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    Mélenchon - La gauche radicale gagne du terrain !

    Lien publiée le 7 juillet 2025

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    La gauche radicale gagne du terrain !

    New York. Comme on le sait, Zohran Mamdani a gagné la primaire du Parti Démocrate pour la mairie de New York. Il a donc effacé les… trente (30) points de retard qui le séparaient de Andrew Cuomo… dans les sondages. Ces 30 (trente) points tout bidon sont mon délice du moment. L’industrie sondagière américaine a l’air aussi efficace que la nôtre dès qu’il s’agit d’évaluer la Gauche radicale ! Mamdani a gagné ! Pourtant selon les normes françaises il est un « vrai boulet » bien « trop clivant ». Voyez plutôt ! Il milite de longues mains pour la cause palestinienne. Il est même un soutien actif du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) d’Israël. Bien sûr, il avait dû subir une campagne de diffamation du type de celles subies en France sous tous les motifs. Zohran Mamdani est un cas d’école de tous les points de vue. Il est né en Ouganda (pas aux USA) et il est d’origine indienne. Sa mère est une célèbre réalisatrice Mira Nair, titulaire de la caméra d’or au Festival de Cannes en 1988. Son père est un chercheur spécialiste du postcolonialisme. Lui-même est titulaire d’une licence d’études afro-américaines ! Par-dessus le marché, il est musulman pratiquant ! Et aussi élu du comté de Queens considéré comme une place forte du « wokisme islamo gauchiste ». Il est soutenu par l’organisation des « socialistes démocrates d’Amérique » (DSA). Celle-là même qui nous a reçu et organisé avec nous une réunion publique à New York quand j’y ai présenté mon livre traduit en anglais. Il défend le « déploiement de travailleurs sociaux dédiés dans cent stations de métro» et le renforcement de «programmes de santé mentale ». Il propose pour ce faire d’augmenter les impôts sur les sociétés et ceux des New-Yorkais gagnant plus d’un million de dollars annuels. Il a axé son programme sur la réduction des coûts qui « écrasent les travailleurs ». Ainsi, il plaide pour le gel des loyers pour les locataires bénéficiant déjà d’un loyer encadré, de la gratuité des bus urbains ou de la mise en place de services publics de gardes d’enfants de moins de 6 ans. Il soutient la revendication d’une augmentation du salaire minimum à 30 dollars de l’heure d’ici à 2030. Sa victoire s’explique aussi en partie par son activité intense sur les réseaux sociaux. Contre l’influence de l’argent-roi en politique aux USA, il a financé sa campagne exclusivement grâce à de petits donateurs. 

    On devine donc la stupeur chez tous les commentateurs de l’officialité et des aigles des entreprises de sondage : comment l’ancien gouverneur pendant dix ans, l’immense Andrew Cuomo, a-t-il pu perdre cette primaire pour la mairie de New York ? Il s’était pourtant érigé publiquement et bruyamment en fervent défenseur de la cause Netanyahu ! Il a voulu faire de  « l’antisémitisme » (version Netanyahu) « la question la plus importante » de la primaire. Comme c’est un ancien avocat, il a aussi rejoint en novembre l’équipe chargée de défendre Benyamin Netanyahu contre les accusations de crimes de guerre et de crime contre l’humanité portées par la Cour pénale internationale. 

    Zohran Mamdani est donc devenu le prototype de tête à claques pour les fachos trumpistes et les aristocrates du « parti démocrate ». Son  ascendance, sa religion, sa formation et son parcours politique lui valent déjà d’être presque aussi maltraité médiatiquement que moi, non seulement par ses adversaires à droite, mais tout autant par l’officialité « social-démocrate » aussi venimeuse là-bas qu’ici. Il devrait donc s’opposer en novembre prochain à l’actuel maire de New York, Eric Adams. C’est un démocrate déjà. Il l’avait pourtant choisi et fait élire à l’époque. Il a été exclu pour avoir bénéficié de voyages gratuits et de financements divers du gouvernement turc. Mais aussi et peut-être surtout pour s’être rallié à Donald Trump sur le sujet de la chasse aux immigrés. En cas de victoire, Mamdani pourrait donc devenir le plus jeune maire de New York, un élu central dans le monde pour le compte de la gauche radicale matérialisant le commencement de la fin de la gauche social libérale et des années Clinton. Il serait à la tête d’une administration gigantesque, armée d’un budget annuel de 100 milliards de dollars et employant 300 000 agents.

    Mais bien sûr, le battu de la primaire a déjà décidé d’être candidat quand même à l’élection. Mais en sous main, un plan se négocie où le maire actuel serait finalement le candidat des Républicains, et des Démocrates officiels. La grande coalition à New York avec comme dénominateur commun la haine de la gauche radicale. Tiens tiens, ça nous rappelle quelque chose de bien français…  

    J’exprime donc tout mon soutien à Zohran Mamdani et ses camarades de DSA notamment parce qu’il a déclenché cette semaine un tollé aux USA en déclarant : « il ne devrait pas y avoir de milliardaires ». Une polémique très proche de celle que nous avons eue en février contre ma déclaration « être milliardaire est immoral ».

