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Succession de Martinez à la CGT: sa candidate (Marie Buisson) en difficulté
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Succession de Philippe Martinez à la CGT : Marie Buisson en difficulté | Les Echos
Le Comité confédéral national de la CGT se réunit mardi et mercredi pour examiner la composition de la future commission exécutive de la centrale qui porte la patte de Marie Buisson. La candidate à la succession de Philippe Martinez peine à s'imposer.
Le Comité Confédéral National (CCN) de la CGT se réunit Mardi 15 Novembre et Mercredi 16 Novembre 2022 pour examiner la composition de la future Commission Exécutive Confédérale (CEC) de la CGT qui porte la patte de Marie Buisson. La candidate à la succession de Philippe Martinez peine à s'imposer.
Marie Buisson va-t-elle succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT, à l'issue du cinquante-troisième congrès de la CGT, qui doit se dérouler du 27 mars au 31 mars 2022 à Clermont-Ferrand ? C’est difficile de l'affirmer.
Il y a près de six mois, le secrétaire général de la deuxième centrale française avait créé la surprise en annonçant qu'il ne se représenterait pas. Il avait fait valider, dans la foulée, la candidature de la secrétaire générale de la Fédération de l'Education, de la Recherche et de la Culture (FERC) à la CEC, la direction élargie de la CGT composée d'une cinquantaine de membres.
Jusqu'à présent, lors des successions, le CCN de la CGT, une forme de parlement constitué des premiers secrétaires des fédérations et des unions départementales, était, lui aussi, appelé à se prononcer en amont d'une confirmation lors du congrès. Mais la question n'est pas à l'ordre du jour du CCN du Mardi 15 Novembre et du Mercredi 16 Novembre 2022 et aucune assurance n'a été donnée pour le rendez-vous de la fin du mois de janvier 2023, un rendez-vous de toute façon tardif, un mois et quinze jours avant le congrès, compte tenu des vacances scolaires.
Ce sujet n'en serait pas un si la candidature de Marie Buisson faisait consensus, mais ce n'est pas le cas. L'enseignante, très proche de la directrice de cabinet de Philippe Martinez, Elsa Conseil, et de la secrétaire générale adjointe sortante de la CGT, Catherine Perret, à laquelle elle a succédé à la direction de la FERC, a bien circulé dans les territoires, mais elle reste dans l'ombre de Philippe Martinez. Elle n'a pas mis à profit les mois écoulés pour se faire un nom dans l'organisation. Le dernier exemple date du Lundi 7 Novembre 2022, lors de la réunion qui s'est tenue en présentiel au siège de la CGT avec les fédérations pour discuter des suites à donner à la mobilisation enclenchée par le conflit chez Total. Selon plusieurs participants, l'enseignante s'est centrée sur le mouvement des lycées professionnels, sans livrer son point de vue sur la poursuite ou non d'appels à des journées d'action ou encore l'articulation avec le dossier des retraites.
En préparation du congrès, le CCN va examiner, Mardi 15 Novembre 2022, la liste des candidats à la prochaine CEC adoubée par la CEC sortante, qui portera la patte de Marie Buisson. La future instance, de soixante membres, comprendra les premiers secrétaires, pour la première fois depuis longtemps, d’une quinzaine de fédérations et d’une dizaine d'unions départementales.
L'enseignante tente une ouverture vers l'industrie. Nombre de ses organisations lui reprochent d'avoir été la cheville ouvrière du manifeste « plus jamais cela » signé avec Greenpeace et fustigeant les industries polluantes et l’industrie nucléaire. Des militants feraient leur entrée à la CEC. Il y aurait Sébastien Menesplier, de la Fédération de l'Energie, il y aurait Frédéric Sanchez, de la Fédération de la Métallurgie, il y aurait Laurent Brun, de la Fédération des Cheminots, et il y aurait Mireille Stivala, de la Fédération de la Santé, qui était systématiquement barrée par Philippe Martinez.
Il y aurait aussi le premier secrétaire de la Fédération du Commerce, Amar Lagha, mais il n’y aurait aucune des figures de proue des ultras, militants de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) anciennement d'obédience communiste que la CGT a quitté en 1999. Il n’y aurait pas Olivier Mateu, premier secrétaire de l’Union Départementale des Bouches du Rhône. Il n’y aurait pas Benjamin Amar et Cédric Quintin, de l’Union Départementale du Val de Marne. Il n’y aurait pas non plus Emmanuel Lépine, de la Fédération Nationale des Industries de la Chimie (FNIC), pourtant auréolé de son rôle, en première ligne, dans le conflit de Total Energies. Ces absences devraient focaliser les critiques.
Si elle n'est pas officiellement à l'ordre du jour, la question de la succession de Philippe Martinez devrait aussi s'inviter dans le débat. Olivier Mateu dément sa candidature. Les noms de Céline Verzeletti, dirigeante de la Fédération des Fonctionnaires de l'Etat et membre du bureau confédéral sortant, et de Sébastien Menesplier circulent eux aussi. Mais si la situation de Marie Buisson est clairement fragile, il est trop tôt pour affirmer que d'autres candidatures vont émerger. A la CGT, celui qui manifesterait de telles velléités serait immédiatement taxé de diviseur. La leçon de la succession de Bernard Thibault a été retenue. En revanche, ce qui devrait être mis sur la table, Mardi 15 Novembre 2022, c'est la question des modalités de désignation du ou de la secrétaire générale, avec un haro sur le fait du prince.
Mandaté par son organisation, Sébastien Menesplier a annoncé dans le journal de sa fédération qu'il dirait au prochain CCN que « la candidature de Marie Buisson ne peut pas être la seule possibilité. Il est nécessaire d'écouter les autres propositions portées par les unions départementales et les fédérations ». Cette analyse semble largement partagée parmi celles-ci. Le CCN sera l'occasion de mesurer quelle est la position des unions départementales, souvent plus légitimistes. D'aucuns évoquent l'éventualité d'une réunion du CCN avant la fin de l'année 2022 pour discuter des modalités de la succession.