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Bolivie: conflit entre Morales et le président Luis Arce
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Bolivie : La gauche sort divisée du 10ème congrès du MAS-IPSP (editoweb.eu)
Rien ne va plus au sein du Mouvement Au Socialisme.
La Cour constitutionnelle de Santa Cruz a interdit au 10ᵉ congrès du MAS-IPSP de conclure ses travaux. La division entre les partisans d'Evo Morales et ceux de Luis Arce semble être consommée.
Article et traduction Nico Maury
Depuis plusieurs mois, une fracture est apparue au sein du MAS. Les partisans de Morales accusaient les partisans d'Arce de s'écarter du programme du parti, de violer les décisions et de représenter des positions de droite et, pour 2025, menaçaient d'interdire le MAS aux élections.
En réalité, la division porte sur la candidature d'Evo Morales en 2025. Selon un accord de 2019, suite au coup d'État de la droite, Luis Arce devait redonner la main à Evo Morales. Ce que Luis Arce rejette.
Arce et Choquehuanca ont contesté la légitimité de la conférence de Lauca ñ et de toutes les décisions qui y ont été prises. Les partisans du camp gouvernemental, à travers l'organisation de femmes rurales Bartolina Sisa se sont même adressés à la première Cour constitutionnelle de Santa Cruz, qui a ordonné la suspension de la conférence du parti quelques heures seulement avant sa fin. Puisque les délégués n'acceptent pas la décision, les tribunaux devront probablement se prononcer sur la validité des décisions qui y sont rendues.
La scission au sein du MAS menace également de diviser les puissantes organisations sociales du pays. En août, la Confédération des travailleurs agricoles (CSUTCB) est désormais composée de deux factions et dirigée par deux présidents antagonistes. D'un côté, Evo Morales continue de bénéficier du soutien de la population indigène et des classes populaires des zones rurales, de l'autre, Luis Arce mobilise en sa faveur un nombre important de membres et de dirigeants d'une cinquantaine d'organisations sociales et syndicales. Ces organisations dénoncent leurs sous représentation au congrès du MAS.
Une réunion le 17 octobre dans la ville d'El Alto, à laquelle Arce et d'autres représentants du gouvernement ont été invités, est annoncée. Une scission au sein du MAS semble possible.
L'affaiblissement du camp révolutionnaire en Bolivie est une aubaine pour la droite. Affaiblit depuis l'échec de son coup d'État en 2019, et ses multiples tentatives pour déstabiliser le pays, elle peut bénéficier de cet appel d'air pour revenir dans les affaires.
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Bolivie: pourquoi tant de divisions au sein du MAS, le parti au pouvoir? (rfi.fr)
De notre correspondant à La Paz,
La principale raison de ces divisions, c'est la lutte de pouvoir entre Luis Arce et Evo Morales. D’un côté, il y a le président en fonction qui pourrait choisir de se représenter et de l’autre il y a Morales, président de 2006 à 2019, qui n’a jamais caché sa volonté de revenir au pouvoir.
Il y a dix jours, Evo Morales a annoncé sa candidature à la présidence et il en a profité pour dénoncer la volonté du pouvoir de « l’éliminer physiquement ». Cela faisait plusieurs mois qu’il accusait le gouvernement pourtant issu de son propre parti de s’être droitisé et d’avoir monté un « plan noir » pour l’empêcher de se représenter.
Mais les tensions sont plus profondes que ça. En fait, la division tourne autour de la rénovation des cadres du MAS. Jusqu’en 2019, le contrôle de Morales sur le parti était total, aujourd’hui ce n’est plus le cas. « Le leadership de Morales était si fort qu’il pouvait contrôler la trajectoire politique de ses militants, explique le politologue Franz Flores. Il pouvait totalement stopper la carrière d’un politique s’il le souhaitait, aujourd’hui il ne peut plus faire ça. »
« C'est important pour que nous ayons de nouveaux cadres politiques dans le pays »
Lorsque Morales s’est exilé en 2019, de nouveaux dirigeants ont pris de l'importance au sein du MAS (Mouvement vers le socialisme). C’est le cas d’Eva Copa, la présidente du Sénat lors de l’exil de Morales entre 2019 et 2020. À 36 ans, elle est désormais la maire d’El Alto la deuxième ville du pays et elle fait partie de cette nouvelle génération qui demande plus d'espace et d’autonomie au sein du MAS. Désormais, elle n’hésite pas à défendre son opinion en public. « Je pense qu’il faut donner des opportunités à d’autres personnes, c’est important pour que nous ayons de nouveaux cadres politiques dans le pays. Il y a beaucoup de jeunes qui s’engagent et c’est de ce vent de fraîcheur dont notre pays a besoin », soutient-elle.
Concrètement, que peut-on attendre de ce Congrès, alors que le parti est si divisé ? Difficile à dire, d’abord parce que la candidature déclarée de Morales prend le congrès national de cours. Il faut rappeler que le MAS n’est pas un parti « classique », c’est plus un regroupement de différentes organisations sociales, syndicats, organisations paysannes et indigènes, coopératives minières. Ce sont elles qui forment la base du parti et comme elles sont divisées, il est peu probable que Morales, même s’il est officiellement désigné, soit reconnu par l’ensemble des organisations du parti.
« La division du MAS est si forte qu’elle est arrivée aux bases du parti : les organisations sociales. Aujourd’hui, il y a des organisations sociales pro-Morales et d’autres pro-Arce », commente Franz Flores.
Arce boude le congrès
Preuve de cette division : la semaine dernière, le président Arce a annoncé qu’il ne se rendrait pas au congrès comme beaucoup d’organisations qui lui sont proches. Lors de son annonce, il a repris les arguments de ces organisations qui disaient ne pas se sentir représentées dans ce congrès qui se tient en plein cœur du fief d’Evo Morales. Sa décision est clairement un mouvement en direction de la division du parti.
Ainsi, le plus probable, c’est que Morales soit désigné président du MAS et candidat officiel pour la présidentielle à l’issue de ce congrès, mais uniquement par des organisations sociales qui lui sont fidèles. Ce qui représente au mieux la moitié des organisations de base du parti.
D’ailleurs cette division existe déjà dans certaines sphères, par exemple au Parlement. Fin juin, les députés du MAS pro-Morales se sont alliés avec les deux groupes d’opposition pour censurer un ministre du gouvernement de Luis Arce. Si la division s’accentue avec le congrès, il ne serait pas étonnant que ce genre d’alliances hétéroclites se reproduise plus souvent.
Alors risque-t-on de voir le parti arriver divisé à l'élection présidentielle ? Pour le moment, Luis Arce a évacué la question de sa candidature à la présidentielle, estimant qu’il était trop tôt pour se prononcer. Mais il est fort possible qu’il se présente face à Morales, sa décision de ne pas assister au congrès est un premier pas dans cette direction. Dans le cas contraire, cela signifierait presque la fin du mouvement rénovateur que Arce incarne au sein du MAS et le retour de la toute puissance d’Evo Morales.
Toutefois, si la question est de savoir si l’alliance de circonstances entre la droite et une partie du MAS peut se reproduire pour la présidentielle, il y a peu de chance. Le MAS joue énormément autour du clivage indigène/non-indigène lors des élections, et s’allier avec la droite serait contre-productif. Surtout qu’aujourd’hui, la droite est plutôt faible et divisée, aucune figure ne peut rivaliser face Evo Morales et Luis Arce.