Cela fait un bail qu'au QG Décolonial et Paroles d'honneur nous avons pris fait et cause pour la FI, qui montre jour après jour que la rupture n'est pas un vain mot, qu'elle est un programme et que celui-ci est respecté par ceux-là même qui s'y sont engagés. Ces derniers jours, ils se sont surpassés. Ils utilisent tous les moyens que leur donne le système parlementaire et le subvertissent. Ils ont compris que là où ils étaient, ils ne peuvent plus reculer. L'heure n'est plus à la concession mais à la fermeté. La moindre reculade serait déjà une capitulation. Aucune parcelle du terrain conquis ne doit être lâchée car cette parcelle c'est le terrain reconquis par les classes populaires que le système parlementaire met sur la touche. On pourrait croire que l'altercation entre Guiraud et Meyer est excessive, que la qualification de "porc" participe de l'hystérisation du débat public. Je dis que non. C'est un acte de rupture avec l'intolérable.Meyer Habib est un être infâme. Cela doit être verbalisé. Mais au-delà de Habib, c'est la chaîne de complicité qui l'autorise à toutes les outrances, à commencer par celle de Yaël Braun Pivet qu'il faut pointer du doigt.

Dans la séquence, les députés de la FI, jouent pleinement leur rôle, voire même le subliment, à telle point que l'émotion nous submerge. Nous avons tellement été acclimatés à la rationalité, la froideur des hommes et des femmes politiques, leur soi disant respect des règles de bienséance, que les voir en colère, émus, écoeurés, portés par leurs convictions, fidèles à leur mandat est une nouveauté qui devrait nous réjouir. Il est rare de voir que les aspirations d'une partie des classes populaires (et j'insiste sur le "une partie"), soit défendues comme le font ces députés.

Ceux qui, à gauche ou chez les décoloniaux, hésitent encore à soutenir la FI en faisant de la surenchère puriste sont soit des idiots utiles, soit des gauchistes qui attendent un grand soir qui n'est pas prêt d'arriver et qui au fond n'adorent que la défaite. Rien n'empêche les autonomes à le rester dans le temps long. C'est même un impératif, mais rien ne justifie la défection lors d'une échéance électorale qu'il faut envisager comme un moment tactique.

Reste à savoir si la Palestine est une stratégie gagnante pour les européenne. C'est la grande inconnue. Il est clair que la FI gagne des points auprès des quartiers et de la jeunesse en général, qu'elle consolide ses acquis à gauche mais qu'en est-il de l'autre France populaire, c'est qui n'aime que ses enfants et qui ne comprend pas l'engouement pour Gaza alors qu'elle a des fins de mois difficile ? Cette France là reste inquiétante. Non pas qu'elle serait fasciste en soi, mais elle peut se sentir lésée et négligée. J'ai peur que la FI, même si son programme sert d'abord les intérêts des classes populaires, ne soit pas audible dans une séquence où la Palestine a pris toute la place et où l'électorat reste majoritairement dominé par des affects de Blancs.

Prions.