker, Protection sociale solidaie

     
    Au Maroc

    Omar Balafrej, Parlementaire marocain
    Abdelilah Benabdeslam, Coordintateur Coalition marocaine des Instances des droits humains
    Mohamed Neshnash, Ancien président Organisation Marocaine des Droits Humains
    Khadija Ryadi, Lauréate du prix de l'ONU (droits de l'Homme), ancienne présidente de l'Ass. Maroc. des D. H.
    Mohamed Bensaid Ait Idder, Gauche socialiste unifiée (Maroc)
    Nabila Mounib, Secrétaire générale du PSU (Maroc)
    Ali Boutouala, Secrétaire national PADS (Maroc)
    Mustapha Brahma, Secrétaire national Voie démocratique (Maroc)
    Najib Akesbi, Economiste
    Abdelhamid Amine, Président d'honneur de la Fédération Nationale du Secteur Agricole-UMT"
    Anis Balafrej, Ingénieur
    Omar Bendjelloun, Avocat, universitaire
    Abderrahim Berrada, Avocat
    Abderrahim Jamal, Avocat, ancien bâtonnier de Rabat
    Fouad Abdelmoumni, Secrétaire général de Transparency Maroc
    Mohammed Achaari, Président de la fondation Abderrahim Bouabid
    Sion Assidon, Coordinateur BDS Maroc, fondateur Transparency Maroc
    Abdelkader Baina, Juriste
    Abderrahim Ben Barka, Avocat, ancien bâtonnier de Rabat
    Bichr Bennani, Editeur
    Monique Berrada, Enseignante
    Abdou Berrada, Journaliste
    Brahim Bouabid, Avocat
    Ali Bouabid, Délégué Général de la fondation Abderrahim Bouabid
    Rkia El Mossadeq, Juriste
    Tariq Kabbage, Ancien maire d'Agadir (Maroc)
    Amina Kadiri, Militante des droits humains
    Mohamed Laroussi, Chroniqueur, écrivain
    Aziz Loudiyi, Interprète
    Maâti Monjib, Historien, coordinateur Freedom Now
    Khadija Tnana, Artiste plasticienne