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Les bureaucrates syndicaux rendent hommage à Delevoye !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
La démission de Jean-Paul Delevoye de son poste de haut-commissaire aux retraites, lundi 16 décembre vers midi, a provoqué de nombreuses réactions politiques et syndicales, à la veille d’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites qu’il avait portée jusque-là.
Emmanuel Macron a fait savoir qu’il avait accepté « avec regrets » sa démission. Samedi, il avait reconnu auprès du Monde n’avoir pas déclaré initialement dix mandats et avoir sous-estimé des rémunérations d’autres activités, par ailleurs incompatibles avec sa fonction ministérielle.
De son côté, Edouard Philippe a salué le « sens des responsabilités »du ministre. Le premier ministre a aussi souligné « le travail de conviction et de dialogue mené depuis deux ans » par Jean-Paul Delevoye.
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a affirmé lundi soir que la réforme des retraites portée par le gouvernement demeurait et qu’elle ne serait pas retirée. « Cette réforme ne s’en va pas avec Jean-Paul Delevoye, elle sera toujours défendue par le gouvernement », a assuré Mme Nidaye à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre ce projet.
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Des leaders syndicaux saluent les qualités de « dialogue » de Delevoye
« Ça doit être très difficile pour lui. C’est un homme de dialogue. Il portait avec une conviction qu’on ne peut pas lui reprocher le projet du gouvernement », a réagi le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Yves Veyrier, sur LCI. « J’aime bien M. Delevoye [en tant que] personne, mais ce n’est pas le sujet », a-t-il ajouté, rappelant que son syndicat était vent debout contre le projet.
Cette démission « tombe mal », a jugé, de son côté, Laurent Escure, de l’UNSA, également sur LCI. Il a dit « espérer » que le successeur de M. Delevoye « ait la même connaissance technique et le même respect pour les partenaires sociaux ». De toute façon, a souligné M. Escure, « les arbitrages et le dialogue se font [désormais] avec l’Elysée et Matignon » et « le haut-commissaire n’était pas au premier plan ».
Avant l’annonce de la démission de M. Delevoye, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait lui aussi loué la « loyauté »du haut-commissaire. Tout en se disant « ébahi » et « abasourdi »par les révélations sur les mandats non déclarés du « Monsieur Retraites » du gouvernement, M. Berger a souligné que « la concertation avec lui a été loyale, il y a eu une confrontation d’idées intelligente, pour essayer de faire avancer les choses ».
« Il ne nous a jamais pris en traîtres », a-t-il dit sur Franceinfo. La polémique sur les mandats non déclarés de M. Delevoye nuit « évidemment » à sa « crédibilité », mais « sur le fond, (…) il connaît très bien le sujet, il est celui qui connaît le mieux les positions des différents interlocuteurs », a jugé M. Berger.
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La porte-parole du gouvernement souligne son « sens du collectif »
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a salué « le sens du collectif » et « le grand esprit de responsabilité » de M. Delevoye, qui a démissionné pour « ne pas handicaper l’action du gouvernement ».
« C’est avec un grand esprit de responsabilité qu’il a ainsi décidé de ne pas handicaper l’action du gouvernement en demeurant à son poste », a insisté la porte-parole du gouvernement à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme.
Le remerciant « pour l’ensemble du travail accompli depuis le début de la mandature », Mme Ndiaye a également loué son « esprit de dialogue » et « son esprit constructif », témoignant, selon elle, « d’une volonté sans faille de mener à bien et dans l’échange une réforme majeure pour le pays ».
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Les députés marcheurs « respectent » la décision du ministre
Le délégué général de LRM, Stanislas Guerini, a également applaudi une « décision difficile et courageuse ». « Il démontre que rien n’est supérieur à l’intérêt de mener cette grande réforme sociale », a-t-il souligné.
Le patron des députés marcheurs, Gilles le Gendre, a exprimé la « tristesse et le respect » des députés pour « cette décision courageuse ». « Rien ni personne ne lui enlèvera d’avoir imaginé et conçu la réforme la plus juste et la plus protectrice en France depuis 1945 », a-t-il affirmé.
Quant au MoDem, partenaire de la majorité, il a adressé un message « de gratitude » au ministre sortant, en saluant « l’abnégation qui lui a inspiré sa démission » et « le travail accompli ».
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Un départ irrémédiable pour l’opposition
L’opposition a, finalement, réussi son pari, en demandant à de multiples reprises la démission du ministre. « Il était temps », a immédiatement jugé le Parti socialiste sur Twitter.
Pour la gauche, la démission de Jean-Paul Delevoye doit entraîner le retrait de la réforme des retraites, désormais « discréditée », selon le mot du député communiste Sébastien Jumel. « Delevoye a démissionné. Son projet doit s’en aller aussi. On veut un joyeux Noël », a pour sa part ironisé le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
Pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, « le gouvernement est coupé de la réalité ». « Qu’ils nous laissent passer les fêtes de fin d’année en paix, qu’ils retirent leur réforme en même temps qu’ils retirent leur ministre », a-t-il lancé, en réponse à Edouard Philippe qui a dit que « chacun prenne ses responsabilités » pour Noël.
Enfin, l’ancien candidat à la présidentielle, Olivier Besancenot (NPA), a estimé que le « séisme politique » de la démission de M. Delevoye discréditait « son rapport » et que, par conséquent, « le projet de loi n’a plus de raison d’être ».
Même son de cloche à droite. Pour le patron des députés LR, Damien Abad, la démission de M. Delevoye « était devenue inéluctable ». « A vingt-quatre heures d’un blocage sans précédent du pays, ce départ fragilise un peu plus le gouvernement et rend encore plus incertain le projet de réforme des retraites », a-t-il jugé.
Un avis partagé par la vice-présidente LR de l’Assemblée, Annie Genevard, pour qui cette démission « compromet une vraie réforme pourtant indispensable ». « Ce gouvernement entache de nouveau notre République », a dénoncé, pour sa part, la députée LR Valérie Boyer, ironisant sur « la légende » d’une Macronie « plus morale que les autres ».
Pour Marine le Pen, la position du ministre était « intenable ». « Les Français doivent garder à l’esprit que toute la Macronie a défendu un homme fautif en contradiction avec notre Constitution ! »