    Pour compléter le tableau du sursaut par la gauche radicale, donnons des nouvelles de Corbyn. On se souvient peut-être comment Jeremy Corbyn fut mis à terre par la première campagne de pilonnage en Europe contre le soi-disant « antisémitisme » de la gauche radicale. Il avait néanmoins perdu en rassemblant cependant plus de voix que le Premier ministre actuel. Évidemment, le système électoral anglais donne le siège de député qui a le plus de voix au premier et unique tour. Cela rend compliqué le travail d’indépendance de la gauche radicale. Encore fallait-il au moins que celle-ci existe de façon séparée. C’est chose faite désormais. Comme me l’avait dit Jeremy Corbyn quand je l’ai rencontré à Londres il y a quinze jours, un parti indépendant va être créé à la rentrée. Zarah Sultana, actuelle députée britannique a déclaré « Aujourd’hui, après 14 ans, je démissionne du Parti travailliste » a-t-elle décidé ! « Jeremy Corbyn et moi-même allons codiriger la création d’un nouveau parti, avec d’autres députés indépendants, des militants de tout le pays. (…) Cinquante familles seulement possèdent aujourd’hui plus de richesses que la moitié de la population britannique. (…) Et dans tout l’establishment politique, de Farage à Starmer, les gens de conscience qui tentent d’arrêter un génocide à Gaza sont traités de terroristes. Mais la vérité est claire : ce gouvernement participe activement au génocide. Et le peuple britannique s’y oppose. (…) Nous avons besoin que notre argent soit consacré aux services publics, et non à des guerres éternelles. En 2029, le choix sera clair : socialisme ou barbarie. (…)  Rejoignez-nous. Le moment est venu. » À l’issue de ma rencontre conférence à Londres, Corbyn est venu bavarder avec moi dans ma loge. Il était accompagné par Faiza Shaheen, candidate indépendante battue d’une poignée de voix par le candidat travailliste dans une circonscription de gauche. Elle participe à la fondation du nouveau parti. Personne ne sait ce que cela donnera, mais ce dont je veux témoigner c’est de la disparition de la peur ou de la gêne face aux campagnes de calomnies de l’officialité travailliste anglaise. Il y a plusieurs mois de cela, on n’en était pas là du tout.  

    CRIF. La 39ème édition du banquet du communautarisme Juif officiel a été un exercice d’autodestruction. Yonathan Arfi a réussi l’exploit de se mettre bien du monde à dos par un de ses exercices d’arrogance boursouflée qui déchaîne tous les dégoûts à la fois. Après avoir déjà promis à la une du « Parisien » de «  rendre résiduel LFI » il a promis ce soir-là de faire de la lutte « contre LFI un objectif prioritaire ». Mais nous n’étions pas les seuls visés ce soir-là. En s’en prenant à Dominique de Villepin, Jonathan Arfi a isolé encore davantage ceux qu’il prétend représenter.

    J’ai été, bien sûr, lourdement mis en cause au cours de ces bombances. Je n’y vois pourtant plus d’inconvénients. Je sais à quoi m’en tenir. Le CRIF ou le RN sont désormais dans une idéologie et des pratiques communes. Et ils se soutiennent mutuellement. Être maltraité par de tels comices est une excellente recommandation dans la sphère laïque du pays que ces extrémismes alliés révulsent. Rien d’étonnant à cela. De fait, l’extrême droite est la même, qu’il s’agisse d’ethnicistes comme Le Pen et Bardella ou de suprémacistes comme Jonathan Arfi et ses commensaux. J’aurais honte de mériter les compliments d’une telle compagnie ! 

    Cependant, la « loi contre le séparatisme » interdit à ce type de communautaristes agressifs de telles campagnes politiques, je crois bien ! De même la déduction des impôts des participants de 60 % du prix du dîner (900 euros) ne me parait pas du tout justifiée. Cela ne me paraît pas davantage justifié que ne le sont ces déductions d’impôt dans le cas des dîners de soutien  à l’armée israélienne. Il s’en célèbre en effet de-ci de-là au motif que des binationaux participent à ses combats. Mais je trouve cependant clairement inacceptable la jubilation de monsieur Arfi selon laquelle il faudrait « démelenchoniser la gauche en France comme on a decorbynisé l’Angleterre. » « On » ?  

    L’arrogance communautariste de ces agapes exprime le seul point de vue de milieux mondains extrémisés. Je le sais. De fait, la communauté juive participe et vote très peu dans les élections internes de cette association au nom prétentieux. Car trop c’est trop. D’ailleurs le plus remarquable était sans doute le nombre et la qualité des non-participants pourtant habitués à cette soirée selon des témoignages bien informés. Mais quand on en est à plastronner avec BHL et Sophia Aram, c’est que le tiroir est vide …. En fait, se montrer à ce banquet est devenu une marque d’allégeance peu valorisante compte tenu des tapages récupérateurs de l’équipe de Yonathan Arfi. Qui en a envie ? Et c’est surtout s’exposer à devoir assumer ses saillies déshonorantes. Car les propos de fin de banquet y ont souvent l’haleine chargée. Exemple : « les LFI souhaitent le génocide pour mieux pouvoir nuire à Israël… » Un jour ou l’autre la communauté osera parler sans peur contre ces prétendus représentants. Le plus tôt sera le mieux car ce genre de ripailles, à l’heure des famines organisées à Gaza alimentent une désapprobation silencieuse mais massive dans notre peuple. Nombreux sont ceux qui expriment leur répulsion et leur solidarité directement auprès de moi ou de mes amis. Elle finira par trouver ses mots. C’est en cours.

