Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Suicides à la Banque de France : un rapport décortique le management toxique de l’institution (24/04)
- Victoire historique dans le Tennessee pour le syndicat UAW (24/04)
- Soudan : La conférence de Paris controversée (24/04)
- Michel Pablo, une vie de révolutionnaire (24/04)
- La "Gauche démocratique et sociale" de Filoche appelle à voter France Insoumise (22/04)
- Elections au Pays basque espagnol : le parti séparatiste de gauche réalise une percée historique (22/04)
- Loi d’orientation d’Attal-Macron, crise de l’agriculture capitaliste, quelle réponse du mouvement ouvrier ? (22/04)
- L’émergence du capitalisme vue par un médiéviste, par Vincent Présumey. (21/04)
- La crise immobilière se poursuit : les prix vont encore baisser ! (21/04)
- Les désillusions et la décomposition du capitalisme mondialisé (21/04)
- La théorie de la dictature du prolétariat de Marx revisitée (21/04)
- Enseignants, les nouveaux prolétaires ? (21/04)
- Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front ! (21/04)
- Controverses - Revue du Forum pour une Gauche communiste internationaliste (21/04)
- Libertés publiques...un pas de plus dans la répression! (20/04)
- Hartmut Rosa : Vivre et laisser être (20/04)
- Orientalisme, impérialisme et couverture des médias dominants de la Palestine (20/04)
- Mélenchon: Eichmann ou Gustavo (19/04)
- Anasse Kazib et Elsa Marcel sur la répression des Pro-Palestine (19/04)
- La crise du logement s’aggrave (19/04)
- Nous sommes la patrie de la liberté ! (18/04)
- Rapport sur la simplification : une nouvelle loi Travail en préparation ! (18/04)
- Boeing joue avec des vies humaines (18/04)
- Résistances du travail sensible (18/04)
- Football et théorie critique (18/04)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site du NPA
- Démosphère (Paris, IdF)
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- CGT Goodyear
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Anticapitalisme & Révolution
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Secteur jeune du NPA
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Mobilisation révolutionnaire en Equateur
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Mobilisation révolutionnaire en Equateur - Révolution : Tendance marxiste internationale
Depuis le 13 juin, l’Equateur est balayé par une mobilisation révolutionnaire. Des dizaines de milliers de personnes se mobilisent à travers tout le pays, de la région côtière à l’Amazonie en passant par les Andes, à l’appel de la Confédération des Nationalités Indigènes de l’Equateur (CONAIE). Alors que des grèves ont éclaté dans les transports ou encore dans l’industrie pétrolière, des masses d’Equatoriens, indigènes ou non, ont répondu à l’appel de la CONAIE et ont marché sur la capitale Quito.
Le gouvernement du millionnaire Guillermo Lasso a refusé toute discussion sur les revendications de la CONAIE. Celle-ci demande notamment que les prix soient régulés ou encore que les dettes privées soient soumises à un moratoire. Alors que l’Equateur a été durement frappé par la crise économique et par la pandémie, Lasso applique au contraire fidèlement les recommandations du FMI et multiplie les mesures d’austérité et les privatisations. En septembre dernier, il a par exemple annoncé une « Loi de création d’opportunités » qui prévoit la réduction des impôts sur la succession, l’« assouplissement » du code du travail et des zones franches pour les investissements étrangers.
En 2019, une mobilisation de masse avait abouti au retrait d’un précédent décret d’austérité que le gouvernement de l’époque voulait imposer. Malheureusement, la mobilisation s’était arrêtée là. Un nouveau gouvernement de droite est ensuite arrivé au pouvoir et tente d’appliquer la même politique que son prédécesseur, la seule qui convienne aux intérêts de la bourgeoisie et des impérialistes.
Une mobilisation fulgurante
Dès le 14 juin, les premiers groupes d’indigènes sont arrivés à Quito, où ils ont été confrontés à une répression féroce. Le principal dirigeant de la CONAIE, Leonidas Iza a été arrêté dès son arrivée dans la capitale, en même temps que de nombreux autres militants. Lasso a affirmé vouloir interpeller tous les « auteurs intellectuels et matériels d’actes violents », une définition si large qu’elle légitime toute répression. Et ce d’autant plus que le gouvernement a assimilé les manifestations à du « terrorisme ».
L’armée a été mobilisée et déployée dans le centre historique de la capitale. Des locaux associatifs et militants, mais aussi des lieux publics ont été occupés par les soldats pour empêcher qu’ils ne servent de lieux de rassemblement pour le mouvement. C’est le cas par exemple du parc Arbolito ou de la Maison de la culture. Le 17 juin, le gouvernement a proclamé l’état d’urgence et a instauré un couvre-feu ainsi que la censure des médias.
Le mouvement n’a malgré tout pas reculé. Puisque le centre-ville était militarisé, les étudiants ont occupé l’université pour y accueillir les rassemblements. Des blocages ont été mis en place sur les routes pour empêcher l’arrivée de renforts de l’armée et certaines vidéos montrent même la police reculer face à des manifestants dans les rues de Quito. Le 15 juin, la mobilisation a finalement réussi à obtenir la libération de Leonidas Iza. Celui-ci a immédiatement appelé à continuer la lutte.
Les dirigeants de la CONAIE ont par ailleurs affirmé qu’ils refusaient toute discussion avec le gouvernement tant que la répression continuerait. Loin de se limiter aux seuls indigènes (qui représentent tout de même entre 25 et 40 % de la population du pays), le mouvement a été rejoint par les étudiants et les syndicats de travailleurs. Un appel à la grève générale a été lancé pour le mercredi 22 juin. Ce jour-là, les manifestants ont tenté d’occuper le parlement pour contraindre le gouvernement à reculer. La répression policière a été violente et un manifestant a été tué. C’est le quatrième depuis le début du mouvement, sans compter des centaines de blessés.
Quelles perspectives ?
La mobilisation en Equateur se trouve à la croisée des chemins : d’un côté, le gouvernement de Lasso, qui défend les intérêts de la bourgeoisie et ne semble pas prêt à reculer ; de l’autre, le mouvement de masse, qui commence à s’organiser. Une « Assemblée du peuple » s’est tenue à Quito ce jeudi et a pris la décision de continuer la mobilisation jusqu’à la victoire. C’est un pas dans la bonne direction. Des assemblées de ce type doivent s’organiser dans tout le pays, pour structurer le mouvement à l’échelle nationale et représenter fidèlement la volonté des masses et des travailleurs. Pour faire face à la répression, il faut aussi renouer avec l’expérience du mouvement de 2019. Une « garde indigène » avait alors été organisée pour protéger les manifestants. Il faut la remettre sur pied pour pouvoir repousser les attaques de l’armée et de la police.
Enfin, l’expérience accumulée depuis le mouvement de 2019 montre qu’aucun gouvernement bourgeois ne mettra en place une autre politique que celle de Lasso. Dans la situation actuelle de crise économique mondiale, le capitalisme ne peut plus offrir de concessions durables aux travailleurs, surtout dans un pays soumis à l’impérialisme comme l’Equateur. Si le mouvement actuel se contente d’obtenir des promesses du gouvernement, celui-ci tentera de gagner du temps pour revenir à la charge une fois la mobilisation retombée. Pour pouvoir véritablement satisfaire leurs revendications et obtenir une vie décente, les travailleurs et les indigènes d’Equateur doivent se préparer à prendre le pouvoir entre leurs mains.