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Affaibli, le NPA s’embarque dans la campagne présidentielle avec Philippe Poutou
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Affaibli, le NPA s’embarque dans la campagne présidentielle avec Philippe Poutou (marianne.net)
Amputé de 300 militants et divisé par la stratégie adoptée aux régionales, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a validé ce 27 juin la candidature de Philippe Poutou, conseiller municipal bordelais, à l’élection présidentielle. Comme programme, le parti révolutionnaire défend notamment un revenu universel à 1 800 euros et veut croiser le fer avec l’extrême droite.
Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a annoncé à la fin d’une assemblée réunissant 150 délégués élus du parti qu’il se lançait dans la course à l’Élysée. Son candidat, comme en 2017 et en 2012, s'appelle Philippe Poutou.
Ancien ouvrier de Ford, licencié en 2019, il est aujourd’hui conseiller municipal et élu métropolitain à Bordeaux, et candidat parce qu’il en faut bien un. La déclaration publiée par le NPA assure en effet que le parti refuse « la personnalisation » et entend « mener une campagne collective » à travers « un collectif de porte-parole ».
LUTTE CONTRE L’EXTRÊME DROITE ET REVENU UNIVERSEL
Le NPA appuie sa candidature sur le constat d’une « montée en puissance de la droite et de l’extrême droite aux profondes racines sociales » et d’un « refus de l’affrontement annoncé entre Macron et Le Pen ». Face à quoi le parti entend apporter une réponse révolutionnaire, à savoir « avancer vers une société qui organise la production et les rapports sociaux en fonction des besoins sociaux et des nécessités écologiques ». La formation n’est pas tendre avec la gauche : le PS, PCF et EELV se voient accusés de s’être « fourvoyés en allant manifester aux côtés des policiers enragés et de l’extrême droite ».
Le parti a aussi annoncé les principales mesures qui doivent porter sa campagne. Il défend en particulier un « revenu tout au long de la vie, au moins égal à un SMIC de 1 800 euros ». Une forme de revenu universel que l’on toucherait dès le début de ses études. Autre mesure sociale : « la gratuité des transports et d’autres services ». Il se targue aussi d’être le seul « à défendre la solidarité internationale, avec la liberté de circulation et d’installation, avec ou sans papiers », ainsi que le droit de vote pour les immigrés.
CRISE INTERNE
Cette candidature arrive en plein milieu d’une séquence de fortes tensions au sein du petit parti, un peu plus de deux semaines après la scission d’une tendance forte de 300 membres, Révolution permanente, qui s’est rangée derrière la candidature du cheminot Anasse Kazib.
Malgré cette scission, le parti reste divisé. Contre la candidature de Poutou, celle d’Olivier Besancenot a été présentée à l’occasion de la conférence nationale du week-end dernier, et d’autres tendances ont aussi défendu le principe d’une absence de candidat à l’élection présidentielle.
MÉFIANCE ENVERS MÉLENCHON
Philippe Poutou est en particulier critiqué pour l’alliance qu’il a nouée avec La France insoumise (LFI) à Bordeaux aux élections municipales où il a été élu conseiller de la ville et en Nouvelle-Aquitaine aux élections régionales. Ce principe d’alliance est loin de faire l’unanimité au sein de la formation, et qui explique d’ailleurs en partie la récente scission.
Pour cette présidentielle, le NPA écarte en tout cas toute alliance avec La France insoumise. Il souligne cependant que « Jean-Luc Mélenchon et LFI » ne seront pas ses « adversaires » tout en considérant qu’ils sont « l’expression d’un populisme de gauche qui refuse de s’affronter jusqu’au bout avec ce système ». Le long texte publié par le NPA pour annoncer cette candidature critique également les alliances au second tour des élections régionales avec le PS ou EELV qui prouveraient « qu’elle ne rompt pas avec la gauche institutionnelle », que le NPA conspue.
Au-delà de ces querelles intestines, l’élection présidentielle pourrait être l’occasion pour le parti d’exister à nouveau médiatiquement. En 2017, les interventions de Philippe Poutou aux débats télévisés avant le premier tour avaient été remarquées. Il avait recueilli près de 400 000 voix, soit 1,09 % des suffrages.