    Ainsi quand Dominique de Villepin a répondu. « Le CRIF devrait se rappeler qu’il n’est ni une institution d’État, ni un ministère des Affaires étrangères israélien. En France, on a encore le droit de critiquer un État, même Israël, sans être accusé d’antisémitisme. Le vrai danger, c’est cet amalgame systématique que vous faites entre juif et israélien, entre critique politique et haine raciale. Vous croyez défendre une communauté ? En réalité, vous la mettez en danger. Vous étouffez la liberté d’expression. Vous divisez le pays. La France n’est pas une extension du Likoud. Et vous n’êtes pas l’arbitre de ce qui peut être dit ou pensé ici. » Nous ne sommes plus seuls.

    Il a évoqué l’ambiance de « chasse à l’homme » que les propos de Yonathan Arfi déchainent sans que celui-ci puisse l’ignorer. Villepin évoque les menaces de mort contre des membres de sa famille. Les insoumis connaissent bien ça… 

    Personne ne peut oublier de quoi il est question. Oui, il s‘agit de lutter contre le déroulement méthodique d’un génocide à Gaza. Se taire c’est être complice. Beaucoup de monde l’admet à présent. Comme par exemple devant l’assassinat de ces pauvres gens, enfants compris, quand ils font la queue pour recevoir de l’aide contre la famine. Les ventres pleins du dîner du CRIF n’en avaient cure. Tant mieux, sinon il aurait sans doute répété les propos odieux de BHL selon lequel « il n’y a pas de famine à Gaza ». Ou peut-être ceux de Netanyahu à propos des voix de l’indignation sur le sujet. Car évidemment pour celui-ci l’ONU « s’aligne sur le Hamas. » En effet, à New York, le secrétaire général de l’ONU avait protesté : « Les gens sont tués simplement en essayant de nourrir leurs familles et eux-mêmes. Aller chercher de la nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort ». De son côté MSF, présent à Gaza, avait réclamé plus tôt le démantèlement de la « fondation GHF » chargée de ces distributions, l’accusant d’être « un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne ». Désormais on dispose de témoignages directs des « soldats » qui refusent de faire cette lâche besogne de meurtriers. L’agence Associated Press a produit une enquête glaçante sur le sujet. Alors même que les journalistes n’ont pas le droit de se rendre sur les sites de distribution, « France Info » a rendu compte de la situation. Un soldat y a parlé au nom de trois cents réservistes qui refusent aussi le « nettoyage ethnique de Gaza. 500 personnes ont été abattues de cette manière et 3 000 blessées au cours des distributions alimentaires.

    En Israël aussi, le retournement se voit clairement. Des manifestants israéliens ont porté des photos des enfants palestiniens assassinés à Gaza. La même scène sur les bancs insoumis de l’Assemblée nationale française avait provoqué un hourvari unanime de médias et des « soutiens inconditionnels » dans l’hémicycle. Pour ne rien dire des douillets pourquoi l’initiative était « maladroite ». Le journal israélien « Haaretz », pourtant bien modéré, a affirmé que des soldats auraient bien reçu l’ordre de tirer sur des civils désarmés attendant de recevoir l’aide humanitaire. L’emballage propagandiste reste. C’est le thème de « la guerre contre le Hamas ». « Mais quelle « guerre » ? Où sont les armées ? Ici il y a de lâches  assassins qui tuent des gens désarmés et affamés ou bien qui résistent avec des pierres et des bâtons » a dit un commentateur aux USA dans une vidéo virale. Le niveau d’horreurs, de crimes et de massacres sadiques est dorénavant connu de trop de monde pour pouvoir être étouffé par un banquet mondain subventionné. 

    Alors le retournement d’opinion se répand. Ainsi à propos des jumelages avec des villes israéliennes. Dans ce cas, même les édiles du PS en rabattent. Il s’agit moins de faire plaisir aux uns que de ne plus vouloir être considérés comme des « soutiens inconditionnels » des autres. On ne compte plus les cas. Apothéose quand le Conseil de Paris lui-même finit par accepter de rendre hommage aux milliers de victimes palestiniennes assassinées à Gaza. Cette décision est spectaculaire. Elle prévoit l’extinction de la tour Eiffel et l’attribution de la citoyenneté d’honneur aux Gazaouis. L’idée même aurait été inécoutable il y a six mois quand la maire Anne Hidalgo recevait pour la féliciter l’association « Nous vivrons » qui agressait physiquement Rima Hassan et nos réunions. Yonathan Arfi est notre épouvantail utile.