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PCF: Réunion pour créer "La tendance communiste"
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Réunion pour créer « La tendance communiste » – Patrice Leclerc Gennevilliers (patrice-leclerc.org)
Texte martyre à amender, changer, bouleverser, améliorer, voire écrire autre chose…. lors de la réunion du mercredi 6 septembre à 20h30 en ZOOM pour créer ou non « La tendance communiste ». Pour participer à cette réunion, il suffit de s’inscrire sur ce formulaire https://app.novagouv.fr/form_dev/4b573b0400bf7cda6d32e512a3c1218f et tu recevras le lien ZOOM.
D’abord un constat
Lors du dernier congrès, l’opposition à la ligne actuelle du PCF et de Fabien Roussel en particulier, a fait 20% des voix. Cette opposition n’est pas homogène. Mais, dans sa diversité, elle semble refuser ce que d’aucuns décrivent comme une dérive droitière (en lien avec le Printemps Républicain). On peut aussi y voir un repli boutiquier sur le PCF, un contentement de passer à la télé qui donne le sentiment d’exister, de marquer des points au détriment du contenu politique et de la nécessité de rassembler à gauche contre le danger fasciste comme pour gagner les élections.
Les résultats du congrès ne sont pas contestés par cette opposition qui reconnait son caractère minoritaire chez les membres actuel du PCF.
Cette situation amène des communistes, comme par le passé, congrès après congrès, à quitter le PCF sur la pointe des pieds, soit en claquant la porte, en disant parfois que c’est le PCF qui les a quittés. D’autres restant avant de prendre la décision de partir un jour ou l’autre avec un sentiment variant de la honte à la colère en passant par l’abattement.
Ces communistes en désaccords avec la majorité, sont attaché-es au communisme comme étant le « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » nécessaire pour agir sur la crise sociale et climatique. Ils et elles pensent aussi qu’il faut créer un mouvement ou un rassemblement plus large que le PCF pour être efficace contre toutes les dominations.
Tirer les leçons des expériences passées
Des reconstructeurs, aux refondateurs, des communistes unitaires à la FASE, en passant par Alternative citoyenne puis à Ensemble, en passant par « l’urgence du communisme », rien n’a vraiment marché dans la dissidence communiste.
Les raisons de ces difficultés sont diverses:
- Cela peut être attribué à un « enkystement » dans des luttes intestines dont l’intérêt reste limité à moins d’être intéressé-e par la question de la prise de pouvoir au sein du PCF.
- Les mouvements à l’extérieur du PCF s’épuisent et meurent des égos, du manque de démocratie… Il est difficile de créer un mouvement ou une organisation dans une période de décomposition qui se refuse à la recomposition sans reproduire un entre-soi (même à l’extérieur du PCF) qui manque d’attractivité pour un développement militant.
- Une difficulté à proposer un récit communiste qui soit moins tourné vers l’expérience passée que vers les enjeux de société et climatiques du XXIème siècles.
Pourquoi ne pas appeler directement à créer autre chose?
Le Front de gauche, la NUPES, ont créé des espoirs de rassemblement à gauche et des écologiques qui ont été rapidement déçu. Il n’en reste pas moins que l’objectif de créer autre chose, un rassemblement ou mouvement ou organisation de ce champ politique est posée pour gagner face à la droite et à l’extrême droite. Cela reste un des objectifs de « la Tendance communiste » mais l’expérience montre que dans cette période de décomposition, cela ne marche pas si les partis existants s’y opposent. C’est l’expérience de l’appel de Politis, des comités unitaires, de la FASE, de « Ensemble », mais aussi des communistes unitaires, qui sont intéressantes, mais qui montrent que cela ne pèse pas durablement dans le débat et l’action politique. Par ailleurs, quand les partis s’engagent, comme avec le Front de Gauche et récemment la Nupes, « l’esprit de boutique » reprend le dessus pour casser et empêcher une dynamique de développement. Les nouvelles formations politiques comme la FI ne sont pas des modèles démocratiques, ni exemptent d’esprit de boutique. La myriade de petits partis ou mouvements alternatifs ne pèsent pas dans les débats.
Le pari de s’adresser « à celles et ceux qui sont les plus nombreux et nombreuses, les communistes en dehors du Pcf » a déjà été tenté, sans succès jusqu’ici, car la rupture avec le PCF est si douloureuse, tant porteuse d’affects, que cela rend difficile de se retrouver ensuite dans une démarche collective.
Ajouter un petit parti, ou mouvement, ou organisation à celles existantes, rajouterait plus à des dynamiques identitaires qu’un facteur de construction « d’autre chose ». Décréter seul-es de créer « autre chose » plus large, serait prétentieux et voué à l’échec immédiat ou dès la première consultation électorale.
Bref, nous pouvons avoir un sentiment d’impasse qui pousse à baisser les bras.
Pourquoi « La tendance communiste » ?
Parce que nous n’avons pas envie de baisser les bras !
- C’est une démarche qui n’a pas été expérimenté ces 40 dernières années.
