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    Plus de 80% de grévistes au métro et au RER le 18 septembre !

    ratp

    Lien publiée le 14 septembre 2025

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Plus-de-80-de-grevistes-au-metro-et-au-RER-vers-une-mobilisation-massive-a-la-RATP-ce-18-septembre

    Alors que la mobilisation a été limitée le 10 septembre, la grève s’annonce massive le 18 à la RATP. Les taux de grévistes avoisinent plus de 80% au ferré (métro et RER) et seront également élevés à la maintenance.

    Plus de 80% de grévistes au métro et au RER : vers une mobilisation massive à la RATP ce 18 septembre

    L’intersyndicale de la RATP, composée de la CGT, l’UNSA, la CFE-CGC et FO, a appelé, dans un communiqué à une journée de grève le 18 septembre, avec pour objectif de lutter contre le budget 2026 qui sera présenté par le nouveau gouvernement. Entre autres attaques, la suppression de deux jours fériés et la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, la diminution de la prise en charge des frais médicaux, mais aussi les coupes budgétaires qui conduiront à sous-financer encore davantage les transports publics et donc à une nouvelle dégradation importante des conditions de travail. Un appel auquel se sont également joints les syndicats Solidaires et La base.

    Au métro, cette journée s’annonce massivement suivie. Laurent, conducteur sur la ligne 9 et Délégué syndical Solidaires explique : « Sur 3000 conducteurs de métro, on a dépassé les 1000 déclarations de grève, en sachant qu’il y a toujours environ 1/3 des gens en repos, et que les collègues ont encore jusqu’au 16 pour se déclarer. Donc a priori, on va être sur des chiffres très importants, similaires à la journée qui avait eu lieu pour l’arrivée de Castex à la RATP, ou à la réforme des retraites en 2019-2020 ».

    Cette forte dynamique au métro a fait tache d’huile auprès des agents de RER. « On a entendu la grosse détermination qu’il y a au métro et au RER on ne restera pas spectateur, chez nous aussi, il y a un ras le bol généralisé », explique Farid, conducteur sur la ligne A et représentant de section syndicale chez Solidaires.

    C’est donc une journée noire qui se profile côté métro et RER, avec des taux de grévistes estimés entre 80 et 95%. À la maintenance aussi, la grève devrait être très suivie. Côté bus, les chiffres devraient être plus faibles, mais certaines sections syndicales comme celle de Thiais ou de Saint-Denis appellent à des piquets et sont en train de construire la date.

    « Il y a un ras-le-bol généralisé »

    Les raisons de la colère ne manquent pas à la RATP : l’ouverture à la concurrence est mise en route et va considérablement dégrader les conditions de travail des agents, les négociations annuelles obligatoires sur les salaires (NAO) sont chaque année dérisoires et ne suivent pas le rythme de l’inflation, les cas de harcèlement et autres pressions managériales se multiplient, pour pousser les agents à bout et se débarrasser de ceux au statut, les agents malades et inaptes sont malmenés et licenciés à la chaîne, etc.

    Laurent, conducteur sur la ligne 7 bis, élu au CSE MTS et Responsable syndical de section à La Base explique : « La colère est beaucoup plus large, les collègues vont se mettre massivement en grève parce qu’ils voient que tout se dégrade à la RATP depuis un certain temps, c’est plus la RATP d’avant. Maintenant, on nous demande de plus en plus d’objectifs de production, on a même plus le temps de prendre des pauses, les cadences sont infernales ».

    Même son de cloche au RER : « On subit une dégradation des conditions de travail depuis des années avec des manques d’effectifs récurrents, une pression managériale de plus en plus lourde, un non-respect des règles d’utilisation du personnel et des augmentations de salaires qui ne couvrent pas du tout l’inflation. Ça fait trop longtemps et aujourd’hui il y a un ras le bol généralisé » poursuit Farid.

    « On ne doit pas se limiter à des revendications catégorielles mais exiger la démission de Macron, et se lier à la mobilisation Bloquons tout »

    Pour Laurent, conducteur sur la ligne 9, cette journée de grève doit porter l’ensemble de ces questions mais aussi des revendications plus directement politiques, qui préoccupent une partie de ses collègues : « Chez nous au métro, FO par exemple se limite à des revendications catégorielles, surtout pour arracher une meilleure prime d’intéressement. C’est important mais je pense qu’on doit aspirer à beaucoup plus. Ce qu’on subit au travail, c’est directement lié à des choix politiques donc on ne peut pas faire l’impasse là-dessus. Moi je pense qu’en plus des augmentations de salaires et de la fin de l’ouverture à la concurrence, on devrait revendiquer la chute de Macron, mais aussi de tous ses sbires qui mènent sa politique et qu’on nous proposera aux prochaines élections. Avec une partie de mes collègues on discute beaucoup de ça, tout le monde veut la démission de Macron et il y a une vraie haine des élites ».

    Une manière pour lui de faire la jonction avec le mouvement Bloquons tout qui a montré son fort potentiel le 10 septembre, à condition qu’il se lie à la force de frappe des travailleurs en grève. Laurent, conducteur sur la ligne 9, est de ceux qui ont milité activement pour construire le 10 septembre mais qui se refuse à opposer les deux dates : « Évidemment on a dénoncé cette manœuvre de sortir la date du 18 du chapeau pour saboter le 10 et refuser toute jonction avec un mouvement national qui venait de la base. Les collègues vont suivre la date du 18 plus que celle du 10 parce qu’elle est appelée en intersyndicale et notamment par FO qui est majoritaire chez nous, l’unité ça parle beaucoup c’est normal, mais clairement la colère des collègues et leur disposition à faire grève massivement, c’est lié à un ras-le-bol général de l’austérité et du mal-être au travail, le même ras-le-bol qu’on a vu le 10 ».

    Une jonction qu’il appelle de ses vœux : « Je me réjouis de ces taux de grève le 18 et je pense qu’on doit investir à fond cette journée tout en se liant au mouvement Bloquons tout. Il faut faire la jonction avec les assemblées locales qui existent, les appeler à venir sur nos piquets, construire la suite ensemble car c’est comme ça qu’on gagnera » poursuit-il.

    Un appel à l’unité et à la jonction que partage Laurent, conducteur sur la ligne 7 bis : « On voit de plus en plus de grèves locales, disparates, ligne par ligne. Le 18 pour moi c’est l’occasion qu’il y ait un tous ensemble : métro, RER, bus, tram. Au secteur bus, il y a beaucoup de résignation, la privatisation est déjà lancée et les agents se disent qu’il est trop tard pour la bataille, mais si on se bat tous ensemble on peut les faire reculer. Au-delà de la RATP, au syndicat La base on souhaiterait cette jonction avec le reste du mouvement du 10 septembre et les assemblées qui se sont constituées ».

    Mais pour arracher ces revendications, la grève devra se massifier et se construire à la base dans la perspective de se lier avec d’autres secteurs du monde du travail. « Pour l’instant les préavis ne sont que de 24h, les syndicats ne sont pas en train de faire le nécessaire pour préparer une reconductible. Il n’y a pas non plus d’AG ni de piquets de grève de prévu. Il faut qu’on construise tout ça à la base, et que nos piquets soient des lieux de rencontre avec le reste du mouvement » conclut Laurent.