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Macron en quête de relance mais fragilisé peut être battu !
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Aux dernières nouvelles, Macron aurait renoncé hier, mercredi 28 septembre, lors du « dîner des dirigeants de la majorité », à « passer en force » sur les retraites, c’est-à-dire à introduire la hausse de l’âge de départ en retraite à 64 ou 65 ans par un amendement à un autre projet de loi, ce qui, au passage, indique ce qu’est le « pouvoir législatif » dans ce pays. Ce qui le fait hésiter, ce ne sont pas les oppositions parlementaires, mais sa propre majorité, où un Bayrou comme un Philippe lui crient « casse-cou » chacun à sa façon.
Voila qui indique bien la situation de faiblesse réelle, inédite quelques mois à peine après sa réélection, du président de la V° République. Le MEDEF approuve la nouvelle « méthode » consistant dans « trois mois de concertation » prétendue pour mettre l’âge de départ à 65 ans et s’en prendre aussi aux fonctionnaires, comme l’exige M. Geoffroy Roux de Bézieux.
Mais attention : comme Macron devait rattraper son « autorité » après ce premier recul « sur la méthode », le voila qui fait savoir qu’en cas de refus de sa réforme par l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année, il va la dissoudre ! Ces scrogneugneus sont un nouveau signe de faiblesse. Et ils visent avant tout à effrayer les députés macronistes eux-mêmes. Ils soulignent, en creux, la nécessité pour les luttes sociales d’imposer dans ce pays une assemblée qui le représente réellement, constituante.
Les grèves locales pour les salaires ou contre des plans « sociaux » sont très nombreuses dans tout le pays, une situation qui dure maintenant depuis deux ans. Si les directions syndicales affichaient un front uni pour dire simplement « Non » à une contre-réforme à laquelle elles disent toutes s’opposer, et si les partis de la NUPES étaient occupés par autre chose qu’à leur crise interne (qui pose des questions sur lesquelles nous reviendrons par ailleurs), la faiblesse réelle de Macron serait immédiatement convertie en impuissance totale, préalable à sa chute, ouvrant la question d’un changement de régime dans ce pays.
Cette faiblesse, due à la résistance des travailleurs, actifs, chômeurs, jeunes et retraités, participe en outre d’une situation de crise montante à l’échelle européenne et mondiale.
En Italie, le vote Meloni ne traduit pas plus de radicalisation à droite que depuis des années mais un déplacement à l’intérieur des partis dits du « centre droit » qui vise, à nouveau, à tenter la présidentialisation du régime. Au Royaume-Uni, Liz Truss a annoncé un budget combinant des baisses d’impôts thatchériennes et un prétendu bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité (après que le gros de leur hausse ait déjà eu lieu), qui a suscité les critiques du … FMI, et produit une chute de la Livre Sterling et de la City. A l’échelle du continent, la mobilisation « partielle mais illimitée » lancée par Poutine ébranle la Russie dans toutes ses structures, nous y reviendrons. L’heure est à l’aggravation de toutes les tensions et contradictions. Le besoin d’intervenir et d’agir pour la classe salariale se fait pressant si elle ne veut pas être broyée. Elle en a la capacité.
Il est bien compréhensible qu’elle ne ressente guère d’enthousiasme, ni pour la journée d’action CGT/FSU/Solidaires sur les salaires d’aujourd’hui 29 septembre, ni pour la manifestation « pour le pouvoir d’achat et contre l’inaction climatique » voulue par J.L. Mélenchon le dimanche 16 octobre. Ce n’est là ni de l’indifférence, ni de la mollesse. Tout au contraire, les larges masses s’interrogent et assimilent les données de la situation présente, française et globale.
Macron entend peser directement, à la baisse évidemment, sur les salaires et les retraites et se réaffirmer comme président autoritaire par ce moyen. De même, c’est lui qui a directement impulsé une contre-réforme de l’enseignement professionnel qui, en doublant le temps de stage et en offrant aux patrons la présidence des conseils d’administration des lycées professionnels et agricoles, vise à transformer ceux-ci en centres d’apprentissage patronaux. Le regroupement des personnels de l’enseignement professionnel a d’ores et déjà réalisé l’unité de la totalité de leurs organisations syndicales appelant à la grève le 18 octobre prochain sur le mot d’ordre de retrait du projet (tract unitaire ci-dessous). Au delà d’eux et derrière eux, il y a de larges couches de la jeunesse. Voila la voie à suivre. Elle sera prise d’une façon ou d’une autre, et le plus tôt serait le mieux, pour bloquer Macron et le MEDEF sur les retraites, ouvrir la voie à l’affrontement social et démocratique posant la question d’un changement de régime.
Le 29-09-20