Nous ne sommes pas des naïfs, il y a eu, ou il y a, comme des tendances, le temps des congrès autour de la section éco, avec l’ANR, ou avec des textes comme le « printemps du communisme » ou « l’urgence du communisme »… « Ceci n’est pas une tendance » aurait pu dire Magrite.
Nous souhaitons acter formellement cette existence en tendance, en l’organisant comme telle en dehors des périodes de congrès pour nous permettre de maintenir publiquement et de manière visible nos désaccords, pouvoir continuer à agir collectivement pour nos idées.
Accoler le mot « communiste » au mot tendance, nous positionne dans le débat interne comme dans le débat public. Les 20% d’un congrès ne disparaitraient plus au lendemain de celui-ci pour n’être représenté que par quelques individu-es, mais continuerait de s’exprimer, d’agir à partir de ce qu’ils ou elles pensent.
Bref, il s’agit de ne plus être les alibis démocratiques le temps d’un congrès d’un appareil. Nous sortons de l’impuissance d’agir de minoritaires pour aller vers le plaisir d’avoir le sentiment d’être utiles pour faire du communisme en acte et en parole. La démarche première de La tendance communiste, n’est pas d’engager une lutte de pouvoir au sein du PCF. Nous pesons 20% et nous en prenons acte. Nous n’allons pas nous épuiser dans une lutte interne. Nous avons envie de nous épuiser dans le développement d’idées et d’actions communistes de La tendance communiste (débats, appels, initiatives, organisation de convergences, publications…) qui nous rendrons attractifs ou pas, et au minimum nous permettrons d’agir en cohérence avec ce nous pensons utile politiquement.
- Nous voulons essayer d’éviter l’affaiblissement de cette pensée communiste.
Le départ discret ou en claquant la porte du PCF aboutit le plus souvent à l’arrêt de l’investissement personnel dans une forme collective de pensées et d’actions communistes. Nous pouvons être nous-mêmes, fier-es de nos prises de positions collectives, tout en utilisant la démocratie formelle du PCF pour tenir un rythme de vie de La Tendance communiste qui nous permette aussi d’avoir une démocratie formelle minimum et non ce que l’on voit de différents mouvements où à 2 ou 3, voire 10 décident dans les couloirs et au rythme qui est le leur. Notre tendance doit être démocratique dans son fonctionnement et pas gazeuse, car nous avons besoin aussi en notre sein de confrontations d’options politiques pour élaborer nos actions.
Les communistes, dans leur diversité, auront besoins de se regrouper lorsque « l’autre chose » regroupant d’autres courants de pensées et d’actions se créera. La tendance communiste au sein du PCF, permet de se préparer et préparer ce projet politique.
Rassembler notre diversité des 20% (et plus à termes) sur des objectifs politiques minimums clairs.
- Reconnaître nos liens existentiels avec le vivant et concevoir inséparablement développement humain, justice sociale et préservation de l’écosystème.
- Maîtriser collectivement les moyens de production, faire reculer le règne de la marchandise et étendre le champ des communs.
- Décider démocratiquement ce qui doit être produit et comment, et faire décroître la consommation de ressources naturelles.
- Transformer le travail dans l’intérêt des salarié.es.
- Travailler à une 6ème République démocratisant tous les pouvoirs, y compris ceux liés à la propriété du capital, des médias, de tous les moyens de pression idéologique.
- Maîtriser démocratiquement le déploiement et l’usage des technologies dans la société.
- Lutter contre toutes les discriminations et dominations.
- Faire le choix des solidarités internationales, de la paix et de l’autodétermination de peuples. Agir pour un système démocratique de sécurité collective, en Europe et dans le monde, et lutter contre l’OTAN.
- Construire des liens entre les forces progressistes d’Europe et du monde pour dévoiler et contrer les processus de la mondialisation capitaliste.
- Rassembler toute la gauche et des écologistes pour mettre en échec le danger fasciste.
- Contribuer inlassablement aux convergences entre les forces communistes, socialistes, écologistes, antilibérales pour construire et porter ensemble un projet politique de transformation sociale et écologiste.
- …
Les tendances n’existent pas dans le Pcf et en tout cas les statuts ne les prévoient pas, mais cela n’est pas forcément anti-statutaire. Ce qui n’est pas prévu, peut se créer à l’épreuve des faits.
Le centralisme démocratique n’existe plus. Chaque communiste conserve sa liberté de pensée et d’actions. Il n’y a pas une personne qui a des idées, des convictions en privée et qui doit les cacher en public. Il n’y a pas d’alignement, de soumission, de la minorité sur la majorité. Il est possible et nécessaire d’organiser la divergence interne au PCF.
« La Tendance communiste » associera les communistes non-membres du PCF qui le souhaitent à ses réflexions, actions et décisions.
Si la majorité des communistes décident de nous exclure qu’ils le fassent, cela pourrait peut-être permettre de créer un mouvement et une attention collective pour créer autre « chose » de repérable pour les communistes sans parti.