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Marseille pour la Palestine

Palestine

Lien publiée le 16 mai 2021

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Marseille pour la Palestine – Anti-K

Peut être une image de une personne ou plus, personnes debout, foule et plein air

Dans le rassemblement pro-palestinien à Marseille, le 15 mai. (Patrick Gherdoussi/Divergence pour Libération)

Libération

A Marseille, une foule compacte rassemblée «par solidarité et justice» envers les Palestiniens

«Notre liberté n’est rien sans la liberté des Palestiniens» : cette citation attribuée à Nelson Mandela flotte sur la voile d’un bateau qui fait des tours dans le Vieux-Port de Marseille. Face à lui, ce samedi après-midi, sur la place de la mairie centrale, la foule s’agglutine. 1 500 personnes selon la police, plus de 3 000 selon les organisateurs. «Comme chaque année à la même date, on avait prévu, un rassemblement avec des lectures de poèmes et des prises de paroles publiques pour commémorer la Nakba, ça rassemble quelque 300 personnes habituellement. Avec l’actualité, ça a pris une autre dimension», explique Charles Hoareau, président de l’Association nationale des communistes (ANC), coorganisateur du rassemblement avec l’Association France Palestine Solidarité 13.

«Israël assassin ! Palestine vaincra !», scande la foule en chœur et en tapant des mains. A la différence de Paris, à Marseille, les rassemblements statiques ont été autorisés par la préfecture, mais pas les manifestations. La préfecture de police refuse de communiquer sur le déploiement des forces de l’ordre, mais une quinzaine de fourgonnettes de CRS encerclent la place. «Ce qui fait que les gens protestent et sont venus aujourd’hui, ce sont les massacres perpétrés. C’est incroyable qu’aux Etats-Unis il y ait des manifestations monstres et qu’en France, on nous les interdise !», s’indigne le président de l’ANC.

(Patrick Gherdoussi/Divergence pour Libération)

Il y a les militants de la première heure comme Pierre Stambul, la soixantaine, vice-président de l’Union juive pour la paix (UJFP) militant pro-palestinien, pour le boycott d’Israël et antisioniste. Il explique que «si les crimes commis se répètent» et que «le nettoyage ethnique se poursuit» année après année, «les pogroms et ratonnades sont des éléments nouveaux inquiétants» légitimés par «un gouvernement israélien ouvertement raciste qui s’exprime sans retenue et en criant “mort aux arabes”» . Et de tirer à boulets rouges sur le président français : «Macron dénonce les tirs de roquette mais ne dit rien sur les ratonnades ! Même pas un seul mot de compassion !»

«Les oliviers se souviennent des mains qui les ont plantés», affiche poétiquement la pancarte de Karim, 32 ans, analyste en géopolitique venu avec son amie Julie. «On est là pour expliquer qu’en 2021, il est fini le temps des colonies ! Et que les trois fléaux de l’humanité, annexion, occupation et colonisation, n’ont plus lieu d’être», martèle-t-il. Et de rappeler : «Il ne s’agit pas d’une question religieuse, mais politique. Mais le fait est qu’aujourd’hui dès que l’on s’aventure à critiquer la politique d’Israël on est taxé d’antisémitisme.» Et Julie d’ajouter : «Nos gouvernements manquent de courage pour se positionner contre la politique d’Israël, c’est pour cela que le peuple descend dans la rue. C’est une question de dignité et de droits humains.»

«Ils ont vu des vidéos sur TikTok»

La jeunesse marseillaise est venue en nombre, des jeunes pour qui c’est bien souvent la première manifestation, le premier engagement. C’est le cas de Fahar, 19 ans, Etudiant en Staps. Il a l’impression que les «médias parlent plus des réponses militaires de Gaza que du pourquoi ils en sont arrivés là». Noujoud, 45 ans, enroulée dans un drapeau palestinien, est venue en famille. «On est là par solidarité et justice. Pas parce qu’on est musulmans, mais humains», précise-t-elle. «Ce n’est pas possible de s’attaquer à des enfants ! Il faut vivre en paix», s’émeut sa fille de 15 ans. La famille ne participe pas souvent aux manifs, mais s’est engagée en parrainant des enfants de Gaza. Mia, la trentaine, est venue des quartiers nord avec ses trois enfants de 6, 9 et 10 ans, qui tiennent à bout de bras les drapeaux palestiniens qu’ils ont dessinés. «J’étais étonnée mais ce sont eux qui ont demandé à venir. Ils ont des vidéos sur TikTok et ça les a choqués de voir que des enfants mourraient pour une guerre d’adultes.»

Le rassemblement a lieu sur la place de la mairie de Marseille. Mais peu d’élus de la majorité de gauche se sont mêlés à la foule cet après-midi. Nous avons croisé une adjointe communiste qui n’a pas souhaité parler à la presse, précisant «être là en tant que citoyenne et non pour sa fonction». Sébastien Barles, adjoint écolo de la majorité, était aussi présent. Pour lui, «Marseille en tant que ville méditerranéenne a son rôle à jouer pour la paix». La foule a tenté de manifester, mais les départs de cortège ont été rapidement stoppés par les forces de l’ordre. On a dénombré trois interpellations pour jets de projectiles et une pour ivresse.