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France-Tchad, je t’aime moi non plus
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://lanticapitaliste.org/actualite/international/france-tchad-je-taime-moi-non-plus
La série continue. Après le Mali, le Burkina Faso, le Niger, c’est au tour du Tchad de virer, sans crier gare, l’armée française.

Mahamat Idriss Déby
Sitôt revenu du Tchad, Jean-Noël Barrot ministre des Affaires étrangères apprenait que les autorités tchadiennes décidaient de rompre les accords de coopération de défense avec la France, sans que ce sujet soit abordé lors de sa visite. Cette décision a surpris tout le monde au premier chef le Quai d’Orsay, même si la déclaration d’Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement, expliquant « que le Tchad est un État souverain et très jaloux de sa souveraineté » pouvait le laisser présager.
Voilà, c'est fini
L’ironie est certainement un peu amère pour le pouvoir en France qui n’a eu de cesse de soutenir les dictatures successives de ce pays. Alors que Macron en personne s’est déplacé pour assister à la cérémonie d’investiture de Mahamat Déby à la suite à son coup d’État, apprendre par la presse que le Tchad considère nécessaire de « redéfinir ses partenariats stratégiques » doit être dur à avaler.
Ce pays joue un rôle clé dans le dispositif militaire français en Afrique. Depuis son indépendance en 1960, l’armée française y a toujours maintenu une présence. Parfois, même elle y a mené des guerres avec les opérations « Manta » puis « Épervier » contre les troupes libyennes en 1978 et 1987. Cette même armée a sauvé la mise à plusieurs reprises du dictateur Idriss Déby, le père de l’actuel président au pouvoir.
L’importance du Tchad s’est vérifiée lors de l’opération Barkhane où son état-major s’établissait dans la capitale N’Djamena, tandis que les forces tchadiennes en première ligne subissaient un lourd tribut lors des affrontements avec les milices islamistes au nord du Mali.
Pars, et surtout ne te retourne pas
Sont évoquées dans la presse spécialisée sur le Continent les raisons expliquant la décision d’expulser le millier de soldats français. Au niveau personnel, Mahamat Déby n’apprécierait guère les enquêtes du Parquet national financier le concernant, lui et sa famille. En cause, les biens mal acquis, de luxueuses maisons mais aussi des vêtements pour un total de 900 000 euros.
N’Djaména a reproché à la France son refus de partager les renseignements sur les assauts du groupe djihadiste Boko Haram causant la mort d’une quarantaine de soldats, ainsi que son opposition au déclenchement d’une couverture aérienne lors de la contre-attaque menée par les troupes tchadiennes. Enfin Mahamat Déby aurait mal vécu les reproches de Jean-Noël Barrot sur le soutien du Tchad au général Hemedti en guerre au Soudan, tout comme son conseil de reporter les élections législatives prévues fin décembre afin de favoriser une plus grande inclusivité du processus électoral.
Ainsi donc à peine rendu à Macron, le rapport de Jean-Marie Bockel sur la présence militaire française en Afrique devient caduc.
Enfin, soyons beau joueur. Chapeau (ou plutôt képi) bas pour le gouvernement Barnier qui en trois mois aura réussi à mettre, bien involontairement, fin à plus de 60 années de présence française au Tchad.
Paul Martial




