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Dehors Macron: comment ?

Lien publiée le 7 mai 2023

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

DEHORS MACRON : COMMENT ? – Arguments pour la lutte sociale (aplutsoc.org)

La vraie image des manifestations du 1° mai, ce sont ces familles dans des dizaines et des dizaines de petites villes, avec les enfants tapant dans des casseroles en scandant « Macron démission ». Le mouvement de masse de défense des retraites est un mouvement politique contre Macron, contre son régime, pour la démocratie. Et ce mouvement continue à prendre conscience de lui-même et confiance en sa force.

Dehors Macron, c’est la question. L’intersyndicale et la NUPES l’écartent pour qu’elle ne soit pas entendue, chacun sur son plan. Mais elle est là.

Elle est là : l’intersyndicale, persistant à écarter une manifestation centrale, appelle à une journée de lutte contre la réforme Macron des retraites le 6 juin, de fait en soutien à la proposition de loi du groupe LIOT abrogeant la retraite à 64 ans et revenant à 62 ans. Notons que ceci n’est pas l’abrogation de la loi Macron qui comporte aussi les 43 annuités et l’extinction des régimes de retraites dits « spéciaux ». Mais le fait que son adoption par l’Assemblée ne soit pas rigoureusement impossible – cette Assemblée vient de voter la levée de l’obligation vaccinale Covid des soignants contre l’avis du gouvernement – montre la profondeur de la crise de régime et suggère en filigrane la possibilité d’une vraie assemblée représentative imposée par la volonté populaire contre l’exécutif !

Elle est là : la NUPES, toute la NUPES, à mille lieux du questionnement et de la volonté populaires, entend attendre 2027, commence à se disputer en préparant « les élections européennes », et s’interroge sur son élargissement aux Cazeneuve et apparentés.  Mais J.L. Mélenchon, entendant les manifestants, constate à la tribune LFI installée dans la manifestation parisienne que la démission de Macron est une « espérance politique de masse » et, comme le résume BFM, « appelle à la fin de la V° République sans la citer précisément », par la formule elliptique « à bas la mauvaise république ». Partisans de la démocratie, nous ne serons pas de ceux qui crient « haro » parce qu’il a prononcé ces quelques mots, mais nous dirons : quid ? et comment ?

Macron n’a pas de légitimité et la dégradation de la note de la France par l’agence financière Fitch signe l’inquiétude du grand capital : « L’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes. », nous dit l’agence Fitch !

Macron ne peut pas faire un pas sans que la colère populaire ne l’escorte, ne le devance, ne le menace. Il veut et doit contre-attaquer. A Saintes, il a relancé sa grande attaque pour détruire l’enseignement professionnel public, conspué par les manifestants tenus à distance par des Robocops et autres Ninjas, dans un lycée séquestré pour la circonstance, recourant à des groupes électrogènes. Transformer la jeunesse des LP en salariat sous-payé par nos impôts pour les patrons : une attaque centrale.

Le Conseil constitutionnel, mercredi 3 mai, a bien entendu rejeté à nouveau le dernier variant de « RIP ». L’article 11 de la constitution de la V° République n’avait été révisé sous Sarkozy que pour faire semblant de rendre possible le « RIP » en le rendant en fait impossible. Ce crachat des « Sages » (sic) achève de démontrer aux yeux de tous que la plus élémentaire démocratie exige la fin de la V° République.

Le gouvernement manœuvre et Mm. Borne invite séparément les confédérations (CGT, CGT-FO, CFDT, CFTC, CGC) à venir la rencontrer « sans ordre du jour précis » tout en disant vouloir préparer un « nouveau pacte de la vie au travail » (sic !) d’ici au 14 juillet !

La conclusion que souffle à la volonté populaire toute la situation, c’est : il va falloir nous organiser nous-mêmes.

C’est cela que porte la participation de masse à tous les appels de l’intersyndicale. C’est cela que portent les casserolades. C’est cela aussi que porte « la violence ». Dans la mesure où nos syndicats et les organisations politiques de gauche n’assument pas la question de l’autodéfense collective après le 49-3 et Sainte-Soline, alors que les violences policières, les gardes-à-vue illégales, la rafle-ratonnade à Mayotte, et les projets de Darmanin sont la première des violences contre la jeunesse, contre les émigrés, contre nous toutes et nous tous, certes la confusion, les dérapages et provocations existent, mais ils existent parce que nos organisations n’assument pas, puisqu’elle ne veulent pas renverser Macron. Il faut le dire : la riposte à la violence de l’État est et doit être assumée, comme une question collective d’auto-organisation.

L’intersyndicale nous appelle donc le 6 juin : et si on montait à Paris, appel central ou non ? Dans nos syndicats, appelons à refuser d’aller voir Borne séparément, à maintenir la revendication commune, et à ce que tous ceux qui veulent et peuvent le faire montent à Paris le 6 juin.

Le mouvement vers notre auto-organisation est politique, il est nourri par la crise du régime et il montera avec la volonté démocratique de la majorité.

Actions pour une manifestation centrale, pour l’indépendance de nos syndicats et contre leur sujétion au respect du pouvoir en place, pour notre autodéfense, casserolades, unité contre toutes les attaques de ce gouvernement, par la contre-attaque, concourent maintenant, et pas en 2027, à une seule et même conclusion : chasser Macron.