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    À Châtillon, les cheminots en grève ouvrent leur AG aux soutiens

    10septembre2025 SNCF

    Lien publiée le 10 septembre 2025

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.revolutionpermanente.fr/A-Chatillon-les-cheminots-en-greve-ouvrent-leur-AG-aux-soutiens-Il-faut-discuter-de-la-suite

    Ce 10 septembre à 10h, environ 150 personnes se sont rassemblées sur le piquet de grève du technicentre Atlantique SNCF de Châtillon. À l’initiative des cheminots, l’AG a été ouverte aux soutiens extérieurs. À l’ordre du jour : la nécessité de s’organiser par en bas et de poursuivre le mouvement au-delà du 10.

    Pour cette journée de mobilisation du 10 septembre, les cheminots du technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine) avaient appelé à rejoindre massivement leur piquet de grève dès 10 heures.

    « Ici, au technicentre, il y a énormément de grévistes », lance Clément, délégué Sud Rail, en ouverture de l’assemblée générale, ouverte aux soutiens extérieurs.

    Cela fait plusieurs jours que la tension monte dans les ateliers, et que le 10 septembre est au centre des échanges. La colère gronde contre le plan Bayrou, les attaques austéritaires, contre la supression de deux jours fériés ou le délai de carence.

    Colère profonde et partagée

    Travailleurs de la RATP, étudiants, enseignants, travailleurs de l’INSEE : plusieurs secteurs se sont regroupés ce matin à 10h sur le piquet en soutien aux cheminots grévistes. « Pendant les retraites en 2023 on avait construit des liens avec les dépôts de bus, avec l’INSEE, les étudiants. On a compris que c’était important de se regrouper et ça c’est important pour cette journée du 10. » appuie Agathe, cheminote à Châtillon haut.

    Des étudiant-es participent à l’AG, comme Charlie, étudiant en art à Saint-Charles (Paris 1) et militant au Poing Levé : « En 2023 on était déjà là pendant les retraites et on avait mis nos compétences artistiques au service de la grève. ». Les AG étudiantes qui se sont tenues la veille ont appelé à se joindre aux piquets, en lien avec les travailleurs en grève. Charlie souligne la nécessité que le mouvement étudiant se lie au mouvement ouvrier : « Des milliers d’étudiants n’ont pas reçu leur bourse, la précarité étudiante est liée aux coupes budgétaires. Le seul moyen de faire gagner nos revendications pour les jeunes, les travailleurs, la Palestine c’est de s’unir. ».

    Dans le même sens, des travailleurs de l’INSEE, en grève également, invitent les cheminots à participer à leur prochaine AG, renouant avec la tradition des AG interpro locales en 2023 pendant la lutte contre la réforme des retraites.

    Tout au long de l’AG, les participant-es ont exprimé leur rejet massif du plan Bayrou et de l’austérité. « La guerre sociale est déclarée. Le budget militaire ne fait qu’augmenter, ils n’ont que la guerre à nous proposer. » souligne Yann, de la CGT Châtillon. Il poursuit : « À la SNCF ça fait des années qu’ils se font des milliards sur notre dos tout en supprimant des effectifs, en gelant les salaires. ».

    La chute de Bayrou ne marque pas la fin des mesures austéritaires, comme le souligne Clément : « les mesures d’austérité vont continuer, ce n’est que le début. ». Concernant la nomination de Lecornu, ex-ministre de l’armée, comme nouveau premier ministre, « c’est un niveau de crachat et mépris à la tête de tout notre camp social » lance Marcel, conducteur de train et syndiqué Sud Rail. « C’est un mec qui est assistant parlementaire depuis ses 18 ans, qui n’a jamais travaillé comme nous ».

    Construire la grève depuis la base : « Il faut s’organiser par en bas »

    Alors que les directions syndicales ont boudé le 10 septembre, en appelant à une date de mobilisation concurrente le 18 septembre, plusieurs travailleurs expriment leur colère face à cette tentative de division. « Ce qu’il faut c’est préparer la bagarre à la base, on n’a pas à attendre que quelqu’un pose une date. Les têtes syndicales nous ont trahi 1000 fois. » appuie Agathe, qui insiste sur la nécessité que la prochaine journée de grève soit décidée par les travailleurs eux-mêmes. « Malgré ces manœuvres autour du 18, on doit discuter de ce qu’on veut tous ensemble » martèle Clément.

    « Pendant les Gilets jaunes, j’avais déjà en travers de la gorge l’absence des directions syndicales. D’où l’importance en tant que syndicalistes de prendre des initiatives, de faire des AG ». continue Yassine, machiniste à Malakoff et militant à la CGT RATP.

    Après l’AG, Jean, conducteur sur la ligne C venu sur le piquet, revient aussi sur cette nécessité vitale de s’auto-organiser au micro de Révolution Permanente : « Il faut des AG comme celle-ci, pour se mobiliser et s’organiser par en bas, pour faire le lien avec d’autres secteurs, et ne pas laisser ça aux mains des organisations syndicales qui ont appelé au 18 parce que ça ne leur plaisait pas de pas avoir la main sur le mouvement »

    Discuter de la grève et de la suite du mouvement

    Dans l’AG se pose aussi la question de la suite du mouvement, et de la nécessité de l’élargir, pour qu’il ne se cantonne pas à une avant-garde déjà mobilisée. Au début de l’AG, Marcel dénonce la répression déjà massive au nom de Sud Rail Chatillon : « Il y a déjà une centaines de garde-à-vue, ils ont déployé 80 000 policiers pour 5 000 manifestants, ça témoigne de leur niveau de peur. Les blocages peuvent être facilement reprimés mais si tout le technicentre et les gares sont en grève aucun TGV ne sortira de Montparnasse. »

    Alors que ce 10 septembre marque déjà une journée de manifestations massive, avec des grèves dans plusieurs secteurs, parfois assez suivies, la question désormais qui se pose est celle de l’élargissement du mouvement. Pour que toute la colère sociale, bien réelle, puisse se transformer en force collective, elle doit s’exprimer dans les AG, dans la mobilisation par en bas.

    C’est à cette condition que le mouvement pourra franchir un cap, en dépassant la seule journée du 10, pour arracher nos revendications. Investis par les travailleurs à la base, la date du 18 septembre peut aussi prendre une toute autre nature, et échapper au cadre étroit que voulaient lui donner les bureaucraties syndicales. « Le 18 ne doit pas être une journée carrée, il faut qu’on les déborde et qu’on continue le 19, le 20. ». conclut Marcel.